La mine d’or de Loulo, filiale de Randgold, est en arrêt de travail depuis le mercredi dernier. Les travailleurs réclament une augmentation de primes de risque, la direction générale dénonce un arrêt sauvage du travail.
Un bras de fer exceptionnel oppose les responsables de la mine d’or de Loulo aux travailleurs. Cette opposition a occasionné l’arrêt de la mine depuis la semaine dernière. Selon Famory Sissoko, responsable syndical de la mine, les travailleurs ont décidé d’arrêter le travail pour réclamer l’alignement de leurs primes de risque sur leurs salaires de base. Il estime que cela ressort dans un accord signé avec les responsables de la mine depuis 2016. Le syndicaliste se plaint du fait que leurs primes actuelles soient calculées sur la base de leur ancienne grille salariale. Or, les salaires de base ont augmenté. Aussi, il soutient qu’ils ne comprennent pas que sur les bulletins de paye, deux salaires de base sont mentionnés et que les primes sont calculées sur la base de l’ancien salaire. M. Sissoko indique qu’ils ne reprendront pas le travail jusqu’à ce qu’ils aient gain de cause.
De leur côté, le directeur général de la mine de Loulo, Tahirou Ballo, s’offusque que les travailleurs soient partis en grève 24 heures seulement après le dépôt de leur préavis de grève. Pour lui, cela n’est pas professionnel. Il estime que la revendication des travailleurs est insupportable par la mine, car elle occasionne une incidence financière estimée à 33 millions de dollars américain. Le directeur soutient que la mine fait de nombreux efforts pour mettre les travailleurs dans les conditions. Mieux, les primes actuelles à eux accordées sont supérieures à celles prévues par la loi. Selon lui, la loi recommande de calculer les primes sur la base du salaire de base de la catégorie E. Or, à Loulo, la direction aurait estimé que le travail de la mine est plus dangereux que celui d’un boulot ordinaire. Donc, il aurait été décidé d’aligner les primes sur les salaires de base de chacun en fonction de son poste.
Le directeur ajoute que suite à une étude dans la sous-région, il a été décidé d’augmenter les salaires de base des personnels. C’est ainsi qu’une augmentation de 30% a été conclue entre la direction et les travailleurs. Cela, de façon échelonnée sur trois ans. Mais compte tenu de l’incidence financière insupportable qu’engendrait l’alignement des primes de risque, il a été mentionné dans l’accord que ces primes resteront calculées sur l’ancien salaire de base. C’est cela que les travailleurs veulent changer alors même que c’est prévu par l’accord entre les parties. Aussi, pour empêcher un débrayage, toutes les autorités administratives, coutumières et mêmes syndicales sont intervenues pour demander aux travailleurs de rester dans la mine pour négocier. Mais, ils n’ont rien voulu savoir et ont décidé de façon spontanée d’arrêter le travail.
De son côté, le directeur Afrique de l’Ouest de Randgold, Chaka Berthé, parle d’arrêt sauvage du travail. Selon lui, cette cessation de travail occasionne des pertes de 3 millions de dollars par jour. Aussi, il indique que la direction de Randgold se veut légaliste jusqu’au bout. Il se dit aussi persuadé que ce n’est pas ainsi qu’une revendication peut aboutir. Le directeur affirme que si cette situation continue, ils n’auront d’autre choix que de saisir les autorités et de faire appliquer la loi.
A suivre.
Harber MAIGA
Azalaï-Express