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Fait divers : Chassez le naturel, il revient au galop

Très chanceux, il a bénéficié de la grâce présidentielle pour sortir de la prison. Mais apparemment, il se sentait mieux entre les quatre murs qu’à l’air libre.

Les hommes du commissaire divisionnaire Hamadou Ag Elmehdi, en charge du commissariat du 12ème arrondissement viennent de renvoyer celui que nous désignerons par ses initiales « B.T » devant le procureur près le Tribunal de grande instance de la Commune I du District de Bamako. Ce jeune homme est suspecté de « tentative de cambriolage et de vol à main armée ». Pis, il a été établi qu’il est un récidiviste notoire. La cause ? Il venait tout récemment de bénéficier de la grâce présidentielle dans le cadre du désengorgement des prisons pour circonscrire la propagation de la Covid-19 dans le milieu carcéral. « Chassez le naturel, il revient au galop », dit-on. Et le cas du nommé BT semble illustrer parfaitement cette maxime.

C’était dans la matinée du 6 juin dernier, aux environs de 6 heures. Un citoyen désirant garder l’anonymat a alerté les éléments de la brigade de recherches du commissariat cité plus haut. Aux policiers, l’informateur a brièvement expliqué qu’une « tentative de cambriolage et de vol à main armée » venait d’avoir lieu dans une boutique de vente d’articles divers dans un des secteurs du quartier de Boulkassoumbougou, en Commune I du District de Bamako. Informée, une équipe de la brigade de recherche (BR) conduite par le commandant Danséni Koné alias « Derrick » s’est rapidement rendu à l’endroit indiqué par leur source. Arrivés sur place, les limiers ont constaté que les informations qu’ils avaient reçues peu de temps avant, ne souffraient d’aucun doute. Ainsi, ils n’avaient plus de temps à perdre pour interpeler celui qui sera identifié plus tard comme BT.

Les policiers étaient arrivés à temps, comme, on le dit. Ils ont coïncidé avec une scène de vive colère des habitants du coin. Ils trouvèrent que le présumé auteur du cambriolage était entre les mains d’une foule surexcitée, visiblement décidée à le lyncher publiquement. Les limiers ont usé de professionnalisme pour extraire le malheureux des mains d’une foule visiblement chauffée à blanc. Dans la foulée, ils ont pu comprendre qu’il était accompagné d’un certain AK, son complice.

Il se trouve qu’en réalité, peu de temps avant, les deux quidams s’étaient introduits dans une boutique du coin de rue. Au tenancier de l’échoppe, ils se sont présentés comme des clients ordinaires venus faire des achats de cigarettes. Sans soupçonner quoi que ce soit dans l’attitude de ces clients d’un genre un peu particulier, le jeune commerçant s’est levé pour rentrer dans sa boutique.

Lorsqu’il leur a fait dos, le temps de se retrouver derrière le comptoir, le tenancier a été violemment poussé contre le placard par AK. Puis, il le somma de leur remettre toutes ses recettes. Pendant ce temps, BT armé d’un pistolet automatique (PA) de fabrication artisanale améliorée, surveillait le va-et-vient des passants dans la rue. Il était prêt à alerter son complice au cas où un intrus se hasardait à les déranger dans le déroulement de leur opération.

Visiblement le jeune commerçant n’était pas du genre à se faire cuire facilement. Il résistera durant des minutes à l’attaque des bandits. Au cours du duel qui les a opposés au boutiquier, les bandits ont compris qu’ils avaient à faire à un dur. C’est comme cela que le nommé BT a jugé nécessaire de faire usage de son arme. Il a fait feu en direction du boutiquier. Mais très maladroit, il a manqué sa cible pour atteindre un des frères du boutiquier qui se trouvait au mauvais moment. Ainsi, le duel a redoublé d’intensité sur place. Le frère de la victime s’y était mêlé. Le rapport de force était désormais équilibré entre les malfrats et leurs victimes. Ces dernières étaient en passe de maîtriser leurs agresseurs alors que la foule commençait à envahir les lieux. Entre-temps, le complice de BT est parvenu à s’enfuir. Ayant compris que les choses commençaient à tourner au vinaigre pour lui seul, BT tentera lui aussi de suivre son compagnon fugitif. Mais, c’était trop tard. Le malfrat était déjà blessé. Au même moment, la foule grossissait à mesure que la nouvelle de l’attaque d’une boutique courait dans tout le secteur.

C’est comme cela que le malheureux BT a été coincé et pris dans la nasse. Sans chercher à comprendre quoi que ce soit, les plus durs de la foule demandèrent à ce qu’il soit achevé sur place. Dès ce moment, les données vont changer avec l’arrivée des policiers. Ces derniers parviennent, non sans grande difficulté, à l’extraire des mains de ceux qui tenaient à lui faire la peau, tout simplement. Comme le malfrat saignait abondamment, les policiers ont appelé les agents de la protection civile qui l’ont conduit aux urgences du CHU Gabriel Touré où il aurait été alité six jours durant avant de se rétablir. Après, l’homme a été remis aux policiers du 12ème arrondissement qui l’ont placé en garde à vue pour des besoins d’enquêtes.

Pendant ce temps, les policiers ont pu vérifier et comprendre que le suspect est le chef d’une bande dont des éléments avaient tenté de déposséder un policier de la Forsat de sa moto Djakarta, il y a environ une année. Au cours de cette tentative avortée, il a été blessé par balle avant d’être interpellé par ce dernier qui l’aurait ensuite mis à la disposition des autorités compétentes. à l’époque, précisent nos interlocuteurs, il avait été condamné à 2 ans de prison ferme. Par coup de chance, il venait tout récemment de bénéficier de la grâce présidentielle et avait même été libéré. Comme s’il a la poisse, voilà qu’il est de nouveau retourné entre les quatre murs du cachot.

Yaya DIAKITÉ

Source: Journal l’Essor- Mali

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