En assemblée générale, le 18 mai sur le périmètre à Samanko, la direction et le bureau se sont quitté dos-à-dos. Les maraîchers n’ont plus confiance en la gestion de leurs représentants.

L’ordre du jour de l’assemblée générale des maraîchers, lundi dernier, a porté sur un seul point d’interrogation : comment payer les arrières de trois mois de factures d’énergie ? Ces factures s’élèvent à plus de 5 millions de F CFA.

En janvier 2015, la direction a indiqué avoir pu payer la moitié de la facture d’électricité qui s’élève à plus 1,3 million. Sur cette facture, a rappelé le président Boubacar Ouédraogo, il reste plus de 500 000 F CFA d’impayés.

La facture de février atteint les 2 millions de F CFA impayés. Pour le mois de mars, la facture s’élève à 2,5 millions de F CFA et poussière impayés. La consommation d’électricité pour drainer l’eau dans le périmètre maraîcher et la consommation de la direction avoisine les 5,6 millions F CFA impayés.

Pour le directeur, cette facture découle du fait que l’alimentation des 200 hectares du périmètre se fait électriquement.

Cacophonie

La direction, en réunion restreinte, a décidé que les maraîchers et les membres du bureau puissent chacun à partir de l’assemblée générale payer 15 000 F CFA jusqu’à éponger les impayés. Payer chaque mois, la cotisation devrait avoisiner les 4,5 millions et poussière. Ce qui pouvait absorber la majeure partie de la dette.

Les maraîchers ne se sont pas fait prier pour réagir. Dans un désordre indescriptible, chacun voulait se faire comprendre. Ils sont plus de 1500 maraîchers sur les périmètres de Samanko, mais à peine une centaine a participé à l’AG.

Pour eux, la cotisation de 15 000 F CFA est élevée. Ils ont plaidé pour 10 000 F CFA qui n’est pas la moindre des choses avec les difficultés de production liées à la pénurie d’eau sur le site.

Ils ont décrié le laisser-aller du bureau face aux problèmes du périmètre. La gestion du bureau, pour certains, devait s’améliorer surtout en ce qui concerne la communication sur les coupures d’eau sur le périmètre qui occasionnent d’énormes pertes pour les producteurs.

Pour que soit payée la cotisation escomptée par la direction, les maraîchers exigent l’alimentation en eau du périmètre. « Sans cela le payement ne pourra être fait à temps », a indiqué un bon nombre de maraîchers.

En ce qui concerne le problème d’arrivée d’eau, la direction a expliqué qu’avec deux pompes ce n’est pas facile de desservir tout le monde et qu’il faudrait un troisième groupe pour cela. Les maraîchers en réfutant ce point se sont cramponnés sur le problème d’eau.

L’assemblée s’est terminée en queue de poisson sans un accord. Le bureau s’est donné la latitude de décider de la conduite à suivre. Un semblant de vote lui a donné raison au sujet de la cotisation des 15 000 F CFA.

Aminata Traoré

Lamine Kané

(stagiaire)