Pour la célébration de la 16ème édition, le président du Cnid-Faso Yiriwa Ton, Me Mountaga Tall, était le parrain de cet important événement qui réunit à cette date les populations de Diéna. Ce festival s’inscrit dans le cadre d’une prise de contact entre les populations afin de se souvenir de cet acte de cette femme du nom de Sengho Coulibaly. Le jeudi 24 février 2022 marque le 131ème anniversaire de la résistance héroïque du village fortifié de Diéna à la pénétration coloniale française. Depuis 2006, les autorités du Mali et les populations célèbrent cette date à travers un festival. La 16ème édition a été marquée par le parrainage d’un grand homme politique, président du Cnid et fils de la région. Il y avait la présence de toutes les autorités administratives, politiques et traditionnelles. Sous la place publique du Village, une population massive est sortie pour ne pas se faire raconter l’événement.
La série des allocutions a démarré avec l’intervention du représentant du village pour souhaiter la bienvenue à tous. M. Souleymane Diarra s’est dit très heureux de la présence de toutes ces autorités qui ont effectué le déplacement, remerciement particulier au parrain qui n’a ménagé aucun effort pour accepter cette lourde tâche. M. Koutiala T Diarra, premier adjoint au maire de la commune de Diéna, a, quant à lui, plongé la foule dans le rappel des faits. « La Cérémonie qui nous réunit ce matin revêt un caractère très particulier : c’est le Festival du Bendougou à Diéna qui s’inscrit dans le cadre de l’anniversaire de la résistance héroïque du Village fortifié de Diéna à la pénétration coloniale française (24 février 1891-24 février 2022 soit 131 ans). Cette date, mesdames et messieurs, restera toujours gravée dans la mémoire collective des populations de la région de Ségou, du Mali en général et de Diéna en particulier. Chers invités, l’histoire retiendra que le bilan a été très lourd (plus de mille hommes et femmes sont tombés au champ d’honneur).
Pour Ibrahim Coulibaly de la jeunesse Ajcrd, la révolution française a commencé à Diéna. Ce village mérite d’être enseigné dans les écoles. Les sites doivent être inscrits sur la liste des patrimoines nationaux. La dignité et la souveraineté qui caractérisent nos ancêtres guident plus que jamais la jeune génération en charge de nos destinées et prouvent si besoin en était qu’ils sont issus de grands hommes et de grandes femmes comme Sengo Kulubali. Les femmes de Diéna ont choisi cette année la couleur rouge comme uniforme. Cela, pour soutenir les autorités de la Transition et leur dire, comme nos ancêtres nous sommes prêts à mourir pour le Mali : « Nous lançons ici un cri du cœur, un SOS à toutes les bonnes volontés pour ce faire. Pour terminer, je voudrais exprimer ma profonde gratitude à vous tous et toutes qui ne ménagez ni votre temps, ni vos efforts pour nous accompagner depuis 2006. Au nom de toute la laborieuse population de la Commune de Diéna, permettez-moi de dire merci à Maitre Mountaga Tall qui, malgré ses multiples occupations, a accepté de venir jusqu’à Diéna pour parrainer cet événement qui honore tout le peuple malien. Maitre, merci infiniment, nous vous resterons éternellement reconnaissants et vous prions de bien vouloir transmettre à tous les membres du Comité stratégique et aux plus hautes autorités de la Transition le soutien indéfectible de tout Diéna (hommes et femmes, jeunes et vieux) de tous les actes patriotiques qu’ils ne cessent de poser pour le bonheur du peuple du Mali. »
Diéna, un site touristique ?
Le parrain de l’évènement, Me Mountaga Tall, s’est dit très heureux pour le choix porté sur sa modeste personne. Il a fait remarquer à toute l’assemblée qu’il est là au nom du M5 RFP et fils de la région. Sans toutefois revenir sur ce qui a été déjà dit, Me Tall s’est penché sur les vœux de la population, surtout ceux de la jeunesse. « J’ai entendu vos cris du cœur et je promets de plaider vos vœux auprès des autorités afin que Diéna soit un site touristique et inscrit dans le patrimoine national. Je vais enlever ma casquette d’avocat et défendre vos désirs.»
Mme le préfet du cercle de Bla a remercié les organisateurs de ce festival et le parrain pour sa présence. Elle est revenue sur la bravoure des guerriers du 24 février 1891 « Les Vaillants Guerriers de Diéna ont préféré la mort collective en faisant sauter la poudrière et en se jetant dans le puits que d’être capturés comme esclave ou de tomber sous les balles du blanc. Ce geste héroïque de résistance a amené les autorités du pays à classer Diéna parmi les Cités et Villes martyrs du Mali ». « Chers invités, cette bataille est née du double jeu du colonisateur. Celui-ci demande l’aide des bambaras avec la promesse de leur retourner le pouvoir. Après la victoire, il les trahit en tuant le roi intronisé Mari Diarra et tous ses vingt-trois conseillers. Les bambaras ainsi que tous ceux qui tenaient à leur dignité et leur souveraineté ont réagi vigoureusement. »
L’allocution de Mme le préfet de Bla a mis fin aux différentes interventions, le festival a tenu toutes ses promesses. Toutes les danses et troupes de chants étaient de la fête, chaque danse est passée faire leur prestation avec la présence de marionnettes impressionnantes.
Après les défilés des troupes danses, les autorités ont procédé à la visite des sites. (La statue de SenghoKulibaly, la tombe des colons et le musée où sont conservées les armes qui ont servi à combattre avec les colons). Le rendez-vous est donné pour l’année prochaine pour la 17ème Edition.
Source : Figaro Mali
Les titrailles sont de la Rédaction
Source: Le Démocrate