La ville Koulikoro a abrité la 4e édition du festival Ag’Na qui s’est déroulée du 15 au 19 mars 2023 sur le thème : “Changement social à travers l’art et le numérique” et sous le signe de la “réconciliation nationale et de retrouvailles entre les Maliens”.
Ag’Na, qui veut dire culture en tamashek, est né de l’union entre deux événements majeurs dans l’agenda culturel malien. Il s’agit du festival de cinéma et d’arts numériques nommé Ciné à Dos et le mythique Festival au désert d’Essakane/Tombouctou.
Le Festival international Agna à caractère multiple et multidimensionnelle, a été riche en couleurs et en activités par la présence d’éminents hommes de culture et de milliers de festivaliers venus de partout à travers le Mali et l’Afrique.
Cette année, plusieurs activités étaient au programme. Il s’agit d’une conférence-débat sur le thème “Culture et citoyenneté”. C’est ainsi que les sous-thèmes “culture et citoyenneté pour un développement durable inclusif dans nos pays” et “la culture au service de la cohésion sociale dans une année d’élections générales” ont fait l’objet de débat.
Après une demi-journée de débat, les intervenants sont arrivés à la conclusion que le soutien à la culture est un aspect essentiel du renforcement de la cohésion sociale.
“La culture est essentielle pour éviter les conflits et faciliter leur résolution. Il s’agit d’un moyen idéal de communiquer en dépassant les barrières linguistiques, de donner des moyens d’action aux personnes et de faciliter la cohésion sociale”, a affirmé Mohamed Ag Erless qui, avec Cheick Oumar Sissoko, qui étaient parmi les conférenciers.
Après les débats, un Master class entre professionnels du cinéma était à l’ordre du jour. Salif Traoré, Cheick Oumar Sissoko deux réalisateurs du Mali et d’autres venus du Burkina, du Cameroun, du Japon, du Niger, de la Guinée ont partagé leurs expériences sur leurs vécus du métier du cinéma.
Dans la soirée et avant les concerts géants, les résultats de la compétition internationale de films, activité majeure du festival Ag’Na ont été proclamés en présence de l’ancien ministre de la Culture, Cheick Oumar Sissoko, Souleymane Cissé, des responsables de Ag’Na, du directeur du Centre national cinématographique du Mali.
Les catégories et genres en compétition étaient : le documentaire, l’animation, le long-métrage, le court métrage, le film d’école.
Assane Koné, membre du jury du film d’école a présenté les films primés dans les différentes catégories. Dans la catégorie long-métrage, c’est le film “Gavage” du réalisateur marocain M. Marouane qui a remporté le grand prix. Le grand prix court métrage a été remis à “Music-Sama Werouwaye” de Thierno Seydou Nourou Sy du Sénégal. Le Grand prix des films d’écoles a été attribué à Moussa Samaké du Mali pour le film “Kadi, mon épouse”.
En plus de ces prix, beaucoup d’autres prix spéciaux ont été attribués. Un Burkinabé a reçu deux prix. Le prix du meilleur réalisateur a été décerné à Abdoul Bagué pour “Mariage d’affaire”. Le même réalisateur a remporté le prix du meilleur scénario pour le même film. Un autre Burkinabé, Aimé Bado, a reçu le prix du meilleur costume et meilleur décor pour le film “La Dette”.
Le prix du meilleur acteur et de la meilleure actrice est revenu deux films maliens.
Deux mentions spéciales ont été décernées à deux films sénégalais.
Il y avait au programme des concerts géants avec des artistes parmi les meilleurs et les plus représentatifs de la musique malienne comme : Sidiki Diabaté, Dr. Keb, Didier Awady, Fatim Diabaté, Samba Touré, Kader Tarahani qui ont chanté devant le ministre des Sports et sa délégation.
Comme moment fort de cette édition, il y avait la célébration du Odwa pour faire revivre les anciennes fêtes traditionnelles nomade du Nord sur le sable, le camping et la restauration sur place à la mode désert, la plage, les jeux sur le sable, les expositions artisanales, les projections et arts numériques, les tours à chameaux et à motos quad, etc.
Mossa Ag Attaher dira a que le festival Ag’Na “donne un formidable élan à l’économie locale, une note d’espoir aux jeunes et un coup d’accélérateur à la marche de notre pays vers une paix durable et un développement économique harmonieux”.
Selon Fousseyni Diakité, directeur de Walaha et co-initiateur de Ag’Na, les quatre jours de festival ont été une réussite, malgré quelques difficultés.
Bintou Diawara
(de retour de Koulikoro)
Source : Mali Tribune