« Avec la mauvaise pluviométrie de l’année écoulée, la couverture végétale du Mali est en danger. Les huileries qui produisent l’aliment bétail issu des graines de coton profitent pour faire de la surenchère et certaines refusent même de livrer le tourteau aux éleveurs maliens. La tonne qui était livrée à cent dix milles francs CFA est proposée à cent quatre vint milles francs CFA. Si les autorités ne prennent pas des mesures d’urgence, le cheptel malien est en danger et cela peut répercuter sur le prix de la viande ». Tels étaient les propos des éleveurs de l’APCAM au cours d’une conférence de presse qu’ils ont organisé pour attirer l’attention des autorités du pays sur le danger qui guette leur secteur.
Excités, révoltés et indignés, les éleveurs dénoncent l’injustice des huileries du Mali qui refusent de leur livrer le tourteau ou leur vendre à des prix exorbitants.
Selon le conférencier, SanoussiBouya Sylla, 5e vice-président de l’APCAM chargé des questions d’élevage, les huileries du Mali doivent revoir leur position pour revenir sur la table de négociation. « Avec cette pratique, ils mettent en danger, la survie des animaux du Mali qui n’ont pas bénéficié d’une bonne pluviométrie cette année. La matière première qu’elles utilisent est produite par les membres de l’APCAM. Au regard de tout cela, ils doivent revoir leur position », a-t-il dit.
Pour lui, l’Etat subventionne l’aliment bétail afin que les éleveurs puissent subvenir à l’entretien de leurs animaux. « Au moment où les huileries refusent de vendre le tourteau aux éleveurs maliens (comme ce fut le cas de l’usine FAX de Fana), des camions remorques sont remplies à destination de la Mauritanie. Cette crise ne peut être mis à profit pour faire de la surenchère au détriment des animaux maliens », a prévenu M. Sylla.
La Guinée Conakry qui était une destination appropriée pour le bétail malien, a pris un décret pour interdire la pénétration des animaux sur leur territoire sauf si ce n’est destiné qu’à la consommation. « Les éleveurs maliens n’ont d’autres solutions pour nourrir leurs animaux si ce n’est pas l’aliment bétail qui est produit chez nous ».
Les départements ministériels concernés informés n’ont à ce jour pris aucune mesure pour apaiser la situation. Il est attendu des plus hautes autorités du Mali, un contrôle strict sur l’exportation de l’aliment bétail qui se fasse au détriment des animaux maliens.
Drissa Togola
Source: Le Challenger