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Environnement: Nous respirons de l’air de mauvaise qualité

Le mois de juin est celui de l’environnement par excellence au Mali, un mois qui se voit marqué par des gestes ponctués de journées d’assainissement, de reboisement et de curage de caniveaux. Des gestes, certes salutaires et mémorables ; mais, cependant, éphémères par rapport à la conservation de notre nature, à la protection de notre santé quotidienne. Ce, selon le classement des pays africains sur la base de la qualité de l’air qui s’appuie sur la revue scientifique THE Lancet, financée par la fondation Bill et Melinda Gates.

 

Le Mali, à l’instar des autres pays africains, consacre chaque année un mois à l’environnement. Donc, celui de notre pays est consacré au juin ; d’où la quinzaine de l’environnement. Cette quinzaine s’avère alors salutaire et mémorable vu les gestes de reboisement, d’assainissement et de curage de caniveaux à Bamako et à l’intérieur du pays. Cependant, pour certains, ces actions pour la protection de l’environnement malien en général et celui de Bamako en particulier se restent peu convaincantes voire insignifiantes.

 

De la qualité de l’air

Dans le classement des pays africains, suivant la qualité de l’air, notre pays occupe la 50e  place sur 54 pays avec 9, 66/ 100 points. C’est du moins selon la récente étude de la revue scientifique. Loin des critères retenus, la qualité de l’air de notre pays, c’est-à-dire, la qualité intérieure (household air pollution) qui serait évaluée en fonction des activités anthropiques comme la circulation d’automobile, l’industrie, le mode de cuissons ou de chauffage. De la poussière ou le sable s’y ajoutent comme facteurs naturels. Ensuite, il y a le niveau de concentration en particules fines PM2, 5, le taux de mortalité attribuable à la pollution. Situé dans la zone sahel, notre pays souffre de l’air le plus pollué du continent qui s’explique par la cumulation de facteurs humains et naturels accentuant la pollution atmosphérique. Seuls les Seychelles et quelques pays du Maghreb qui se trouvent aux alentours des 80 points, selon les critères qui insinuent que la respiration et l’environnement, sont favorables à la Santé publique.

 

Des dépôts de transition

Une vérité triste qui fait que, dans notre vie quotidienne, des millions de tonnes de déchets sont produits chaque année dans le District de Bamako ; d’où, la quantité et la toxicité des déchets de ménage et industriels sont en hausse. Cependant, ces dépôts de transition des ordures et leur cheminement vers les décharges finaux sont insignifiants voire inexistants dans le District de Bamako provoquant ainsi des problèmes de sécurité environnementaux, de santé publique majeurs. Des pollutions des sols et de l’eau sont à déplorer aussi avec les deux inondations survenues d’entrée en jeu de la saison des pluies. Tout ceux-ci montrent à suffisance que des mesures, dans une optique de développement durable, ne sont pas maitrisées ou ne sont pas prises en charge par les autorités compétentes. Les dossiers de projets de traitement, le recyclage et la valorisation des déchets gisent dans les tiroirs.

 

De la moralité des citoyens

Les nuisances engendrées par diverses sources de pollution sont variées et peuvent s’accumuler en augmentation de la moralité des espèces humaines, animales ou végétales qui peut aller jusqu’à son extinction, à la destruction de la cohabitation, à la détérioration de la qualité des sols, de l’eau et de l’air. La prévention de la pollution et l’application du principe de précaution sur toutes les potentialités de pollution issues des activités humaines est systématique dans l’application du développement durable. Il s’agit, bien entendu, de dire que le Malien doit se remettre en cause et chercher à remédier aux pollutions existantes. Nous devons également anticiper et éviter les sources de pollution à venir afin de préserver l’environnement et la Santé publique dans nos villes, grandes agglomérations et campagnes.

Moctar N’Diaye

LE COMBAT 

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