Le mardi 8 août dernier, le ministre des Maliens établis à l’extérieur et de l’Intégration africaine, Mossa Ag Attaher, était face à la presse pour annoncer la tenue des Etats généraux sur la migration les 17, 18 et 19 août prochains à Bamako. Mais cela serait-il possible sans les faitières qui regroupent les Maliens établis à l’extérieur ; à savoir : le Haut conseil des Maliens établis à l’extérieur (HCME) et le Conseil supérieur de la diaspora malienne (CSDM), dirigé par Mohamed Cherif Haïdara ?
Des Etats généraux des migrants sans le Haut conseil et le CSDM serait-il possible ? Une question légitime qu’il faut se poser quand on a suivi la sortie médiatique du ministre des Maliens établis à l’extérieur, Mossa Ag Attaher cette semaine.
Tout d’abord, aucune des faîtières n’a solennellement pris part à la conférence, seul le ministre et ses collaborateurs étaient au présidium pour annoncer les Etats généraux. Mohamed Cherif, président du CSDM, était dans la salle mais n’a daigné donner aucune interview à la presse. Habib Sylla, quant à lui, président du Haut conseil des Maliens de l’extérieur, a brillé par son absence.
En plus de cette absence physique des uns dans la salle de conférence du ministère, et l’absence de tous au présidium, le ministre n’a fait aucune mention des deux grandes faîtières dans son discours. Ni le Haut conseil des Maliens de l’extérieur, ni le CDSM dirigé par Cherif Mohamed. Le ministre s’est juste limité à annoncer la date, à exposer les justificatifs et les objectifs et à inviter la presse à s’intéresser à l’événement.
Malgré le rififi dans les faîtières et entre les faîtières, ne faudrait-il pas savoir que ces Etats généraux sont le résultat de lutte et des revendications de ces mêmes faîtières lors des Assises nationales de refondation. Plus précisément un combat de Mohamed Cherif Haïdara du CSDM. Cet homme et d’autres acteurs de la lutte pour le bien-être des Maliens de l’extérieur se sont fermement battus pour ces Etats généraux lors des Assises nationales.
Malgré les mésententes entre les faîtières et parmi les faîtières de la diaspora, le gouvernement malien ne doit pas rater l’occasion de réunir ces groupements. Comme le dit l’adage : “Tout ce qui est décidé en mon nom sans moi, est contre moi”. Les deux grandes faîtières, le Haut conseil des Maliens de l’extérieur et le CSDM dirigé par Cherif Mohamed Haïdara demeurent incontournables aujourd’hui pour mettre à table les équations de la migration et aussi de les résoudre. Même s’il faut l’implication personnelle du président Assimi Goïta, la diaspora a un apport colossal et stabilisateur pour notre pays.
Koureichy Cissé
Mali Tribune