La Maison du partenariat a abrité, le samedi 17 septembre dernier, l’atelier d’orientation des journalistes sur leurs responsabilités en faveur de la lutte contre l’exploitation sexuelle des enfants au Mali. Ladite journée a été organisée par l’ONG EPACT, (mettre fin à l’exploitation des enfants sur toutes ses formes), une OGN luxembourgeoise en collaboration avec l’Association pour la promotion des jeunes communicateurs (APJEC). Ladite journée était présidée par Mme Diakité Géneviève, la coordinatrice de l’ONG EPACT
Une vingtaine de journalistes de la presse publique et privée ont participé à cette journée qui avait pour principal objectif de renforcer leurs connaissances sur le phénomène de l’exploitation sexuelle des enfants à des fins commerciales et sur les activités de l’ONG EPACT de Luxembourg. Selon Mme Diakité, les journalistes ont le devoir de parler de l’exploitation sexuelle et de donner un réel éclairage aux populations, en vue de susciter des réactions pour un changement de comportement. C’est dans ce contexte que l’APJEC en partenariat avec EPACT Luxembourg a initié cet atelier qui a abouti à la création d’un réseau composé de 20 journalistes de la presse écrite et audiovisuelle.
En effet, de 2012 à nos jours, les enfants sont victimes de prostitution, de tourisme sexuel et des traites d’enfants à des fins sexuels. Ainsi, une étude en 2014 a démontré que 11, 7 % des enfants sont victimes d’exploitation sexuelle à des fins commerciales pratiquent à contre cœur cette activité.
Mme Diakité a déploré les risques grandissants de ce crime contre les enfants avant de lancer un appel à la collaboration en vue d’éradiquer le phénomène.
« Ils ne deviendront pas des victimes si vous, en tant que journalistes et citoyens, vous vous joignez à nous pour qu’ensemble nous œuvrions à renforcer la protection des enfants en dénonçant des situations où certains proxénètes sévissent à Bamako sans être inquiétés », a-t-elle martelé. Elle a, à cet effet, souligné qu’elle restait convaincue que la place la de presse malienne est indéniable aux côtés des autorités et des ONG pour lutter contre ce crime. Autant de raisons qui ont poussé les organisateurs à solliciter l’appui des professionnels des médias pour briser le silence autour d’une pratique criminelle contre nos enfants dans les sites aurifères, dans les gares routières et d’autres endroits où les enfants souffrent dans leur chair et âme.
Un appel à laquelle les journalistes ont répondu favorablement, car ils ont décidé d’accepter de mêler leur voix à celle des autres acteurs de la société pour stopper le phénomène qui a pris de l’ampleur ces dernières années.
La journée a été une occasion pour les participants de se familiariser avec certaines terminologies comme la prostitution des enfants, le tourisme sexuel, à travers une communication de Siaka Coulibaly.
M. Coulibaly, dans ses interventions, a insisté sur une implication directe du ministère de la Promotion de la femme de l’enfant et de la famille en instaurant une politique concrète de lutte contre l’exploitation sexuelle des enfants à des fins commerciales. Le conférencier a, par ailleurs, conseillé à la presse des terminologies qui conviennent mieux pour faire passer le massage ce message.
Les journalistes, à leur tour ; après avoir pris connaissance du phénomène de l’exploitation sexuelle des enfants, ont décidé de constituer un ‘’Réseau des journalises pour la lutte contre l’exploitation sexuelle des enfants à des fins commerciales’’ en abrégé RJLSEC. Ce réseau aura pour mission d’appuyer les acteurs sur le terrain et à briser le silence autour de ce fléau. Ainsi, ils s’engagent à appuyer les actions de plaidoyer de l’EPACT Luxembourg et ses partenaires en matière de lutte contre l’exploitation des enfants auprès du gouvernement, de l’Assemblée nationale et du Conseil économique, social et culturel du Mali.
Le bureau mis en place pour conduire les destinées du Réseau est constitué six membres avec à sa tête Mme Ramata Diaouré, du journal 22 Septembre. Le RJLSEC organisera des réunions bimensuelles afin de définir un plan d’action 2016-2017, pour accompagner les acteurs en termes de vulgarisations de leurs activités.
Par Christelle Koné
Source: info-matin