En réponse à l’une des revendications du Syndicat National de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique (SNESUP), en grève illimitée depuis le 4 avril dernier, à savoir l’éradication totale de la violence dans l’espace universitaire, le gouvernement du Mali s’apprête à organiser dans les jours à venir, les états généraux sur la sécurité dans les espaces scolaire et universitaire.
Depuis un certain temps, le problème de violence dans les espaces scolaire et universitaire ne cesse de prendre une dimension inquiétante causant mêmes des morts. Ce qui a attiré l’attention de l’opinion nationale et de certains acteurs de l’éducation qui ne cessent de décrier cette situation. C’est le cas du Syndicat National de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique (SNESUP) qui, dans l’une de ses doléances (point 7), a demandé au Gouvernement de prendre des mesures idoines pour l’éradication totale de la violence dans l’espace scolaire et universitaire. A l’issue des négociations du 25 avril dernier et en réponse à ce point, le gouvernement et le SNESUP ont convenu d’organiser dans les jours à venir, les états généraux sur la sécurité dans l’espace scolaire et universitaire pour l’éradication totale de la violence dans ces milieux. Ce qui va sans doute enlever une grosse épine des pieds des parents d’élèves et d’étudiants qui s’inquiètent de plus en plus pour la vie de leurs enfants une fois que ceux-ci se rendent à l’école.
L’on se souvient que les enseignants de l’Université des Lettres et des Sciences Sociales (ULSHB ex-FLASH) avaient menacé de cesser les cours si des solutions n’avaient pas été trouvées au problème de violence universitaire. C’était après l’assassinat d’un étudiant du nom de Moussa Doumbia, un militant de l’AEEM, le lundi 23 janvier dernier par cinq (5) individus. Suite à ce drame, le comité de coordination de l’AEEM dirigé par Abdoul Salam Togola dit Willy a mis en place une Commission de Sécurité, chargée d’assurer la quiétude dans les espaces scolaire et universitaire le 28 janvier dernier.
L’éradication de la violence dans les espaces scolaire et universitaire n’est pas le seul point que le gouvernement a pu satisfaire lors de ces négociations du 25 avril dernier avec le SNESUP en grève illimitée. Les autres points satisfaits sont : l’intégration immédiate dans la fonction publique des travailleurs contractuels payés sur les budgets autonomes des structures de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique(2), la nomination immédiate des agents fonctionnaires de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique omis de la hiérarchisation du 16 juin 2015 et la capitalisation des publications des chercheurs de l’IER recrutés en 2008 pour leur transposition (point 4), le rétablissement immédiat et effectif du Fonds « Études et Recherche » conformément au protocole d’accord du 13 mai 2016 (5), le payement immédiat des arriérés d’heures supplémentaires de 2013-2014-2014-2015 aux enseignants de l’IUG.
Un accord partiel a été trouvé sur le point 3. C’est-à-dire, l’adoption immédiate du nouveau statut « Enseignant-Chercheur » avec : les quatre (4) fonctions (Assistant/Attaché de recherche, Maitre Assistant/chargé de recherche, Maitre de Conférences/Maitre de Recherche, Professeur/Directeur de Recherche), les charges horaires actuelles en semestre et la transposition des assistants/Attachés de recherche et Docteurs dans le Corps des Maitres Assistants/Chargés de recherche.
C’est au niveau du 1er point que se situe le blocage à savoir, la signature immédiate du rapport de la Commission tripartite déposé le 31 janvier 2017 et l’application immédiate de la grille plafond 3000 et plancher 1368 au personnel enseignant de l’enseignement supérieur et aux chercheurs. Selon le syndicat, c’est ce 1er point qui est l’élément clé de leurs revendications. C’est pourquoi, après l’échec des négociations, ils ont invité leurs militants à poursuivre la grève illimitée mais tout en restant toujours ouverts au dialogue. Selon nos sources, la satisfaction de ce point équivaut à une augmentation de 150% de la grille des enseignants du supérieur contre une proposition de 5% du Gouvernement. D’où le désaccord.
Au niveau du point 2, le Gouvernement a accepté de traiter 502 dossiers de contractuels transmis par le SNESUP à travers un test d’intégration à la Fonction Publique en août 2017. Pour le point 4, le Gouvernement a rassuré le syndicat que les arrêtés de nomination sont déjà dans le circuit de signature.
Quant à la doléance N°5 portant sur le rétablissement immédiat et effectif du Fonds «Études et Recherche », conformément au protocole d’accord du 13 mai 2016, le Gouvernement a confirmé le principe de rétablir une ligne budgétaire à cet effet et de la doter sans délai.
Pour le point 6 relatif au payement immédiat des arriérés d’heures supplémentaires de 2013-2014-2014-2015 aux enseignants de l’IUG, le syndicat a été rassuré également à ce niveau par le gouvernement. Selon nos sources, cette doléance sera satisfaite pour un coût d’environ 62 millions FCFA.
M.D
Tjikan