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Festival culturel Dogon : PARTAGER ET S’OUVRIR AUX AUTRES

La 3è édition du Festival culturel dogon s’est ouverte, lundi dernier, à la Place du cinquantenaire sur les berges du fleuve Niger.

La cérémonie d’ouverture était présidée par le ministre de la Culture, Mme N’Diaye Ramatoulaye Diallo, en présence du président du bureau national de Ginna Dogon, Mamadou Togo, du secrétaire général du Grand forum du Mandé, N’Kô Keita et d’autres invités nationaux et internationaux.
Une semaine durant (du 22 au 28 janvier), le grand public aura l’opportunité de découvrir et redécouvrir (pour certains) les prestations de troupes traditionnelles, venues du pays dogon et d’ailleurs (sonrai, peul, bambara, arabe, malinké, bozo, etc). Au menu, il y a aussi des conférences-débats, une foire d’exposition de l’artisanat malien, des consultations médicales traditionnelles, des concerts géants, des contes et légendes dogon et la lutte traditionnelle.
Au cours de ce rendez-vous culturel une autorité morale qu’est le chef du village règnera sur l’ensemble des activités. Le thème retenu pour cette édition est intitulé : « La problématique des savoirs traditionnels en matière de santé ». Il se justifie amplement par l’énorme potentialité de notre pays dans le domaine de la médecine traditionnelle. On prête à cette médecine, notamment aux recettes de grand-mères, et à juste raison, de nombreuses vertus
Le Festival Ogobagna, initié en janvier 2015 est un événement annuel proposé par la commission technique des cadres de l’Association malienne pour la protection et la promotion de la culture dogon « Ginna Dogon ». Cette association a été créée en 1991 en vue de la protection et de la promotion de la culture dogon qui suscite, depuis des années, l’admiration du monde entier.
« Ce rendez-vous est plus qu’un simple festival. Il vise à offrir à la population citadine les éléments culturels du « monde dogon » en s’ouvrant aux autres communautés culturelles avec lesquelles ce monde forme un tout sociologiquement et historiquement bien ancré » a relevé le président de Ginna Dogon. Il a aussi ajouté qu’il nous offre également l’occasion de mettre la culture, expression fondamentale de notre identité, au service de la paix, de la réconciliation et du développement. « Ne sommes-nous pas au Mali une chaîne humaine, faite de plusieurs liens sociaux » s’est-il interrogé ?
Parlant du thème de cette année, le président de Ginna Dogon a indiqué que la médecine traditionnelle est un savoir détenu par les praticiens traditionnels (herboristes, réducteurs de fractures des membres, accoucheuses, entre autres. Et depuis des millénaires, la grande majorité de notre population des villes comme des campagnes continue de recourir à eux.
La médecine traditionnelle forme normalement avec celle conventionnelle des médecins modernes une complémentarité. « Il est évident que la médecine moderne comme celle traditionnelle ou naturelle utilise des plantes connues depuis l’antiquité pour leur bienfait sur la santé. Mais si nous ne prenons garde, ces plantes vont disparaître à jamais du fait de la mauvaise action de l’homme sur elles, autrement dit sur l’environnement » a averti Togo.
Le représentant du président du grand forum du Mandé a remercié la commission d’organisation du festival et le peuple dogon pour leur soutien. Il a rappelé les liens fraternels qui unissent ces deux peuples avant de préciser que les dogon seraient partis du manding vers le 14è siècle pour des raisons religieuses.
Par ailleurs, N’kô Keita a annoncé que les dogons restent fidèles à leurs valeurs et culture et font la fierté de la civilisation manding.
A l’entame de ses propos, Mme N’Diaye Ramatoulaye Diallo a souhaité la bienvenue aux invités et expliqué que le monde culturel de notre continent a fait honneur à notre pays d’abriter les travaux qui doivent aboutir à l’institutionnalisation par l’Union africaine (UA) d’une Journée mondiale, consacrée à la célébration de la culture africaine et afro-descendante.
Mme le ministre a aussi souligne que chaque peuple a besoin de son propre patrimoine culturel pour contribuer à celui de l’humanité. «Au moment où notre pays s’emploie à endiguer (par tous les moyens) la crise qu’il traverse depuis 2012, la culture apparait comme l’alternative sûre, le ressort sur lequel notre peuple devrait s’appuyer, pour rebondir et retrouver unité nationale, paix et vivre ensemble explique Mme le ministre en charge de la Culture.
« Le thème de cette année s’inscrit parfaitement dans la même dynamique. Mais au-delà de la contribution à la promotion de la fabuleuse et riche culture dogon, il pose la problématique de la place et des enjeux des savoirs traditionnels dans la politique nationale de santé » a-t-elle rappelé.
« L’avenir sort du passé et celui qui ignore d’où il vient, ne peut savoir où il va » a précisé Mme le ministre avant de dire que cet évènement par la rigueur et le professionnalisme des organisateurs intègre la catégorie des grands rendez-vous culturels du pays.
Au cours de la cérémonie, Mme N’Diaye Ramatoulaye Diallo a été baptisée : « Yayéré » par ses cousins à plaisanterie (les dogons). Ce sobriquet est l’équivalent de « Nyéléni », symbole de courage, d’amour et de fidélité, chez les bambaras.

Amadou GUÉGUÉRé

 

Source: Essor

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