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Et si on se dit la vérité : Les «médicaments de la rue» servent de source d’approvisionnement pour certaines pharmacies

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«Les pharmacies par terre», nul n’en doute, constituent une sérieuse menace pour la santé de notre population, surtout les pauvres dont l’état de précarité ne laisse pas un autre choix. Nombreux sont nos compatriotes qui, pour n’importe quelle maladie, n’hésitent pas à courir chez Ami, Fifi ou chez Fatou, qui sont connues pour être les vendeuses des produits pharmaceutiques dans le quartier. Sans même une formation embryonnaire dans le domaine, ces ‘faisant fonction’ de pharmaciens, sillonnent la ville, du matin au soir, avec sur la tête des récipients remplis de médicaments de tout genre et introduits sur le marché malien par la voie de la contrebande ; des médicaments qui sont ensuite vendus aux populations en parfaite ignorance des conditions de conservations requises. Sous le soleil, le vent et la pluie, les «pharmacies par terre» n’obéissent à aucune règle. Conséquence ? Ce sont souvent des produits qui n’ont plus aucun ‘principe actif’, pour traiter la maladie pour laquelle ils sont consommés, qui sont vendus au client. Qu’il s’agisse d’un problème gastrique, de douleurs dans une partie du corps, de crise d’hyper ou d’hypo tension ; qu’il s’agisse même d’un problème pour lequel il faut obligatoirement consulter un neurologue, un gynécologue, ou tout autre spécialiste, la vendeuse du coin a toujours un produit à proposer à celui qui la consulte. Pourtant, les spécialistes mettent en garde contre l’automédication et davantage contre la consommation de ces médicaments vendus par ces «pharmacies par terre» sans aucun diagnostic préalable. Bénéficiant d’une impunité quasi totale, la vente (anarchique) de ces médicaments en vrac, ne cesse de gagner du terrain. Au point de constituer aujourd’hui une menace sérieuse pour le chiffre d’affaires des pharmacies agréées. On comprend du coup toute la guerre que les officines, les pharmacies «debout» livrent ces dernières années à ces «pharmacies par terres». Plus aucun congrès de l’Ordre des pharmaciens du Mali ne se tient sans que l’Etat ne soit interpellé au sujet de la prolifération des «médicaments de la rue», auxquels font recours beaucoup de gens qui n’ont pas la bourse suffisamment garnie pour acheter leurs médicaments au niveau des officines. Mais dans la guerre que se livrent «pharmacies débout» et «pharmacies par terre», il y a souvent des choses difficiles à comprendre. Il s’agit notamment du comportement (reproché) à certains pharmaciens qui, malgré tout ce qu’ils disent au sujet des «médicaments de la rue», leur mauvaise qualité, leur mauvaise condition de conservation, se rendent discrètement auprès de ces mêmes «pharmacies par terre» pour s’approvisionner en certains types de produits dont leurs pharmacies venaient à manquer. Cette situation n’est pas nouvelle ; elle est connue de tout le monde sans qu’on insiste trop sur ses dangers et méfaits. Il est dommage que pour des questions plus mercantiles que de santé, l’on ramène à presque rien la vie de nos populations. Dans cette situation, ce qui est déconcertant, c’est quand le bon exemple ne vient pas des professionnels de la vente du médicament, les pharmaciens. L’Ordre qui défend la corporation est toujours entrain de tirer à boulets rouges sur les «pharmacies par terre», sans s’attacher à mettre de l’ordre dans ses rangs où existent malheureusement beaucoup de brebis galeuses. Comment, dans ces circonstances, détourner les populations de ces médicaments qualifiés de dangereux, quand des pharmaciens n’hésitent pas à y faire recours à la moindre rupture d’un produit? Ceci est une chose totalement absurde et complètement inexplicable.

Face à une telle situation l’on ne peut s’empêcher de poser cette question : entre «pharmacies par terres» et «pharmacies debout», quelles sont celles qui ne nous exposent pas à un risque?

 

La rédaction 

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