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[Exclusif] Brice Clotaire Oligui Nguema : « Ce n’est pas un coup d’État, mais un acte de libération »

Au Gabon, le général Oligui Nguema est désormais installé à la tête d’une transition dont on ne connaît pas encore la durée mais dont il assure qu’elle devra libérer les Gabonais et tourner la page d’une dynastie, celle des Bongo. Le nouveau chef de l’État a reçu Jeune Afrique à Libreville. Entretien exclusif.

Qui aurait pu imaginer, il y a seulement quelques semaines, que Brice Clotaire Oligui Nguema, un des « petits » d’Omar Bongo Ondimba puis le patron de la garde républicaine sous Ali depuis avril 2020, serait aujourd’hui le maître incontesté du Gabon ? Celui qui a mis fin aux quatorze années de pouvoir d’Ali Bongo Ondimba le 30 août dès potron-minet dirige aujourd’hui le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), et donc le pays, pour une durée indéterminée. Ce général de brigade formé au Maroc et originaire du Haut-Ogooué se décrit lui-même comme un homme « lucide et pragmatique ». Il a passé l’essentiel des dernières semaines à expliquer les raisons du putsch, à consulter et à mettre en place les fondements de la transition en cours.

Il prône l’union, se déplace au domicile des caciques de l’opposition, reçoit les journalistes, le patronat ou la société civile, est accessible, fait montre d’empathie avec ses interlocuteurs, rassure ses homologues et les partenaires du pays, se prête aux séances photos, se rend sur les sépultures de Léon Mba et Omar Bongo… Tous ceux qui ont gravité, à un moment ou à un autre, dans les arcanes du pouvoir, sous le père comme sous le fils, ont les yeux de Chimène pour « Brice », et tentent par tous les moyens d’obtenir un rendez-vous avec le président pour proposer leurs services. C’est l’état de grâce. Les cieux seront sans doute moins cléments dans quelques semaines, quand l’euphorie née de la chute de la maison Bongo se dissipera et que les écueils apparaitront…

Vis-à-vis d’ABO, qu’il appelle encore « Papa », le général exprime peu de reproches, si ce n’est d’avoir « cédé aux enfants » après son AVC, en 2018. « Ce n’est pas la GR [Garde républicaine] qui a gaspillé le pouvoir d’Ali Bongo Ondimba, c’est sa femme et son enfant », résume-t-il. Le nouveau « Patron » a accepté de nous recevoir le vendredi 15 septembre dans l’après-midi, juste avant de se rendre à Franceville, au premier étage du Palais du bord de mer, dans le bureau présidentiel. Un entretien exclusif d’une heure, le premier qu’il accorde depuis sa prise de pouvoir, au cours duquel il a répondu à nos questions sans fard, volubile et affable.

Jeune Afrique : Qu’est-ce qui vous a réellement incité à mener le coup d’État contre Ali Bongo Ondimba dans la nuit du 29 au 30 août ?

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