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Facebook au Mali: De la causette…. à la perversion!

L’Autorité malienne de Régulation des Télécommunications et des Postes (AMRTP) a estimé, en 2015, le nombre d’abonnés internet au Mali à 2,8 millions de personnes. Soit 18,75% de la population. Avec un taux de pénétrationen perpétuel hausse, le nombre d’internautes aurait pu être suivi de l’essor de l’économie numérique. Malheureusement!

 

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Ni Ras Bath, ni l’honorable Moussa Timbiné, ni même Etienne Fakaba Sissoko ne me contrediront sur la perversion du réseau social. Du moins, de l’utilisation dont la plupart des ‘’facebookins’’ en a fait au Mali. Et pourtant, le jeune et célèbre artiste Sidiki Diabaté a vite compris la dangerosité de Facebook. L’auteur de «I biri n’ka yé», ne me demandez pas de vous le traduire, n’est peut-être pas un modèle de probité mais dans une de ses chansons dont la jeunesse raffole, il conseille sa dulcinée: «vivons notre amour en dehors de Facebook».

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Avec Facebook, les poteaux électriques de l’EDM sont moins sollicités. Car, plus besoin faire le guet devant la maison familiale de l’élue de votre cœur. Elle est sur Facebook. Il ne vous reste plus qu’à enfiler votre costume du 31 décembre, faire une photo de profil et lui envoyer une invitation. Les dés jetés, il faut croiser les doigts. A moins que votre Fatoumata Traoré ne s’appelle maintenant ‘’Fatou la joie’’ et que la sage élève que vous recherchez ne soit employée chez un certain Young money. Bienvenue dans le monde virtuel!

Facebook… quelle utilité ?

L’américaine Judith Donath, fondatrice de Sociable Media Group et auteur de plusieurs articles d’analyse sur les réseaux sociaux affirme que certaines personnes «se servent de Facebook pour annoncer des choses importantes». Mais la plupart des utilisateurs, ajoute-elle, «s’en servent juste pour garder contact et montrer qu’ils portent attention à quelqu’un». En voilà donc une utilité à Facebook. Dans notre pays, nombreux sont ceux qui, comme Djimé Kanté, font une utilisation rationnelle du réseau social. Ce médecin de l’Hôpital Gabriel Touré est à la tête d’une association d’aide aux enfants atteints de maladies rares. Il utilise sa page Facebook pour lancer les appels d’aide et ça marche plutôt bien.

De plus, Facebook c’est des opportunités d’affaires. Nombreuses sont les entreprises maliennes qui s’agrandissent virtuellement. C’est un espace gratuit pour publicité. Non seulement pour les commerces mais aussi pour des hommes politiques de la génération 21. Et l’ancien Premier ministre Moussa Mara kiffe grave la chose. Tout y passe, même ses prières dans les mosquées.

Un no man’s land… perverti!

«Le concours est ouvert. Pour gagner 200 000 FCFA, envoyez-moi une histoire exclusive sur une célébrité, un politicien, etc…», pouvait-on lire, le 14 avril dernier, sur une page Facebook. Le lendemain la même page publie des photos grossièrement truquées d’un jeune animateur célèbre l’accusant d’adultère. Créée, il y a moins de trois mois, cette page a fait plus de 6 000 ‘’Like’’ en 24 heures. Les dérapages dans l’utilisation du réseau social ne s’arrêtent pas là. Quid des faux profils?

Comment qualifie-t-on juridiquement l’’incitation à la divulgation de la vie privée des gens sur internet? Ne me le demandez pas. Et je ne crois pas, non plus, que le président de l’Autorité de Protection des Données à caractère personnel le sache. Tout simplement parce qu’au Mali aucune loi ne régit internet. L’Assemblée nationale a d’autres chats à fouetter. A tel point que les députés notamment Moussa Timbiné, 1er vice-président de l’Assemblée nationale assimile les web-activistes maliens à des drogués. Ces derniers qualifient, aussi, sa sortie médiatique de ‘’timbinerie’’.

Il faut agir. Maintenant. Sur ce point le Gouvernement sera d’accord avec moi. Lui qui, en août 2016, a dû bloquer l’accès aux réseaux sociaux suite à l’arrestation de Ras Bath et aux violentes manifestations d’après. D’ailleurs… en vertu de quelle loi, l’a-t-il fait? Celle de Talion, sans doute.

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