Victorieux du scrutin présidentiel du 11 octobre dernier, le président Alpha Condé continue de féliciter le peuple de Guinée pour sa maturité politique. « Beaucoup de gens à l’extérieur avaient peur de la tenue de l’élection présidentielle en Guinée. Tout le monde pensait que ça allait mal se passer, qu’il y avoir des morts, etc. Et aujourd’hui, je suis vraiment fier du peuple de Guinée. Ça veut dire que la Guinée est un havre de paix…. », déclarait le président de la République mardi 24 novembre devant les chefs de quartier au gouvernorat de Conakry.

En effet, bien avant la tenue de la dernière élection présidentielle, on le sait, le chef de file de l’opposition, requinqué par son score réalisé lors des élections législatives du 28 septembre 2013, a menacé qu’il ne se lasserait plus faire. ” Désormais, personne ne pourra nous voler notre victoire. Sinon, on se ferait entendre par les manifestations publiques et pacifiques”, disait Cellou Dalein Diallo. Mais, de toutes les menaces qu’il a proférées à l’égard du pouvoir, celle qui a débordé le vase est celle qu’il a tenue en poular dans sa résidence devant ses militants incitant les jeunes à la violence.

Justement, apprend-on, Alpha Condé, le “bulldozer” politique de la Guinée (nous allons y revenir) a bondi sur l’occasion pour mettre son réseau international en alerte, car il en est champion et c’est connu par tous. ” Dès qu’il (Alpha Condé, ndlr), a été informé de l’existence d’une telle vidéo, il a instruit tout son cabinet pour la traduire dans presque toutes les langues : français, anglais, allemand, arabe, russe, néerlandais, etc. Après cette traduction, elle a été envoyée suivie de l’addresse courrielle et du numéro de téléphone de Cellou Dalein Diallo à toutes les ambassades accréditées en Guinée, les organismes internationaux, les organisations de défense de droit de l’homme, la cour pénale internationale, etc.”, affirme une source crédible familière aux intrigues de la présidence de la République.

Pendant la période post-électorale, précisément le 14 octobre 2015, trois jours après le scrutin, la CPI 9cour pénale internationale) a sorti un communiqué laconique appelant au “calme et à la retenue” en Guinée. Mais aussi, “la cour pénale internationale a menacé de poursuites les personnes qui commettraient des crimes ou inciteraient à la violence.” À ceux-ci, affirment nos sources, s’ajoutent les appels téléphoniques intempestifs et menaçants de la communauté internationale à l’égard de l’ancien premier ministre guinéen. Que dire des pressions de certains diplomates influents accrédités, à Conakry. “C’est pourquoi, quelques jours plus tard, Dalein a appelé ses militants à garder le calme et à rester chez eux”, nous affirme-t-on.

Depuis plusieurs jours, Cellou Dalein est injoignable au téléphone pour corroborer ces infos. Cependant, nous avons pu joindre trois députés non des moindres de l’UFDG qui les ont confirmées. ” Le président Cellou, tout comme lors de l’élection présidentielle de 2010 a reçu cette fois-ci encore, beaucoup de pression internationale pour céder afin que la paix règne dans le pays. La Guinée est un pays stratégique pour les Américains et Français en ces temps d’insécurité due aux menaces terroristes qui plane sur la planète entière. Le cas récent du Mali est illustrateur. Mais chaque chose a sa limite “, nous ont-ils affirmés en chœur sans autres commentaires.

Ceci expliquant cela, le chef de file de l’opposition guinéenne, de tempérament très modéré et qui a toujours voulu prendre le pouvoir par les urnes et non par la force, s’est enfin résigné. Une aubaine que Bah Oury qui vient d’écoper un avertissement de la direction du parti et ses adeptes saisissent pour lui faire évincer à la tête de l’UFDG. Pourtant, estiment les observateurs, celui-ci a le mérite d’avoir fédéré presque toutes les forces politique et financière de la Moyenne Guinée autour de l’UFDG la rendant ainsi le plus grand parti de l’opposition aujourd’hui.

Le réussiront-ils ?  Le temps nous le dira !

source : guineenews