C’est devenu pratiquement une coutume chez certains confrères. Chaque fois que fusent des rumeurs sur l’imminence d’un remaniement ministériel, certains hommes politiques, à défaut de se déclarer ouvertement pour le poste, se payent la plume de certains journalistes pour se mettre sous les projecteurs. Inutile de dire que ce sont généralement des moments où de nombreux confrères rivalisent en pronostic. «Un tel ferait un bon chef du gouvernement », «X ou Y est l’homme de la situation », «Pour le 4è gouvernement IBK, un tel est incontournable »… Voilà le genre de discours auquel nous ont habitué certains confrères. Et ils ne sont pas prêts d’arrêter. Or, à chaque fois le chef de l’Etat a fait démentir leurs prévisions, en nommant à la Primature des gens que personne n’attendait. C’était le cas avec Oumar Tatam Ly (1er locataire de la Primature de l’ère IBK) ; ce fut également le cas avec Moussa Mara, dont la nomination (en remplacement du banquier démissionnaire) a surpris jusqu’au sein des Tisserands où, souvenons-nous-en, le nom d’un baron du RPM était fortement relayé dans les colonnes de nombreux journaux. Ce qui justifia d’ailleurs toutes les difficultés de coaching que le président du Parti Yéléma a eu à rencontrer jusqu’à son départ de cette fonction très convoitée.
Chassez le naturel, il revient au galop !
Il y a un peu plus de six mois, quand la rumeur a donné Modibo Keïta (actuel Premier ministre) sur le départ, ce fut le même scénario. Modibo n’a pas quitté son poste que certains (sans être dans les secrets de Koulouba) ont commencé à nous servir le même discours : «Primature : un tel est l’homme de la situation… ».Mais cette fois, ç’en est vraiment assez ; Que nous acceptions de nous regarder dans le miroir ne peut que nous renforcer. Laissons donc le combat politique aux hommes qui en ont fait leur vocation. Pour notre part, en tant que journaliste, notre rôle est certainement ailleurs ; Ce rôle nous recommande, notamment, de rester ce précieux outil de veille et de dénoncer les tares et dérives du pouvoir, chaque fois qu’il y va de l’intérêt supérieur de notre Nation. Si cela est compris tant mieux ; Le cas échéant….Il y a lieu de s’inquiéter (déjà) pour le devenir d’une profession que nos illustres devanciers ont (de leur temps) exercé avec….sacerdoce.