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Espace d’interpellation démocratique : les affaires foncières dominent cette édition

Au total, 290 demandes d’interpellation ont été enregistrées cette année. Sur ce lot, seulement 39 ont fait l’objet de lecture publique

Formidable espace de dialogue démocratique, l’Espace d’interpellation démocratique a, lors de sa 22è édition, réussi le pari de la mobilisation. Et celui de la crédibilité également. Comme les éditions précédentes, celle-là aura été une tribune d’échanges constructifs entre gouvernants et gouvernés.

La grande salle de délibération de la Cour suprême a fait le plein dimanche à l’occasion de la cérémonie d’ouverture de cette rencontre présidée par le Premier ministre, Abdoulaye Idrissa Maiga, qui était accompagné de plusieurs membres du gouvernement.

Les travaux, eux, étaient dirigés par le Tunisien, Prix Nobel de la Paix Abdessatar Ben Moussa, président du jury de l’édition.

Les présidents des institutions de la République et des autorités indépendantes, des chefs des missions diplomatiques et des organisations internationales, ainsi que de nombreux autres invités ont pris part à l’ouverture solennelle de la session. De nombreux Médiateurs des pays membres de l’UEMOA ont répondu à l’invitation de leur homologue Baba Akhib Haidara qui, dans son discours d’ouverture, a vivement salué leur présence.

Le président du jury est un éminent membre du «Quartet du dialogue national tunisien» qui a obtenu en 2015, le Prix Nobel de la Paix «pour le travail long et difficile porté par l’ensemble de la société civile tunisienne». Pour Baba Akhib Haidara, Abdessatar Ben Moussa a inlassablement œuvré pour le sauvetage de la démocratie tunisienne.

Selon le Médiateur de la République, l’exercice a gagné en crédibilité pour les citoyens qui estiment que justice ne leur est pas rendue. Les chiffres en disent long.

L’année dernière, a-t-il fait remarquer, la 21e édition avait enregistré 234 demandes d’interpellation sur lesquelles 143 ont été retenues. Sur ces 143 demandes, 22 ont fait l’objet d’une lecture publique et 121 classées sans suite à donner par les différents départements ministériels. Baba Akhib Haïdara ajoutera qu’à l’heure du bilan, sur les 143 interpellations, 117 (soit 81%) ont reçu de suites positives, dont la totalité des 22 interpellations lues le 10 décembre 2016.

«Pour la présente session, nous avons enregistré 290 demandes d’interpellations. Sur ces 290 dossiers, 173, soit 59,6 % proviennent des régions de notre pays et 117 de Bamako. Le nombre total des dossiers retenus par la commission préparatoire s’élève à 188 dont 39 pour lecture publique et 149 pour suite à donner», a précisé le Médiateur en précisant que 22 départements font l’objet d’interpellation.

La lecture publique des interpellations a ainsi occupé toute la matinée d’hier. Les questions foncières ont largement ravi la vedette. En écoutant les plaintes, on peut aisément prendre «la mesure pédagogique de cet exercice des droits et libertés dans un Etat de droit», s’est réjoui le Médiateur de la République. «A travers ce jeu d’interpellations citoyennes et d’explications gouvernementales, chaque session permet de se faire une idée de la façon dont peut fonctionner l’exercice, par les citoyens, de leurs droits et libertés ; dont peut s’opérer l’appropriation, par les interpellateurs, de comportements citoyens responsables ; dont se construit le dialogue démocratique entre gouvernants et gouvernés», a souligné Baba Akhib Haïdara.

Ahmadou CISSé

 SourceEssor

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