Onze villages et 15 hameaux de la Commune rurale de Dombila s’engagent à abandonner la pratique de l’excision et du mariage précoce. Ils en ont fait solennellement la déclaration, à l’école fondamentale de la localité, en présence d’un représentant du ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Youssouf Bagayoko. Etaient aussi présents la présidente de l’ONG « Tagnè », Mme Sidibé Agnès Niaré, la présidente d’honneur de l’organisation, Mme Konaté Massitan Keïta, le maire de Dombila, Sianton Diarra et le parrain de l’évènement, Pr Moustaph Touré.
Dans la convention communale pour l’abandon de la pratique de l’excision et du mariage précoce des enfants, déjà paraphé par le maire, les chefs des villages signataires mandatés par les assemblées villageoises, s’engagent sur l’honneur à interdire ces pratiques mais surtout à poursuivre tout contrevenant. Force restera à la convention, selon eux, dans tous les cas de figure (même avec un changement de leadership ou des membres du conseil villageois). Le contrevenant s’exposera à des sanctions qui seront définies par son village signataire.Le représentant du ministère en charge de la Promotion de la Femme a rappelé la réussite du partenariat et la synergie d’action développée par l’ONG « Tagnè » avec les partenaires du projet : « Continuation de la lutte contre l’excision et appui aux victimes ».
« L’acquisition de nouvelles connaissances, l’adoption de bonnes pratiques et de normes sociales positives constituent des résultats que nous célébrons, aujourd’hui, et qui honorent toutes les communautés qui ont déjà abandonné ces pratiques et les partenaires qui œuvrent pour la promotion et la protection des droits de la femme et de l’enfant à travers l’abandon des pratiques traditionnelles néfastes », a expliqué Youssouf Bagayoko.
La présidente d’honneur de l’ONG « Tagnè » a expliqué que la cérémonie s’inscrit dans la mouvance de la Journée internationale de lutte contre les mutilations génitales féminines. « C’est là, une journée des grands débats afin de mettre en exergue la pertinence de la lutte contre une pratique qui ne relève ni de la religion, ni de l’hygiène encore moins de la thérapeutique. Il s’agit tout simplement, d’une violation flagrante des droits de l’Homme, aggravée par un ancrage culturel », a-t-elle indiqué, avant de préciser que le meilleur moyen de lutte contre ces pratiques demeure la prévention qui relève de l’abandon. Elle a rendu hommage aux partenaires, notamment Misereor, Kinderpostes, l’Unicef et les leaders communautaires, politiques et à la population.
L’édile a témoigné de sa reconnaissance à la présidente de « Tagnè » qui, depuis son arrivée dans la localité en 2009, continue de poser des actes d’amélioration de la santé de la femme et de l’enfant, à travers l’abandon de la pratique de l’excision et du mariage précoce.
Selon le maire, pour atteindre ces objectifs, la présidente de l’organisation a choisi 71 relais villageois qui travaillent de concert avec leurs animateurs pour un changement de comportement et une amélioration de conditions de vie de la population.
Il faut souligner que la commune rurale de Dombila, située à une trentaine de kilomètres de la capitale, a été créée en 1997. Elle couvre une superficie de plus de 390 km2 et compte plus de 13 500 habitants, 11 villages et plus d’une dizaine de hameaux.
Aminata Dindi Sissoko
L’Essor