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Entretien routier : Seynabou Diop a montré toutes ses limites

Depuis plusieurs années, un programme national d’entretien des routes est mis en œuvre par le gouvernement. Cela, pour réparer les parties dégradées comme les nids de poule et les endroits emportés par les eaux de pluie. Si l’argent nécessaire était mobilisé les années antérieures pour financer ledit programme, cela n’a pas été le cas cette année. Selon le Directeur général adjoint de l’Ageroute, Mary Traoré, sur une prévision de près de 80 milliards, seulement 19 milliards de Fcfa ont été mis à la disposition de l’Ageroute. À Bamako, ce sont seulement 700 millions qui ont été mis à disposition sur une prévision de 7 milliards de Fcfa.

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Silence, des usagers meurent à cause de la dégradation des routes sur l’axe Bamako-Didieni

L’axe Bamako-Didieni est devenu un tronçon de la mort pour les usagers de la route. La raison est toute simple : l’état de dégradation très avancé de la route. Ce qui est à l’origine de plusieurs accidents de circulation meurtriers sur ce tronçon. Les usagers ne peuvent que prendre leur mal en patience car l’état de dégradation ne fait qu’avancer et les autorités ne font rien pour réparer cette route à plus forte raison la refaire.

Il était 17 heures quand notre véhicule prenait la route de Didieni. Une localité située à près de 200km de Bamako dans la région de Koulikoro, cercle de Kolokani. Au lieu de faire deux heures de route, nous en avons fait trois avant d’arriver à destination. Et pour les bus et les gros porteurs, le calvaire peut durer quatre heures. Cela, à cause de l’état de dégradation très avancé de cette route qui a été bitumée par Alpha Oumar Konaré dans le cadre de son programme de désenclavement du pays, et réceptionnée en 2002 par Amadou Toumani Touré, l’alors président de la République.

15 ans après, cette route est devenue impraticable. Des nids de poule un peu partout le long de la route contraignent les usagers à un parcours du combat et à une épreuve d’orientation. En des endroits, le bitume est même inexistant. Si les voitures peuvent se permettre de rouler à plus de 40km/h, les gros porteurs et les bus ne peuvent guère dépasser les 40km/h. Les conséquences de cette situation sont dramatiques. Les pannes de véhicules (gros porteurs et voitures) sont  récurrentes.

Le calvaire des usagers de la route à Bamako

Actuellement, circuler dans la ville de Bamako est devenu un parcours du combattant et une épreuve d’orientation. Le constat est amer sur toutes les artères de la capitale malienne. Les grandes artères, les routes nationales ou encore les routes inter-quartiers sont toutes concernées. Sur l’axe communément appelé trente mètres (30m) de Niamakoro en commune VI du district de Bamako jusqu’à la devanture du stade du 26 à Yirimadio, le spectacle est désolant : crevasses, nids de poule, bitume en lambeaux ou inexistant en certains endroits. Les usagers de cette voie grognent à cause de la mauvaise qualité du goudron.

Selon Daouda Diarra, un usager que nous avons rencontré au monument de la Tour de l’Afrique, les populations traversent un calvaire tous les jours pour se rendant au service. En plus de l’embouteillage, ils sont confrontés à un autre désagrément qui est l’état de la route. Selon lui, cette situation traduit l’incompétence du gouvernement et surtout du ministère en charge de l’équipement et du désenclavement, qui n’arrive pas à mettre en place un programme qui prenne en compte la réhabilitation effective des routes.

Sur la rive gauche du district de Bamako, au centre-ville, nous avons croisé un automobiliste. Sans passer par mille chemins, cet usager de la route nous a signifié son indignation face à cette situation qu’il qualifie de ‘’négligence de la part des autorités’’. Selon lui, toutes les routes sont dégradées à Bamako. Il n’y a pas un seul quartier où on peut se réjouir et rouler tranquillement sur la voie sans avoir à affronter les nids de poule et autres. Avant d’ajouter : «Nous sommes en plein centre ville, regardez vous-même, l’état de cette route. Est-ce que cette route est digne d’une capitale ?’’. Précisons qu’il s’agit du tronçon qui mène au centre d’Odonto-stomatologie en passant par le Haut conseil des collectivités.

Le budget alloué à l’entretien des routes est insuffisant

Selon le directeur adjoint de l’Agence d’exécution des travaux  d’entretiens routiers (Ageroute), Mary Traoré, le trafic dans la cité des Trois Caïmans est un trafic extrêmement énorme. Les routes sont fortement sollicitées par les automobilistes, mais aussi par les occupations illégales, auxquelles s’ajoute l’épuisement du réseau routier qui a une durée de rénovation. Au directeur adjoint de l’Ageroute de dire qu’aujourd’hui, la plupart des routes dans le district de Bamako ont dépassé le stade d’entretien courant. Et cette situation est due au faible niveau d’intervention. M. Mary Traoré nous explique que, pour le compte de l’exercice en cours, la direction des routes avait évalué les travaux routiers  dans la capitale malienne à plus de 7 milliards de Fcfa, mais qu’à leur grande surprise, le programme avait été revu à la baisse et ils se sont retrouvés avec 700 millions de Fcfa.

Avec cette somme, il est très difficile de pouvoir répondre à un besoin d’environ 10 milliards, regrette M. Mary Traoré, directeur adjoint de l’Agence d’exécution des travaux d’entretiens routiers. Selon Mary Traoré, sur une prévision de 80 milliards de Fcfa pour l’entretien des routes sur le plan national, seulement 19 milliards ont été mis à disposition. Cette situation dénote à suffisance l’incapacité du ministre de l’Equipement et du Désenclavement à mobiliser les ressources nécessaires pour satisfaire les besoins d’entretien routier, peut-on affirmer.

La situation est plus critique au nord du Mali

Les routes bitumées n’existent presque plus au nord du Mali. À partir de Konna, dans la région de Mopti, le calvaire commence pour les usagers de la route. Au lieu de faire 12 heures de route entre Mopti et Gao, les bus font 24 heures. C’est le cas sur tous les autres axes, à savoir les voies reliant les autres grandes villes comme Tombouctou, Djiré, Goumdam, Ménaka, Kidal ou encore Taoudeni. Partout au nord du Mali, les routes sont impraticables.

Dado NOMOKO

 

Source:  Soleil Hebdo

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