Les étudiants de la Faculté des sciences économiques et de gestion (FSEG) de l’Université des sciences sociales et de gestion de Bamako (USSGB) sont en grève depuis plus d’un mois. Le comité AEEM de la faculté motive le débrayage par plusieurs raisons : « le comportement abusif » du doyen de la FSEG, les résultats des examens, les difficultés d’inscription pour les nouveaux bacheliers, les arriérés de bourses, l’exclusion de certains étudiants, la non attribution des attestations de maîtrise pour les étudiants terminalistes, « le refus » du doyen de rencontrer le comité AEEM.
Celui-ci a d’ailleurs organisé lundi dernier un sit-in dans les locaux de la FSEG sur la colline de Badalabougou avec dans la ligne de mire le doyen, Ousmane Papa Kanté. « Nous voulons le changement. Nous voulons étudier. Zéro exclusion », scandaient les étudiants.
« Nous avons à maintes reprises tenté de rencontrer le décanat pour résoudre nos préoccupations par le dialogue et à l’amiable. Mais, l’administration universitaire a refusé. Nous nous sommes donc rendus au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. C’est là que le décanat a envoyé deux délégués pour nous écouter », explique, Abdoul Karim Traoré, le trésorier de la coordination AEEM.
L’étudiant assure que qu’après cet entretien, les réclamations sur les résultats des examens ont été ouvertes. « Après le traitement de ces réclamations, il s’est avéré que tous les étudiants qui avaient entre 8 et 9 de moyenne avaient été réduites à 4 et 6 de moyenne. L’AEEM a donc exigé de mettre les étudiants dans leurs droits », poursuit-il.
C’est alors, assurent les étudiants, que le doyen de la Faculté des sciences économiques et de gestion de Bamako, Ousmane Papa Kanté a porté plainte contre le comité AEEM de la FSEG au niveau du tribunal de première instance de la Commune V.
Le trésorier du comité de coordination AEEM va jusqu’à accuser le doyen d’avoir délibérément provoqué un accident de la circulation avec un étudiant dont la moto aurait été endommagée par sa voiture. Un proche du doyen aurait plus tard tenté une manouvre similaire. Les étudiants, convaincus qu’il s’agit d’un geste délibéré ont brisé les vitres de la voiture de ce dernier. Le comité AEEM réclame aujourd’hui ni plus ni moins que la démission du doyen que nous avons tenu à rencontrer.
Celui-ci a bien entendu donné une autre version des faits. « Après la première session des examens, seuls les ajournés sont autorisés à faire une 2ème session. Celle-ci consiste pour un étudiant ajourné à reprendre toutes les matières dans lesquelles, il n’a pas obtenu 10/20 de moyenne. Dans un véritable système, quand un étudiant a par exemple 10 de moyenne à la 1ère session et qu’il obtient 2 à la seconde session, c’est la moyenne de la deuxième session qui est prise en compte. Mais dans le système universitaire malien, on prend toujours la meilleure des deux notes. C’est un arrangement pour les étudiants », explique le doyen Ousmane Papa Kanté, en précisant que 645 étudiants de la 1ère à la 3ème année avaient été proposés à l’exclusion.
Ces mesures qu’il a prises sont considérées, selon lui, comme l’autorité de la chose jugée. C’est à dire qu’il n’est plus possible de revenir cette décision. « Les cours ont débuté à la FSEG depuis le 9 novembre dernier. C’est à cette période que les étudiants ont réclamé leurs notes d’examen. J’ai refusé. Ce sont ces mesures pédagogiques qui ont choqué les étudiants. Ils ont donc commencé à agresser les enseignants, à empêcher les inscriptions et toutes les activités universitaires. J’ai donc introduit une plainte auprès du tribunal de première instance de la Commune V contre le comité AEEM», explique le doyen.
S. Y WAGUE
source : Essor