Le Représentant résident du FMI au Mali, Anton Op de Beke, a partagé avec les hommes de médias, mardi 10 mars 2015, les tenants et aboutissants du rapport du FMI sur le programme triennal 2014-2016. L’évaluation des services du FMI indique que «La reprise économique est en cours, mais elle reste fragile».
Pour la relance économique de notre pays, le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a approuvé depuis décembre 2013 un nouveau programme triennal avec le Mali. Par rapport à ce programme, l’Etat a élaboré un mémorandum de politiques économique et financière. Il fait le point de l’évolution récente de l’économie malienne et des progrès enregistrés dans la mise en œuvre des politiques du pays. C’est ainsi que le Représentant résident du FMI, Anton Op de Beke, a jugé positif l’engagement du gouvernement à publier les informations relatives à ce programme. Ce qui, selon lui, est signe de transparence.
Première et deuxième revues de l’accord au titre de la facilité élargie de crédit
Selon Anton Op de Beke, la première revue, initialement prévue pour juin dernier, a été retardée et l’aide budgétaire des bailleurs de fonds a été temporairement suspendue. Il indique que le programme poursuit son cours comme prévu. Compte tenu de la volonté affichée du gouvernement, il a affirmé que le FMI exige la rigueur dans la gestion financière. A l’en croire, chaque semestre, il y aura une revue et le programme pourra être adapté. Ce sont les revues semestrielles qui vont donner au programme sa force. «L’engagement du Fonds consiste à assurer les décaissements en fonction du respect des engagements pris par le gouvernement et à assurer le suivi avec l’assistance technique du FMI», a t-il expliqué. En 2015, les résultats seront évalués sur la base des critères de réalisation de fin juin et fin décembre, de deux critères de réalisation continus et des objectifs indicatifs de fin mars et fin septembre. Raison pour laquelle une mission du FMI se rendra au Mali en fin mars.
Dans le rapport du FMI sur le programme triennal 2014-2016, il ressort de l’évaluation par les services du FMI que la reprise économique est en cours, mais elle reste fragile. En effet, l’augmentation prévue des concours des bailleurs de fonds a ralenti en 2014 en raison de graves manquements dans la gestion des finances publiques, qui ont entraîné un retard dans le décaissement de l’aide budgétaire générale. Sa reprise soutiendra le redressement de l’économie. Cependant, les aléas météorologiques, des revers dans la réconciliation nationale ou la propagation de l’épidémie d’Ébola au Mali pourraient compromettre la reprise économique, qui est encore fragile. Ainsi, comme principales recommandations du FMI, il est question d’appliquer rigoureusement des règles budgétaires et de passation de marché pour rétablir la confiance des entreprises, des consommateurs et des bailleurs de fonds ; préserver la stabilité macroéconomique en maintenant le solde budgétaire de base proche de zéro et le solde budgétaire global à un niveau compatible avec la viabilité de la dette ; accroître les recettes fiscales de près de 0,5 % du PIB par an ; améliorer la gestion des finances publiques et accélérer les réformes pour améliorer le climat des affaires, notamment en renforçant la gouvernance et en développant les efforts de lutte contre la corruption.
Ibrahim M.GUEYE
source : Pretoire