Cette forme d’expression culturelle est née aux Etats-Unis bien avant les années 1960, qui a connu plus tard un réel succès en Europe et dans le reste du Continent américain. L’Afrique, qui a compris la place des écoles d’art dans son développement, connaîtra ce phénomène bien tardivement.
Le graffiti est un moyen pour les artistes de rue de reproduire la croyance, la culture, les habitudes de leur peuple sur des enseignes, explique Samuel Degni un écrivain et éditeur Ivoirien.
Selon lui, cet art, au départ exercé par de vrais peintres, est galvaudé de nos jours. Sous les tropiques, les graffiti s’observent dans des endroits utilisés souvent par des délinquants, pour manifester leur colère, leur ras-le-bol, contre un système qui les rejette et qui les transforme en des loques. Révèle-t-il. Car, ce type de graffiti n’obéit à aucune esthétique artistique, mais est plutôt l’expression d’une révolte.
Samuel Degni de souligner que le graffiti est en réalité un art noble qui peut être utilisé dans le domaine de la communication. Un véritable langage qui n’encombre pas, mais qui est en phase avec la société dans laquelle elle est exercée. Il rappelle que de nos jours, la parole n’est plus seulement portée par les écrivains. A travers le graffiti, véritable forme d’expression, les jeunes s’expriment.
Aussi, les marques sur les enseignes traduisent leur révolte contre un système ou un refus d’être engouffrés dans un pathétique abêtissement d’un ordre politique. Toutefois, il conclut que le graffiti en tant qu’art peut bien nourrir son homme, s’il est exercé avec professionnalisme. Il peut attirer les touristes qui s’émerveilleront à l’idée de voir dans cette expression artistique, l’idéal, les us et coutumes voire la culture du peuple. Au lieu donc de se servir de cet art comme instrument de révolte, les jeunes gagneraient à le professionnaliser pour en faire un métier plein, comme c’est le cas avec les peintres européens qui ont bien développé le graffiti, en le valorisant avec un festival.
Abdoulaye Oumar Sow, un Communicateur qui a vécu à Dakar pendant plusieurs années, dira que cet art est véritablement significatif de nos jours. Comme tout phénomène de mode ou non, il a ses avantages, et ses tares. La jeunesse s’y adonne pour de multiples raisons. Par exemple à Dakar, Accra, ou Abidjan, il est presque impossible de voir un mur vierge, en tout cas sur les grands boulevards. Ceux qui la pratiquent sont également de divers ordres avec des motivations souvent divergentes.
Fatoumata KOITA
Source: Bamakonews