En soutien aux autorités de la transition en froid avec les autorités françaises sur certaines questions de la sécurisation du territoire malienne, l’Algérie juge « le moment est très important », d’où la visite de son ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale établie à l’extérieur, RamataneLamamra, le mardi 5 octobre 2021.
Porteur d’un message d’amitié, de solidarité et de fraternité du Président algérien, selon les services de la Présidence de la République, le ministre AbdelmajidTebboune, M. Lamamra a successivement été reçu en audience par le Premier ministre et le Président de la Transition et auxquels il a transmis le message de soutien du peuple algérien. ‘’Le moment est très important’’, a-t-il indiqué.
En effet, à la tribune de l’Assemblée Générale des Nations Unies, le Premier ministre malien ChoguelKokalla Maïga a accusé la France d’abandonner le Mali « en plein vol ». Ce qui a déplu aux autorités françaises ont multiplié leurs sorties pour sermonner les autorités de la Transition. Le Président Macron a même qualifié de « honteux » les propos du Premier ministre Choguel et parle même d’un Chef de Gouvernement d’enfant né de deux coups d’Etat. Des ‘’propos inamicaux et désobligeants’’ qui dérangent Bamako. Outre, la France n’entend pas voir le Mali coopérer la société paramilitaire Wagner dans la mission de sécurisation et de lutte contre le terrorisme alors que le phénomène ne cesse de se répandre.
Bamako et Paris frôlent l’incident diplomatique, SE Joêl Meyer, Ambassadeur de France au Mali, a été convoqué à Koulouba le mardi 5 octobre 2021, pour s’expliquer sur les dernières sorties du Président Macron sur le Mali. Le ministre Abdoulaye Diop des Affaires étrangères et de la Coopération internationale a signifié au diplomate français en poste à Bamako « l’indignation et la désapprobation du Gouvernement du Mali et élevé une vive protestation contre ces propos regrettables, qui sont de nature à nuire au développement de relations amicales entre nations ».
Aussi, le ministre malien a invité les autorités françaises à la retenue, en évitant des jugements de valeur et appelé à une approche constructive basée sur le respect mutuel, en vue de se concentrer sur l’essentiel, notamment la lutte contre le terrorisme dans le Sahel. Avant de réitérer « la disponibilité du Gouvernement à bâtir avec les partenaires qui le souhaitent, des relations sincères et concertées, respectant le principe de non-ingérence conformément aux aspirations légitimes du Peuple Malien ».
Le diplomate algérien n’a pas manqué de regretter ces campagnes de dénigrement sans précédent contre le Mali sur le triple plan diplomatique, politique et médiatique. Avant d’ajouter qu’il ne peut y avoir de stabilité en Algérie si le Mali est affecté. Cela est d’autant plus vrai que l’Algérie est le deuxième pays après la Mauritanie à avoir la plus longue frontière avec le Mali.
Cette visite de solidarité vient requinquer le Président de la Transition, Colonel AssimiGoitaqui a remercié l’Algérie pour ‘’son courage, sa marque d’amitié et de solidarité en un moment aussi crucial pour le Mali, qui fait face à d’énormes défis pour la sécurisation de son territoire et de ses populations’’. « Notre souci majeur aujourd’hui est la sécurité des Maliens et, pour cela, nous ne nous lasserons jamais’’, a insisté le Chef de l’Etat.
Le diplomateRamtaneLamamra dit avoir fait une lecture ‘’bonne de grille à partir de la bonne source. Et que nul pourra manipuler l’Algérie sur la crise malienne.
Cyril Adohoun
Source: L’Observatoire