Depuis 1935 la forêt classée de Koulouba protège de façon vaillante la ville de Bamako, mais elle se meurt dans une indifférence quasi-générale. C’est pourtant un patrimoine national que nous avons intérêt à préserver pour un meilleure cadre de vie dans la capitale. Ou sont donc passés les agents des eaux et forêts et qu’est-ce qu’ils font pour cela ?
Dans tous les pays sérieux au monde la protection de l’environnement notamment des forêts classées est une priorité. Ici, hormis les boucans médiatiques, il n’y a rien de concret visible à l’œil nu. La forêt classée de Koulouba, considérée comme le poumon de la capitale, se meurt peu à peu. Elle a perdu la structure, les fonctions, la composition spécifique et la productivité que l’on associe normalement au type de forêt dont elle relève.
D’ailleurs, nous avons plus d’une fois entendu le directeur régional des eaux et forêts de Bamako, le capitaine Ousmane Sidibé, dire que face à la destruction progressive de la forêt classée de Koulouba due à la spéculation foncière et aux coupes abusive des bois, qu’il était urgent de sauver le peu qui reste de ce poumon vert protégeant la capitale de notre pays.
Hélas ! La question qui se pose est de savoir ce qu’a pu faire ce haut gradé des eaux et forêts pour y remédier au lieu de crier sans cesse au secours. Sinon pourquoi continue-t-il d’occuper ce poste stratégique qui doit l’amener à prendre des dispositions.
Chaque année, de soi-disant campagnes de plantation d’arbres dont le seul objectif pour certains est de se faire la poche sont organisées à coup de plusieurs millions. Pourtant, au lieu de prendre la forme d’une véritable forêt classée, le peu qui reste s’envole comme l’éclair dans la nature. “Je ne me retrouve plus au sein de cette forêt classée de Koulouba qui, autrefois, regorgeait plusieurs espèces d’arbres avec des vertus médicinales”, disait Sabaké Traoré, le chef de village de Sokonafing, lors de la campagne de plantation d’arbres de 2015. Selon lui, il y avait également plusieurs variétés d’animaux dans cette forêt désormais en voie de disparition.
Aux dires d’un lecteur du journal “Le Confident”, la situation est très préoccupante et doit vite être prise en compte. “Actuellement, la forêt classée de Koulouba est dans un état tellement lamentable qu’on peut identifier une personne au palais présidentiel à partir de l’échangeur Babemba”, a-t-il laissé entendre. Et d’ajouter que cela expose notre palais.
Face à la gravité de la situation, il convient d’interpeller urgemment le directeur régional des eaux et forêt du district de Bamako, le directeur national des eaux et forêt et pourquoi pas le ministre en charge de l’Environnement et du Développement durable. Car si rien n’est fait, les conséquences qui ne vont sans doute pas tarder seront énormes.
Nous y reviendrons
Drissa Kantao
Source: Le Confident