Le travail précoce des enfants est très fréquent au Mali. Deux formes sont les plus courantes : les ménages et le street commerce. Ils sont le plus souvent âgés de sept à quatorze ans. Malgré les différentes conventions internationales signées et les mesures législatives nationales adoptées, le problème persiste.
L’exploitation des enfants au Mali plus particulièrement à Bamako est monnaie courant. Agés de sept à quatorze ans, ils sont considérés comme de vraies machines à exploiter et souvent, source de revenus pour leurs parents. Il s’agit notamment de deux formes des travaux précoces les plus fréquents : Celles qui s’occupent des ménages et ceux qui font du street commerce. Ces derniers passent généralement toutes les journées (matin-soir), à faire de porte-à-porte dans le souhait de vendre plus, afin de regagner leur famille à temps. Ce phénomène s’explique notamment par la pauvreté, l’analphabétisme…
Aminata Diarra ménagère vit à Koulouba avec son mari qui gère un garage. Ses trois enfants sont tous redéployés notamment dans la vente des jus (sachets), de mangues, d’ananas un peu partout dans la ville. Elle a expliqué qu’elle subvient aux petits besoins de sa famille grâce aux revenus que génère son petit commerce.
Concernant celles des ménages, c’est la forme la plus répandue au Mali. Selon un rapport de l’Unicef (2009) sur le travail des enfants au Mali, ce« phénomène du travail économique des enfants au Mali concerne environ 1,4 million d’individus âgés de 7 à 14 ans, soit un peu plus de 50 % de cette classe d’âge. L’incidence du phénomène est plus forte en milieu rural (60 %) qu’en milieu urbain (36 %)« .
Malgré la ratification par le Mali de différentes conventions internationales entres autres la Convention des Nations unies relative aux droits de l’enfant, la Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant, la Constitution nationale de la République du Mali, la loi d’orientation sur l’éducation etc, le problème persiste encore.
Toutefois, l’absence de cadre juridique « régulant l’emploi des enfants« dans ces métiers compromet singulièrement l’efficacité du dispositif en matière de contrôle du travail des enfants. Force est de reconnaître qu’il y a une nécessité de renforcer le cadre juridique existant et d’assurer l’effectivité des textes réglementaires.
Le Mali a adopté des mesures législatives nationales afin d’éradiquer les pires formes du travail des enfants, notamment le commerce de leur personne : selon le Code pénal malien, « la traite des enfants est sanctionnée d’une peine d’emprisonnement de 5 à 20 ans« .
Djibrilla Touré
(stagiaire)
Source: lesechos