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Exécution de civils au Mali: « nous avons pris les mesures qui s’imposent », assure le Premier ministre

Le Premier ministre malien a estimé mercredi avoir pris les « mesures qui s’imposent » après la mort de 12 civils exécutés par l’armée dans le centre du pays, affirmant notamment que des officiers aptes à gérer ces « situations de tensions » ont été postés dans la zone.

Mardi, la Mission des Nations unies au Mali (Minusma) a conclu que le 19 mai, des éléments du bataillon malien de la force conjointe G5 Sahel ont exécuté sommairement 12 civils dans un marché au bétail de la localité de Boulkessy (centre du Mali).

Le Premier ministre Soumeylou Boubeye Maïga, actuellement en visite en France, a dit lors d’une entretien avec des journalistes à Paris « regretter » et « déplorer » ces exécutions, tout en ajoutant: « ce sont des incidents qui vont avec ce type d’intervention ».

Les faits s’étaient déroulés après la mort d’un militaire malien lors d’une patrouille sur un marché de Boulkessy. Ces derniers mois, les annonces par l’armée malienne de la « neutralisation de terroristes » dans le centre du pays ont souvent été contestées par les organisations de défense des droits de l’homme et par des habitants, qui ont dénoncé des exécutions extrajudiciaires.

« C’est la complexité et la difficulté du terrain sur lequel nous sommes, nous combattons des gens qui ne sont pas en uniforme et toutes les armées ont connu ce type de situation », a souligné M. Maïga.

« Le plus important, a-t-il renchéri, c’est que nous avons pris les mesures disciplinaires qui s’imposent », en retirant les militaires impliqués du théâtre d’opérations et en confiant leur dossier au procureur militaire.

« Nous attendons les conclusions de ces enquêtes pour pouvoir prendre des sanctions rapides, visibles et dissuasives, parce que l’enjeu est de préserver la crédibilité des opérations, le moral de nos troupes et les relations de coopération avec nos différents partenaires », a-t-il martelé.

M. Maïga a précisé que « le niveau du commandement » sur le terrain avait été « relevé », afin qu’il soit composé « d’officiers qui ont un autre niveau et peuvent mieux gérer les situations de tensions ».

Malgré l’accord de paix au Mali signé en mai-juin 2015, les violences jihadistes ont persisté et se sont propagées du nord vers le centre et le sud du pays, puis au Burkina Faso et au Niger voisins, se mêlant souvent à des tensions ou des conflits intercommunautaires.

La force militaire G5 Sahel, poussée par la France, est une unité antijihadiste naissante, formée de troupes du Niger, de Mauritanie, du Tchad, du Mali et du Burkina Faso.

AFP

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