Au moment où le Premier ministre français Manuel Valls foule le sol malien, les chefs terroristes Iyad Ag Ghali et Amadou Koufa sont toujours introuvables et leurs organisations continuent à semer la mort au Mali et même dans la sous région. Pourtant, un accord de défense lie le Mali à l’ancienne puissance coloniale dont la politique étrangère est loin d’être comprise par une frange importante de la population locale. Toutefois, la visite au Mali du Premier ministre français va-t-elle changer la réponse commune des deux pays au terrorisme ?
Un accord de défense fut signé entre Paris et Bamako en 2014, donnant ainsi un contenu juridique à la prolongation de la présence militaire française au Mali pour lutter contre le terrorisme. L’idée d’un accord serait parti de janvier 2013 alors que l’opération Serval déclenchée par l’armée française pour stopper l’avancée djihadiste sur le sud du Mali battait son plein.
Le traité de coopération en matière de défense entre les deux pays a été élaboré au moment où la France procédait à une modification de son dispositif militaire sur le sol malien. L’opération Serval fut ainsi remplacée par l’opération Barkhane lancée en août 2014 pour combattre les groupuscules terroristes dans plusieurs pays du Sahel.
Les Maliens attendent de façon générale de l’aide matérielle pour renforcer les capacités opérationnelles de leur armée. Et le traité a identifie les principaux domaines de coopération de défense suivants: échange d’informations et consultations régulières sur les problèmes sécuritaires, formation, conseil, entraînement et équipement.
La prolongation de la présence militaire française a donné des résultats comme la neutralisation de plusieurs terroristes dans le nord du Mali. Mais entre temps, la menace terroriste s’est étendue au sud avec la multiplication de sanglants attentats jusqu’à Bamako ou encore dans la région de Sikasso, à l’extrême sud du pays.
Ailleurs, les organisations terroristes actives au Mali ont mené des opérations sanglantes au Burkina Faso, un autre pays du champ d’action de l’opération Barkhane. Le Mali qui peine à se débarrasser des groupes armés du nord devient donc malgré lui l’arrière-base de mouvements terroristes mettant à mal la stabilité sous-régionale.
Le défi pour le Premier ministre français est de débloquer le processus de paix même s’il faut faire pression sur les groupes armés signataires de l’accord d’Alger. Sa présence à Gao pourra peut-être faciliter le dialogue entre Bamako et les groupes armés qui doivent être rapidement cantonnés.
Soumaila T. Diarra
Source: Lerepublicainmali