Un an après la présidentielle, force est de reconnaître que les rangs se desserrent autour du Champion de l’Opposition. Du départ acté du leader du CDR, Mohamed Youssouf Bathily à l’entrée d’une partie du FSD dans le gouvernement, beaucoup ont filé à l’anglaise pour débarquer armes et bagages chez Boua. La paix scellée récemment entre le président IBK et le puissant chef religieux, le Chérif de Nioro enterre-t-il le dernier espoir de Soumi pour rétablir « sa » victoire ? Esseulé, résigné ou désarçonné par la trahison des uns et la démobilisation des autres, Soumi, qui avait entretemps reconnu sans le dire, la victoire d’IBK, va-t-il se consoler enfin et continuer la lutte malgré l’ingratitude et la solitude de la défaite ? Quelle marge de manœuvre lui reste-t-il ? C’est le grand débat de votre Facebookan du jour !
Mohamed BA : En dehors des fidèles militants de l’URD, le fait est que Soumaïla CISSÉ a été abandonné par la plupart des «Jeunes» qui l’ont soutenu lors de l’élection présidentielle, après que ceux-ci aient remis en cause énergiquement la légitimité d’IBK.
Mieux encore, ils rejoignent aujourd’hui le même IBK, n’hésitent à le défendre publiquement après l’avoir qualifié de tous les noms il n’y a pas si longtemps.
Le système, la mauvaise gouvernance et l’opportunisme au Mali ont de beaux jours devant.
Me dit un grand frère : n’dogo, e ma Mali politiki famou alibi.
On se sert en permanence des injustices sociales dans l’unique but de se faire une place à l’ombre.
D’après Al Hassane Hama Thiao, si vous avez compris quelque chose à la politique malienne, c’est qu’on vous a mal expliqué.
Marko Sissoko: Et pourtant, la politique malienne est très compréhensible, tu montes, tu descends, tu vas à l’Ouest, tu reviens au Nord en regardant de gauche à droite et de bout en bout la politique malienne repose uniquement sur un conflit d’intérêt personnel.
Maurice Dabo : C’est parce qu’au Mali, les gens vivent de la politique et ils en font un métier. Ils ne sont pas indépendants financièrement ; pardon ils ont faim et n’appartiennent pas le plus souvent à une grande famille…
Dommage !
Van Pi Carré : mɔgɔmaɲi, politiki kolɔnbali.
Ça fait honte, les nouveaux arrivistes. Le problème de Soumaïla est qu’il accorde plus d’importance aux gens de la 25e heure qu’aux vrais militants fidèles.
Mary Dit Bouba Diallo : Wa bê y’a ni yôrô sôtô (sôrô en Malinké) ! C’est tous ces mouvements d’opportunisme, pardon de circonstances, ne durent pas.
Ce qui me fait mal aujourd’hui, lorsque tu critiques le gouvernement, certains pensent que tu les attaques. Anka dron… Team aigri…
Mamary Coulibaly : Je crois que l’exploitation s’est faite dans les deux sens. Soumi aussi a essayé de profiter de certains de ces jeunes dans sa quête de pouvoir. Après, la question est de savoir pourquoi ces jeunes continueraient avec une personne qui ne montre vraiment de l’énergie qu’en période électorale. Avec tous les moyens qu’il a et son expérience, il n’arrive pas à créer les conditions pour donner de l’espoir aux Maliens. Il ne peut que se blâmer soi-même et non ces jeunes loups.
Et beaucoup de jeunes maliens sont pires que les jeunes que tu dénonces ici. Au moins, ils ont le mérite de faire un choix à un moment crucial de l’histoire du Mali et de se battre pour. Après, ils ne sont pas non plus mariés à Soumaila. Et, j’espère que tous ne sont pas pourris et mettrais le ralliement de certains sur le coup de la naïveté.
Bref, quoiqu’il arrive, je pense qu’ils ont bien fait d’avoir renforcé Soumi lors des élections contre IBKalamité.
Jamilia Tiraore : Que reprocher à une jeunesse qui vit le jour au jour ? Une jeunesse désorientée ? Le système fait que ces barons se maintiennent, manipule la machine Mali. Je reconnais que cela n’est pas une raison pour nous de ne pas assurer notre responsabilité ! Ensemble, pour une jeunesse responsable !
Mohamedibrahim Yattara : La solution c’est la jeunesse.
Écouter certains ainés qui n’ont que l’expérience de la mauvaise politique pour en faire une vérité absolue est très dangereuse.
Le souci de la jeunesse montante dite intellectuelle qui accuse généralement tout le monde est qu’elle au fond un sérieux souci d’égo.
Tout le monde veut être premier en même temps et au même moment sans vouloir suivre l’autre même si on partage ses convictions au risque, disons de le, voir un jour seul à l’ombre.
Expérimentons la bonne politique des idées de l’humilité de renoncement à soi, des convictions de la solidarité et le Mali sera sauvé du mauvais système politique.
La solution c’est la jeunesse.
Mohamed BA : (Rires) Il ne s’agit pas ici de faire un procès à Soumaila Cissé et je pense que le contenu de l’argumentaire est très explicite, dans ce sens. Il s’agit de mettre à nu le comportement d’une frange de la jeunesse qui s’assigne elle-même la mission de procéder au changement dans notre pays, lequel comportement enfreigne et va à l’encontre du renouveau auquel nous aspirons.
Ceci étant, Soumaila Cissé reste un politique aguerri. Alors, quoi de plus logique qu’il tire profit des compétences (s’ils en avaient) de ceux qui ont décidé de le rejoindre. Ce qui ne justifie d’ailleurs en rien le volte-face simultané, incohérent et opportuniste de certains jeunes qui soutiennent aujourd’hui, la politique D’IBK.
