La Fédération et Associations des retraités du Mali (FNAR) et les Associations des retraités ont organisé un forum, du 2 au 3 novembre 2023 dans la salle de conférence du contrôle général des services publics, pour passer au peigne fin les problèmes auxquels sont confrontées les personnes qui ont eu droit à la retraite. C’était sous la haute présidence du Premier ministre malien, le Dr Choguel Kokala Maiga, en compagnie de Mme Diéminatou Sangaré, ministre de la santé et du Développement Social.
Le président, Seydou Monzon Traoré, a, au nom de ses collègues, salué les autorités de la transition pour leur engagement patriotique et leur clairvoyance dans la gestion du pays. Il a salué le personnel de la direction de la sécurité sociale, tels que la CANAML, l’Institut National de prévoyance Sociale etc.. qui ne cessent de prendre des initiatives majeures impactant positivement la condition des retraités. Il s’agit, selon M Traoré, de la déconcentration des services techniques, la bancarisation des pensions, le contrôle physique périodique, le paiement en ligne des pensions pour certaines catégories, autant d’efforts louables qui viennent couronner la volonté des pouvoirs publics à opérer de véritables mutations y compris dans le domaine de la législation sociale. S’agissant des réformes législatifs, il a cité des avancées, entre autres, la liquidation de la pension sur la base de la moyenne des rémunérations des cinq dernières années ; de la carrière soumise à cotisation ; l’instauration d’un régime complémentaire qui fait appel à l’effort contributif de l’assuré ; l’élargissement de l’assiette de cotisations à tous les avantages accordés au fonctionnaire, y compris les primes d’indemnités pour permettre le relèvement du niveau de sa pension ; l’augmentation du taux de cotisation de l’Etat qui passe de 8 à 13%. Pour les retraités de la Convention collective, il a rappelé les avancées notoires qui ont eu lieu. Il s’agit de l’admission de la retraite à 55 ans, sans abattement ; l’instauration du régime d’assurance volontaire ouvert aux membres non-salariés des professions libérales, artisanales et commerciales et industrielles ainsi qu’aux travailleurs, indépendants, ce qui a comme avantage l’extension de la couverture sociale à une frange importante de la société ; la liquidation de la pension sur la base des rémunérations mensuelles moyenne des treize s dernières années ; l’assurance maladie obligatoire aussi bien pour les retraités de la Convention que pour ceux de la fonction publique etc.. Cependant, le président a fait remarquer que malgré ces avancées significatives enregistrées, tant au niveau du code des pensions régissant du droit des fonctionnaires à la retraite et gérés par la CMSS qu’ au niveau du code de prévoyance sociale dont les pensionnés émargent à l’INPS, des questionnements persistent. Des interrogations, va t-il indiquer, à l’allure de frustrations ont- surgi chez une frange très significative de retraités des fonctions publiques de l’Etat et des Collectivités territoriales ; aussitôt, après l’adoption de la loi 2018-53 du 11 juin 2018 portant code des pensions qui en son article 140 dispose que les droits ou de réversion acquis avant l’entrée en vigueur de cette loi ; demeurent sous l’égide des textes en vigueur au moment de leurs acquisitions.
En d’autres termes, les avantages prévus dans le nouveau code de pension ne concerneraient nullement les pensionnés ayant fait valoir leurs droits à la retraite avant janvier 2019. A indice, annuités et grades égaux, le niveau de la pension varie selon que vous soyez avant ou après janvier 2019, date de l’application de la nouvelle loi, a indiqué le président Traoré. En expliquant le cas des retraités de la Convention collectives, Taoré n’a pas manqué de souligner la stagnation de leur pension depuis 2019. Il n’a également pas manqué de rappelé la crise multidimensionnelle, la COVID 19, le terrorisme, l’embargo de la CEDEAO et de l’UEMOA qui ont eu des impacts certains sur les denrées de premières nécessités et des conséquences, voir une dégradation du niveau de vie, une érosion du pouvoir d’achat des populations Il a également indiqué que le travailleur retraité n’a bénéficié d’aucune augmentation pour le soulager, qu’il reste le seul contributeur aux dépenses des ménages Selon lui, l’article 167 du code de Prévoyance Sociale qui stipule que les pensions sont revalorisables par décret pris en conseil de ministre sur proposition du ministre du travail après délibération du Conseil d’administration, chose qui n’a pas produit ici l’effet escompté. Le Premier ministre, le Dr Choguel Kokala Maiga a, quant à lui, expliqué les calculs des pensions de l’indépendance à nos jours, la gestion des pensions, les efforts fournis par le gouvernement pour l’amélioration des dites pensions. Il a appelé à un débat inclusif, un échange fructueux, et des propositions concrètes pour l’amélioration des pensions. Il a saisi l’occasion pour expliquer la rébellion au Mali de l’indépendance à nos jours , les enjeux d’une guerre qu’on a imposé au Mali. Au terme de deux jours de travaux, la fédération et Associations des retraités du Mali ont fait des constats et aussi des recommandations qui sont entre autres, l’amélioration de la pension des retraités d’avant janvier 2019 par la sécurité Sociale ; la revalorisation des pensions par l’INPS ; le reversement régulier des cotisations à la CMSS par l’Etat ; la mise en place d’un Conseil d’orientation et de régulation de la Prévoyance Sociale ; l’application des recommandations des Études actorielles par le glissement de taux des autres branches vers elle, vers celle de la retraite ; l’opérationnalisation de la retraite complémentaire par la capitalisation ; l’élargissement de la cotisation par l’identification des entreprises non salariées et du secteur non formel ; la transposition diligente des directives de la CIPRES dans le dispositif régissant la Sécurité Sociale.
Fakara Fainké
Source : Le Républicain