Entre les commerçants maliens et l’Ambassade de Chine au Mali, rien ne va plus. La représentation diplomatique a quasiment cessé de donner des visas aux commerçants maliens depuis un mois, affirme le Syndicat National des Commerçants Détaillants du Mali (SYNACODEM).
Face à la presse hier, mercredi 16 mars, le SYNACODEM a vigoureusement protesté contre cette décision. Tout en demandant des mesures de rétorsion de la part de nos autorités, il se dit prêt à marcher sur les boutiques et bars chinois qui inondent le Mali, si rien n’est fait.
Animée par Cheick Oumar Sacko, Bamba Kanadji, Abdoul Aziz Mariko et Samba Siby, cette conférence de presse, qui s’est tenu au siège du syndicat, visait à informer les opérateurs économiques maliens et l’opinion nationale et internationale de la fermeture du marché chinois aux opérateurs économiques maliens.
Cette fermeture qui ne dit pas son nom se traduit par une nouvelle procédure (plus contraignante et plus restrictive) dans l’acquisition du précieux sésame pour se rendre dans ce pays. Même acquis, le visa ne durerait que 25 jours. Alors que le délai minimum pour accomplir les formalités pour le transport des marchandises est d’au moins un mois.
Les responsables du SYNACODEM ont soutenu que l’argument avancé par la représentation diplomatique se résume à l’insécurité et à la lutte contre le terrorisme, pour lesquelles des soupçons pèsent sur notre pays. Pour les conférenciers, (qui affirment avoir saisi sans succès toutes les autorités, excepté le Président de la République) l’objectif de ces mesures de restriction est de contraindre les commerçants maliens à s’approvisionner dans les magasins chinois sur place.
A les en croire, cette possibilité représente un gros risque pour eux, quand on sait que les produits sont donnés dans ces magasins au même prix en gros qu’en détail. C’est pourquoi ils ont aussi demandé à l’Etat Malien de retirer aux entreprises chinoises les marchés dont elles bénéficient dans notre pays en guise de représailles.
«C’est dommage que ce pays agisse comme ça contre les Maliens, alors que notre coopération est veille de plusieurs décennies» a regretté l’un des conférenciers. Réagissant sur le risque qu’un boycott des produits chinois pourrait représenter sur les prix au Mali, Cheick Oumar Sacko a déclaré «la Chine n’est pas incontournable. Avant cette ruée vers la Chine, les commerçants maliens allaient ailleurs».
Il faut rappeler que c’est la 2ème fois qu’ils s’estiment victimes de cette mesure. La première remonte au premier mandat d’Amadou Toumani Touré.
Yaya Samaké
Source: 22 Septembre