Le mal du pays s’est longtemps généralisé avec la complicité et l’implication des grands barons du régime. Certains évoquaient les tirs de Me Mohamed Ali Bathily sur son ex homologue de la Justice Me Mamadou Ismail Konaté. Le monde sportif est une autre réalité, avec un ministère diplomate qui joue à trop de prudence et de responsabilité.
Certains assimilent l’attitude du Ministre des Sports à une prise de position. Même si c’était le cas, la réalité sur le terrain appartient à la neutralité. Les responsables de la Femafoot, anciens et nouveaux, légaux et illégaux sont indifférents. Chaque acte qu’ils posent, punit le Mali et affaiblit notre football.
Croyez-vous que l’Etat malien va laisser prospérer ces guerres intestines et personnelles ? Le ministre respecte encore sa fonction et il tient encore le bon bout. Face à toutes les pressions, le Ministre Poulo tient sereinement les rênes d’un département que certains croient usurper et influencer au gré de leurs humeurs.
Le risque, c’est d’accepter, en dépit de ce qui se raconte, la grandeur d’une probabilité visant le vandalisme de son domicile. Dans quelle République sommes-nous ? Voici des groupes d’hommes, décidés à politiser un monde hostile à l’influence politique. Dans nos investigations, des ministres et des députés sont les artisans de cette instabilité sportive au profit d’un bas candidat, d’un bas vieux qui court après une fantomatique reconnaissance de son protégé Issiaka Sidibé.
Un des proches du ministre nous confiait que si ce n’est pas la fidélité pour IBK, il aurait démissionné depuis longtemps. Cette explication est compréhensible car la CODEM est un parti légitime qui peut mener son combat contre toutes les autres formations politiques.
L’élection ratée du 8 Octobre 2017 constitue le label d’une autre humiliation d’un Mali pour lequel les deux candidats proposaient un changement. Le ministre des sports avait longtemps insisté sur la mise en place d’un comité de normalisation. L’option fut rejetée. Après la dissolution du comité exécutif, des démarches ont été entreprises pour sauver le Mali sur la scène internationale.
Pour un ministre qui s’est assumé et qui a pu trouver un accord dans un pays de dialogue, quel autre rôle doit-il jouer en dehors de la normalisation et la stabilisation d’un secteur qui constitue un miroir pour le mandat présidentiel ?
Le moment de partir pour le Ministre Housseini Amion Guindo n’est forcément pas venu. L’homme est un allié qui ne focalise ses décisions que sur la légitimité du chef de l’Etat qui regarde encore des personnalités de son camp torpiller son navire.
L’indiscipline est caractérielle dans ce gouvernement où les plus légitimes sont persécutés et poussés à la sortie. Le divorce entre IBK et sa puissante alliée risque de se précipiter car l’extrême brutalité prend des galons avec des excitations orchestrées par des dignitaires de son propre camp. Malheureusement, des confrères aussi, au lieu d’aider à sortir de cette impasse, ont choisi leurs camps selon qu’ils soient de Salaha ou Bavieux.
Pourquoi ne pas attendre le verdict de la FIFA ? Elle avait écouté Mamoutou Traoré, Salaha Baby et le département des sports, à travers le ministre Guindo. Sur quelles bases un camp ou un autre peut brandir quelque validité que ce soit ? Mais disons clairement les choses. L’Etat n’existe pas, autrement, de tels comportements ne se seraient pas produisent. Et comme le disait le représentant de la FIFA : « le football malien a été pris en otage par ses propres fils. »
Le plus important est qu’IBK possède encore une petite dose de lucidité. Poulo est un allié, un joker et une certitude dans un combat ou les soldats font désertion à cette approche d’élection. Il semble cautionner ce que fait son ministre des sports qui avait un moment, selon nos sources, refusé les injonctions d’un Premier Ministre complice dans la formule proposée à l’époque. Mais un départ de Poulo sera synonyme d’une inhumation présidentielle sur le chemin d’une éventuelle seconde procuration.
Abidine Alhady
Source: figaromali