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Environnement : Que savons-nous de nos aires protégées ?

La Réserve de la biosphère de la Boucle du Baoulé se trouve à la croisée des chemins, au point de rencontre de la culture pastorale des nomades (maures et peuls) et celles de diverses ethnies de cultivateurs sédentaires.

 

Entre 1993 et 1998, la Réserve a reçu un important appui financier de la part de l’Union européenne, du Pnud, de l’Unesco, de la Banque mondiale et du gouvernement malien pour l’élaboration de son plan d’aménagement. Lequel a été adopté par le gouvernement par l’arrêté n° 99/2607/ME–SG du 5 novembre 1999.

La stratégie d’intervention dans cette aire protégée est radicalement réorientée vers l’intégration des populations sédentaires permanentes dans le dispositif de gestion du complexe.

Le Bafing-Falémé, en première région, est caractérisé par la présence de nombreuses espèces de mammifères (31 espèces de mammifères inventoriées en 2002). La zone nord renferme encore une faune caractéristique de la savane soudanienne, qui s’est réfugiée dans les deux parcs suite aux modifications écologiques introduites dans la région au moment de la mise en eau du barrage de Manantali, sur le Bafing (lac artificiel de 500 km² qui a inondé, lors de sa création, 37 villages et 20.000 ha de forêt).

Les singes rouges, les vervets et les babouins constituent avec les phacochères, les populations animales les plus importantes. Le chacal, le chat sauvage, la civette, l’écureuil, le guib harnaché, l’Hippotrague, le lièvre (Lepus sp), le porc-épic sont présents et fréquents presque partout. Par ailleurs, la zone abrite les chimpanzés les plus septentrionaux d’Afrique, encore quelques élands de Derby, des buffles nains et des lycaons, ainsi que des lions. Il y a 58 espèces d’oiseaux.

Dans le Galé-Limakolé (Région de Kita), il a été dénombré 18 espèces de mammifères, mais à densité faible. Seul le babouin est abondant. Les mammifères les plus fréquents sont le phacochère, le patas, le porc-épic. Néanmoins, la zone recèle encore un potentiel minimal d’antilopes et un petit troupeau de buffles.

La présence de chimpanzés est aussi avérée (l’étude réalisée dans le cadre du programme Agir estimait la population de chimpanzés à 101,1 nids/km2 et 0,3 individu/Km²). Le lion serait aussi présent à certaines périodes de l’année. Il y a 51 espèces d’oiseaux. Par ailleurs, la zone est une zone de passage des grands ongulés comme les élans de Derby et d’autres grandes antilopes qui y transitent chaque année.

Dans la réserve de faune du Gourma au centre du Mali, en dehors des éléphants, le capital faunique mammifère du Gourma malien se compose de la gazelle dorcas (rare), la gazelle à front roux (plusieurs fois observée). L’Oryctérope est très peu observé à cause de ses activités nocturnes, toutefois des terriers et des traces sont fréquemment observés.

Le cynocéphale, le singe rouge, le daman des rochers sont très peu abondants. Parmi les carnivores, on trouve la hyène rayée, le chacal commun, le serval, le caracal, la genette, le ratel, le zorille, le chat sauvage. Les oiseaux terrestres sont la grande outarde, la petite outarde, la pintade commune, le francolin, les tourterelles. La survie des écosystèmes parcourus par les éléphants du Gourma est de plus en plus menacée.

La pression humaine a repoussé les éléphants au nord et cela a entraîné une modification importante des parcours. Les éléphants sont donc une grande partie du temps hors de la réserve. L’état malien, conjointement avec celui du Burkina, a lancé plusieurs initiatives pour la sauvegarde des troupeaux d’éléphants dont le plus important est le Projet de conservation et de valorisation de la biodiversité du Gourma et des éléphants (financement FEM et FFEM).

La Réserve de faune du Sousan, en 3è région, a été créé le 15/04/1959 par le décret N°89/MA-EF à partir d’une forêt classée (arrêté 8531/SEF du 30/12/1954). Consécutivement à cette mutation, il y a une confusion juridique sur son statut officiel, car elle est encore gérée comme une forêt classée. Il existe même un plan d’aménagement pour la gestion des ressources du site. Cette réserve qui était autrefois riche en faune a vu celle-ci entièrement décimée. Il y a des champs de coton dans la forêt. Il n’y a pas d’information actualisée sur l’état de la faune, le dernier inventaire date de 1991.

La Réserve de faune de Banifing-Baoulé, dans la Région de Kita, est un domaine en dégradation, sujet aux spéculations des communautés riveraines. Des empiètements sont effectués pour la culture du coton.

Il n’y a pas d’information actualisée sur l’état de la faune, qui doit être sensiblement la même que dans le Sousan. Les éléphants sont revenus dans la réserve depuis 2002.

La Réserve de faune de Nienendougou, créée en 2001 à partir d’une forêt classée (créée en 1984), est adjacente à la zone d’intérêt cynégétique de Nienendougou qui est classée par l’arrêté N°04-2762/MEA-SG du 14 décembre 2004 (40 402 ha) mais pas encore amodiée. La réserve renferme une gamme variée d’animaux sauvages dont quelques grands mammifères (Hippopotame, Cob Defassa, Hippotrague, Cob de Buffon). Sa particularité est d’être un des derniers refuges de grandes antilopes comme l’Hippotrague, mais il est très menacé actuellement.

La Réserve de faune de Tamasna est en cours de création dans la Région Kidal. Jadis, la faune dans cette zone était riche et diversifiée. Après de longues années de sécheresse, la plupart des espèces se trouvent au bord de l’extinction. La gazelle dama et la gazelle dorcas sont sur le point de disparaître, tandis que le mouflon à manchettes vit retranché dans les montagnes de l’Adrar des Ifoghas. Le guépard serait encore présent.

La Réserve spéciale des girafes d’Ansongo-Ménaka a été créée pour abriter des populations de girafes. Ces dernières ont complètement disparu depuis les années 1980. La zone écologique demeure cependant intéressante. Le Tilemsi présente un paysage de larges plaines bordées par des plateaux disséqués.

Notons que les parcs et réserves de faune sont gérés par la directionnationale des Eaux et Forêts. Celle-ci s’appuie au niveau régional sur les directions régionales des Eaux et Forêts. La Réserve de la biosphère de la Boucle du Baoulé est gérée par l’Opération aménagement du Parc national de laBoucle du Baoulé (OPNBB).

Cheick Amadou DIA

Source : L’ESSOR

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