Contrairement à tous ceux qui pensent qu’en optant à ne pas donner des consignes de vote pour le deuxième tour, Cheik Modibo Diarra et Aliou Diallo, aident Soumaïla Cissé, nous pensons que non. Leur décision de ne pas appeler leurs militants et sympathisants à voter pour l’un ou l’autre des candidats au deuxième tour, est en quelque sorte le balisage du boulevard qui conduit IBK à Koulouba.
Nous savons qu’au Mali, le report des voix n’est pas automatique. Mais, si Aliou Diallo, arrivé 3ème, Cheick Modibo Diarra, arrivé 4ème et les 15 autres candidats du Collectif des candidats à l’élection présidentielle, avaient décidé de soutenir Soumaïla Cissé au deuxième tour, nous allions avoir une bataille épique. Mais, hélas, la politique à la malienne est passée par là. Et, il n’y a rien de surprenant. Tout porte à croire que la stratégie du camp de Soumaïla Cissé s’est grippée. En réalité, nous ne croyons pas que ce collectif des candidats suscité et encouragé par le camp de Soumaïla Cissé visait la contestation des résultats sortis des urnes, chose impossible dans le contexte actuel du pays. Mais, était une stratégie pour créer une cohésion de groupe qui allait accompagner Soumaîla Cissé au 2ème tour. Et, comme les intérêts sont foncièrement différents, il n’est pas surprenant de voir que le collectif sera une coquille vide d’ici le 12 août 2018.
Pauvre peuple malien, pendant au moins un mois, tous, les 24 candidats, en ton nom et souvent sans ta caution, ont prétendu venir pour faire ton bonheur, si tu lui accordais le fauteuil de Koulouba. Oh, seul Dieu, sait combien, ils étaient sincères.
Comme des gens qui veulent tous aller au paradis, mais sans mourir, la plupart des 24 candidats, ont ressassé ‘’changement‘’, mais ne sont pas prêt pour une ‘’alternance’’.
En bon bambara, Cheick Modibo Diarra a été on ne peut être plus claire que tous. « La cour constitutionnelle a rendu publique son verdict qui renvoie au deuxième tour le Président sortant Ibrahim Boubacar KEITA et Soumaila CISSE, candidat de la coalition pour l’Alternance et le changement. Le jugement de la cour est sans appel et en républicain respectueux des institutions de la République, je prends acte sans commentaire. Cependant, ma conviction reste que ni l’un ni l’autre ne correspond à notre idéal de changement. Remplacer Ibrahim Boubacar Keita par Soumaila Cissé n’est pas l’alternance, n’est pas changement pour nous, ce n’est ni plus ni moins qu’un simple jeu de chaises musicales », a-t-il déclaré le 9 août 2018. Mais, ce que Cheick Modibo Diarra refuse d’admettre, il n’y a pas d’alternance sans changement. Et, s’il était vraiment engagé pour un changement, il devait choisir le camp de l’alternance, même si Soumaîla Cissé perdait au deuxième tour.
« Remplacer Ibrahim Boubacar Keita par Soumaila Cissé n’est pas l’alternance, n’est pas changement pour nous, ce n’est ni plus ni moins qu’un simple jeu de chaises musicales », nous dit Cheick Modibo Diarra. Mais, en oubliant de nous dire qui est porteur d’alternance et de changement, nous sommes obligés de croire que Cheick Modibo Diarra a fait le choix de s’autoproclamer « porteur d’alternance et de changement ».
Mais, en réalité Cheick Modibo Diarra, soutenu par Moussa Mara, n’a fait qu’un petit calcul politique. Sans oublier toutes les autres voix de pressions possibles sur lui, il lui est simplement venu à l’idée que si IBK remportait le 2ème deuxième tour de l’élection présidentielle (probabilité plus que certaine), il ne ferait que 5 ans au pouvoir. Mais, si Soumaîla Cissé devait gagner, le fauteuil de Koulouba, sera occupé pour dix ans. En effet, sauf cas de force majeur, personne ne vient à Koulouba pour 5 ans. Et, Cheick Modibo Diarra et Aliou Diallo, ont tous été effleurés par cette petite idée. Etant attendu, qu’ils se disent tous probable occupant du fauteuil de Koulouba, après les 5 ans avenir de IBK. Et, l’option de ne pas donner de consignes de vote devient la seule alternative possible pour eux et c’est ce qu’ils ont fait.
Pour se donner des motifs d’espoir (tant qu’on vit, il y a toujours d’espoir), certains partisans de Soumaîla Cissé ont vite fait d’interpréter ces décisions du 3ème et du 4ème à l’élection présidentielle, comme avantageuses pour leur champion. Mais, c’est une erreur d’analyse. Le seul avantage que ces deux candidats pouvaient donner à Soumïla Cissé, s’étaient d’appeler leurs militants et sympathisants à voter pour lui le 12 août 2018. En dehors de cela, toute autre décision est favorable à IBK.
Assane Koné
Notrenation