Écoutez, nous on constate un fait qui est là, délibéré et flagrant, des captures des mots employés à l’encontre de IBK et de sa mauvaise gouvernance, nous sommes plus confronté à une question de moralité qu’à autre chose.
Mamary Coulibaly : Il y a sans doute un manque de moralité à une dose trop importante dans la scène politique malienne et beaucoup manquent de sincérité dans leur engagement au point de se renier complètement. Cela est grave. Cela dit, dans l’état actuel du Mali, ce n’est pas souhaitable de faire une chasse à tous ceux qui, hier, voulaient une «alternative» à IBK surtout sur des postes plutôt techniques. Une campagne est une période spéciale où on grossit les traits par pédagogie et où l’instinct de combat ne laisse pas toujours place à la nuance…
Mohamed Toure : Mon plus grand étonnement, c’est de le voir commettre la même erreur pour la 3e fois (2002, 2013, 2018) surtout un homme si intelligent que lui.
Boubacar Koumare : Votre analyse est généralisée et c’est ce qui lui donne un caractère biaisé.
Vous obstruez le fait que certains qui ont suivi SC ne l’ont pas fait, car ils sont URD, car ils ont fait le choix de suivre un candidat qui avait un programme qui leur avait convaincu.
Ce choix à l’époque valait à nos yeux, mieux que celui d’Ibk qui a tout point de vue échoué durant le premier mandat.
Les élections sont passées et la crise post-électorale idem. N’avons-nous pas notre indépendance de positionnement dès à présent ? Sommes-nous obligés de valider les prises de position de SC désormais homme politique et non candidat ? Non.
Il va de soi que certains restent avec lui et que d’autres en tenant compte de la position complexe du Mali actuel puissent trouver pertinent de s’aligner sur une autre position.
Cela ne démontre pas forcément un repositionnement selon la direction du vent, mais selon une autre conviction pour le Mali. Si aujourd’hui, certains ont décidé de s’aligner sur la direction du dialogue politique inclusif, car ils ont jugé nécessaire de donner une chance à la discussion d’ensemble autour du Mali. Car pour nous autres, tenter ne tue pas, il vaut toujours la peine et ce qu’il adviendra après sera aussi évalué.
Ceux qui se positionnent contre ce dialogue ont leur instrument de mesure et ceux aussi qui s’alignent sur, idem.
Il faut, au-delà de tout, que les uns respectent les positions des autres sans y voir du noir partout.
Je me donne la peine de te donner une petite explication sur le sujet, car je te sais dépourvu d’idée préconçue sur le sujet.
Au contraire d’autres, tu n’es pas dans la haine, dans la méchanceté et dans la rancœur.
Mamary Coulibaly : Là où Mohamed BA aura raison, c’est quand certains se mettront à défendre des positions qu’ils combattaient hier. Cela vaut pour les jeunes et pour les moins jeunes.
Boubacar Koumare : Ceci est possible sur certains points effectivement.
Un exemple : la révision constitutionnelle. Mais tout ça dépend, en mon sens, de ce qui va être proposé et du timing.
Il y a des préalables sans lesquelles, à mon humble avis, on ne pourra pas y aller.
Au-delà la mauvaise gouvernance, le combat restera intact à tout point de vue.
Mohamed BA : Merci pour cette contribution assez édifiante. Juste, quelques fois, j’ai tendance à croire que vous généralisez votre position (assez justifiée) aussi bien que vos aspirations.
J’ai suivi la plupart des porte-étendards de la jeunesse malienne ces dernières années, et je pourrais sans conteste dire que vous vous êtes toujours réservé de tomber dans les excès (dans les actes et les propos) contrairement à nous autres.
Pourtant, je pense avoir nuancé mes propos en faisant usage des termes «certains», «la plupart». Sans aucune prétention de remettre en cause la liberté d’opinion et d’association de tout un chacun, je trouve opportun par moment d’exposer ces genres de faits que l’on peut qualifier de «manipulation excessive de masse» qui sont de nature à rendre vains les efforts consentis en faveur du changement.
D’aucuns pourraient ne pas comprendre, mais il n’en reste pas moins que ceux qui agissent de la sorte sont bien conscients des actes qu’ils posent.
Nous aspirons tous à la paix, à la stabilité, à la cohésion sociale quitte à passer par le dialogue (d’ailleurs indispensable), mais pour que cela puisse aboutir, il faudrait des volontés saines, désintéressés et profondément attachées aux valeurs morales.
Boubacar Koumare : Je suis parfaitement d’accord avec toi qu’il faut aller à un dialogue sincère aujourd’hui.
À mon avis, c’est une occasion ultime offerte à Ibk et au peuple de s’affronter à nouveau sur le plan aspiration et idéologie. Ça peut être le calme avant la dernière tempête si évidemment ce dialogue ne devient qu’une discussion de forme pour faire passer en force des projets contestés par la majorité de la population.
Voilà la raison pour laquelle je tiens à ce que tout le monde y aille pour faire imposer ce qui tient à cœur les Maliens : la praticabilité de la bonne gouvernance, les modifications institutionnelles et constitutionnelles qui en sont ses préalables.
Si les conclusions du dialogue reflètent la pensée du peuple et qu’IBK en fasse autre chose, ce sera à chacun de s’assumer et le peuple sera face à son destin.
Marc Dara : En tout cas, plus aucun politicien malien ne pourra me convaincre de son agenda 1er, c’est le Mali et non sa personne.
Il est révolu, le temps de la «moutonnerie»
Accord politique wo, dialogue inclusif ni bai ye da do Yoro gnini ye toulou bara kono.