Bamako a abrité du 28 février au 4 mars 2023 un séminaire sur l’intégration de la dimension genre dans le processus électoral et les réformes politiques et administratives en cours au Mali. Des représentants de la société civile, des partis politiques, des membres du Conseil national de Transition (CNT) et de la haute administration y ont participé. Cette réflexion a abouti à la présentation d’une feuille de route qui sera soumise aux autorités maliennes.
Contribuer à une meilleure prise en compte du genre dans le processus électoral et les réformes politiques et administratives en cours au Mali ! Tel était l’objectif principal d’un séminaire organisé à Bamako sur cette thématique du 28 février au 4 mars 2023. Les acteurs institutionnels, associatifs et universitaires ainsi que des délégations de femmes leaders venues de toutes les régions et d’administrateurs conduits par les gouverneurs, ont participé à la réflexion. Pour le ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Founé Wadidié Coulibaly, ce séminaire s’est ténu «dans un contexte marqué par la profonde réforme en cours entreprise par notre pays dans le cadre de la refondation de l’État. C’est donc une belle occasion à saisir pour réfléchir sur l’intégration des dynamiques genres dans ces réformes».
Le Mali a adopté, en 2015, la loi 052-2015 qui institue des mesures pour promouvoir le genre dans l’accès aux fonctions nominatives et électives. Tout comme la constitution de notre pays consacre le principe d’égalité entre les femmes et les hommes en droits et devoirs. Même si cela s’est traduit par des avancées significatives, notamment en termes de représentation des femmes lors des élections communales de 2016 et des législatives de 2020, force est de reconnaître que le chemin à parcourir pour l’équité gente est encore très long.
Et aujourd’hui, selon l’Ong Wildaf, l’une des principales préoccupations des femmes est la parité sur les listes électorales. Le défi, en la matière, c’est d’éviter que seulement 30 % des femmes soient reléguées au bas des listes. C’est pourquoi sa président, l’ancienne ministre Bintou Founé Samaké Bouaré plaide pour des «listes zébrées», autrement «une femme/un homme». La faible représentation des femmes au niveau des fonctions nominatives constitue un autre point important. Bien que le nombre de femmes occupant des fonctions de préfets et de sous-préfets se soit nettement amélioré en 2021, leur représentation reste faible, et les femmes peinent à atteindre les 20 % dans les fonctions nominatives, selon l’annuaire statistique sur les fonctions nominatives et électives.
Les participants ont travaillé en groupe partant de leurs expériences et des communications d’éminents panélistes au cours de neuf sessions plénières et six ateliers. A l’issue des cinq jours de travaux, les 300 participants ont élaboré une «Feuille de route» validée en présence notamment du Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU au Mali, El-Ghassim Wane. Saluant l’effort consenti par les autorités maliennes et les différents actrices et acteurs, à travers la tenue de ces journées, le Chef de la MINUSMA s’est dit «confiant quant à la capacité des autorités et des femmes maliennes à mener à son terme ce processus pour une meilleure intégration de la dimension genre dans les différentes réformes en cours». Il a aussi exhorté les Maliennes à «rester mobilisées afin de mener à leurs termes ces changements».
Ce séminaire était le fruit d’un partenariat entre les ministères de l’Administration territoriale et de la Décentralisation ; de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, ainsi que de l’ONU-Femme et de l’Unité genre de la Minusma. C’est un soutien apporté par l’ONU au Mali dans le cadre notamment des Résolutions 2640 (2022) et 1325 (2000) du Conseil de sécurité. Celles-ci portent respectivement sur le Mandat de la Minusma ainsi que sur les femmes, la paix et la sécurité.
Naby
Source : Le Matin