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Fermeture des écoles dans le cercle de Bankass : l’AEEBS attire l’attention des plus hautes autorités

L’Association des Élèves et Étudiants du cercle de Bankass et Sympathisants (AEEBS) a tenu, samedi 16 septembre dernier, une conférence débat au sein de la Faculté des Sciences et Techniques (FST) sise sur la Colline du savoir de Badalabougou (Bamako). Coanimée par Oumar K Togo et Abdine Togo, la rencontre avait pour objet d’attirer l’attention des plus hautes autorités sur les multiples cas de fermetures d’établissements scolaires dans le cercle de Bankass.

« Un cercle sans éducation est un cercle appelé à disparaître un jour », a indiqué un participant. Disant ceci, l’intervenant n’invente rien. Puisqu’une « génération vit de la mort d’une autre ».

En guise de souvenance, de l’éclatement de la crise dans la localité en 2017 jusqu’à nos jours, le secteur qui a le plus souffert reste celui de l’éducation. Les écoles se ferment de manière progressive, menaçant l’avenir des milliers d’enfants. « C’est difficile de rester muet face à cette situation qui secoue violemment et continuellement la zone [Bankass, NDLR] », a déclaré Aboubacar Warma, Président de l’AEEBS.

« 207 sur 346 écoles fermées »

Entre 2020 et 2023, plusieurs écoles ont été fermées. Les conférenciers y ont apporté des chiffres et statistiques clés qui poussent à réfléchir. « La question d’éducation est une question très délicate », a exprimé Oumar K Togo, un des conférenciers. Pour lui, le problème est lié à une « crise humanitaire », caractérisée par des « conflits armés », des violences « intercommunautaires » engendrant des déplacements massifs. Certains enfants sont ainsi séparés de leurs parents. D’autres restent avec les leurs mais dans une situation dramatique sur les sites de déplacés, [singulièrement dans les grandes agglomérations, NDLR].

Depuis 2020, la situation se dégrade de façon continue, selon les statistiques du rapport trimestriel de l’Organisation Cluster Éducation en partenariat avec le département de l’Éducation, publiées en juin dernier. Parmi les « 2 248 écoles de la région de Mopti, 858 écoles » sont fermées. Sur les 346 écoles du cercle réparties entre deux Centres d’Animation Pédagogique, 207 restent fermées jusqu’à ces temps qui courent », déplore-t-on.

« Avec l’ancien découpage administratif, le cercle de Bankass […] comptait 73 écoles fermées sur 346 avec un chiffre de 21 900 élèves en déperdition scolaire et 482 enseignants affectés », embraie Abdine Togo, s’appuyant sur un rapport fourni par l’UNICEF courant 2020 en partenariat avec l’Association Dogon Vision. À entendre l’intervenant, Bankass occupait la cinquième position dans la région de Mopti à ce moment-là. Trois ans après, le constat est amer. Le cercle s’est malencontreusement retrouvé à la deuxième position juste après Youwarou. Face à des menaces persistantes d’attaques terroristes, l’administration abandonne lesdites localités en compagnie des enseignants. À cela s’ajoute l’insuffisance d’infrastructures scolaires ou le déficit d’écoles de proximité.

Ne pas attendre l’État

Pour de nombreux participants à cette conférence, la réponse est « non ». Et les conférenciers n’ont pas manqué de rappeler les actions consenties par les associations et autres organismes caritatifs pour la scolarisation des enfants. L’association Dogon Vision, Ginna Dogon, le Mouvement Patriotique pour l’Unité et la Sauvegarde du Cercle de Bankass (MPU SCB) ont, selon eux, particulièrement joué un rôle cardinal.

Il n’est pas inutile de faire l’apanage que des jeunes diplômés des zones concernées ont d’ores-et déjà eu l’initiative d’enseigner. Et ce, sans aucune formation d’enseignant à la base. « Nous ne pouvons pas attendre l’État, bien qu’il soit de son devoir d’assurer l’éducation de tous les enfants », a enchaîné le président de Ginna Dogon Jeune et de l’Association Action Vie Solidaire (AVIS), Bocary GUINDO. Pour lui, l’occasion a tout aussi été de faire un exposé sur les actes posés par son Association allant dans ce sens avec le soutien d’une Association italienne « IN VITA-Italie ». Le sieur GUINDO a annoncé que son association a déjà recruté de nombreux enseignants au profit des écoles en manque de personnel conséquent dans les cercles de Nara, Bandiagara, Douentza, Bankass et Koro. Son dernier recrutement a fait état de 28 enseignants. Trois communes en ont profité à savoir : Kani-Bonzon (Bankass), Dangalboré (Douentza) et Doganiberé (Bandiagara). Dans le même sillage, le Collectif des Associations de Jeunes du Pays Dogon, à travers son programme « Sauvons l’Éducation au centre du Mali » ayant pour objectif de récupérer les enfants en déperdition scolaire, a, selon les conférenciers, décelé la situation alarmante des élèves à l’issue d’une mission de quatre mois dans quatre cercles du centre.

Il n’est pas sans rappeler que ces fermetures d’écoles menacent dangereusement l’avenir des jeunes gens du centre de notre pays. Il revient aux dignitaires actuels de la République de prendre toutes leurs responsabilités pour la scolarisation des enfants.

Aboubacar Warma, stagiaire

Source : LE PAYS

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