De 25 cas le 30 mars, le nombre de malades du Coronavirus est passé à 31, ce 1er avril 2020, avec 3 nouveaux décès. Malgré tout, les autorités nationales et les responsables religieux trainent les pieds quant à la fermeture des mosquées, autres hauts lieux à risque de propagation de la maladie du COVID-19.
Le Mali, longtemps épargné par la propagation du COVID-19 est désormais de plain-pied dedans. Du 30 mars au 1er avril, le pays a enregistré 5 cas contamination de plus, soit 31 cas à la date de ce mercredi. Toutes les communes du district de Bamako ont aujourd’hui leur cas de COVID-19. Plus de doute sur la véracité du mal. Ce qui devrait inciter aujourd’hui toutes les personnes qui détiennent une portion de responsabilité à s’assumer vis-à-vis d’eux-mêmes et de ceux qui relèvent d’eux.
Si l’État a pris des mesures pour restreindre les libertés, notamment la fermeture des écoles publiques et privées, l’instauration de couvre-feu à partir de 21 heures, le réaménagement des horaires de travail dans les services publics, la fermeture des espaces de loisir (bars, restaurants), ces dispositions restent insuffisantes face à l’ampleur de la menace. En effet, les marchés et les lieux de culte, dont les mosquées ; les gares routières ; les transports en commun restent toujours des menaces qui risquent d’annihiler les efforts déjà entrepris.
Il revient toujours aux autorités nationales de revoir la copie afin de mieux protéger les populations. Ces mesures supplémentaires passent nécessairement par la réorganisation des conditions de mobilité dans nos marchés où aucune mesure d’hygiène n’est prise aux entrées et sorties, contrairement aux engagements du Gouvernement.
Aussi, malgré la décision de ministre en charge des Transports de respecter certaines mesures, notamment la distance réglementaire d’un mètre dans les transports en commun, aucun accompagnement n’est prévu pour les transporteurs en vue de supporter les coûts d’une telle décision (la subvention par exemple du carburant).
Au niveau des mosquées où les prières collectives sont toujours en vigueur, le risque de propagation de la maladie est toujours réel. À ce niveau, les autorités nationales, garantes de la sécurité des personnes et les responsables religieuses restent silencieuses, mettant ainsi en danger la vie des fidèles.
Interpellé sur la question, l’ancien président du Haut conseil islamique du Mali, Mahmoud Dicko, a estimé que c’est à l’État de prendre ou non la décision de fermer les lieux de culte, et non lui.
Voyant le risque venir, l’actuel président du Haut Conseil islamique, Ousmane Chérif Madani Haidara, sans donner de consigne, a pris des mesures dans son proche entourage en limitant les regroupements à son niveau.
Certaines mosquées de la capitale n’ont pas attendu de décision venant d’en haut. À défaut de fermer, elles ont appliqué la mesure de confinement : aucun élément extérieur ne vienne y prier, sauf ceux qui y sont confinés.
Face à une autorité complètement inconsciente de sa mission régalienne vis-à-vis de ses administrés, les responsables des mosquées sont vivement appelés à être regardants vis-à-vis du respect du droit de préservation de la vie humaine. La réalité est que le gouvernement, qui a bravé toutes les consignes de sécurité pour tenir des élections législatives, le 29 mars 2020, a du mal à s’assumer face à des radicaux religieux, qui comprennent mal le langage diplomatique.
Pour rappel, selon les informations du ministère de la Santé, ce 31 mars 2020, 3 nouveaux cas positifs de personnes atteintes de coronavirus ont été enregistrés. Ces 3 nouveaux cas portent à 31 le nombre total de cas enregistrés au Mali avec 3 décès.
Les nouveaux cas ont été enregistrés en : Commune 2 : 1 cas, Commune 5 : 1 cas, Commune 6: 1 cas.
Un cas de décès a été enregistré le 31 mars 2020 à l’hôpital de Kayes. Il s’agit d’un patient de 76 ans. Par ailleurs, 925 personnes contacts sont identifiées.
Par Sidi DAO
INFO-MATIN