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ENTRETIEN AVEC MOUSTAPHA GUITTEYE, SECRETAIRE GENERAL DU SNEC « Cette Transition a véritablement démarré à partir de la rectification »

Dans une interview à bâton rompu accordée au quotidien l’Indicateur de Renouveau, le Secrétaire général du Bureau exécutif national du Syndicat national de l’éducation et de la culture (SNEC), non moins 1er Secrétaire aux revendications du Bureau exécutif national de l’UNTM, Moustapha Guitteye donne ses appréciations sur le déroulement des examens de fin d’année, la désobéissance civile de la Synergie des syndicats de l’Education, la grille unifiée et la question de la prorogation de la transition.

 

Indicateur de Renouveau : Que pensez-vous du déroulement des examens de fin d’année 2021 ?

Moustapha Guitteye : Une très bonne organisation des examens de fin d’année de 2021. Les épreuves se sont déroulées dans des très bonnes conditions.  Je n’ai jamais vu autant de sérénité par rapport à l’organisation des examens depuis dix ans au Mali, autant d’engagement, de détermination dans la surveillance des différents examens de 2021.

Lors des années précédentes, on constatait des attroupements des parents d’élèves au niveau des Centres d’examens. C’était un spectacle. Cette année, il n’y a eu aucun attroupement des parents d’élèves au niveau des Centres d’examens. Malgré quelques petites difficultés, il y a eu du sérieux dans l’ensemble. En termes de bilan, c’est l’un des meilleurs examens qui s’est tenu au Mali depuis dix ans.

Le SNEC avec tous ses démembrements à l’intérieur du pays et dans les grandes agglomérations ont eu à participer très activement à tous les processus en termes d’organisation en amont et dans la pratique, dans la surveillance. Actuellement, ils sont dans les Secrétariats et positionnés pour la correction.

Je confirme qu’il y a eu des arrestations des présidents, des vice-présidents et certains surveillants, notamment à Kolokani et à Kayes Ambededi. Selon des informations précises, ces personnes ont été arrêtées pour fraude. Elles ont été prises la main dans le sac et la gendarmerie s’en est occupée. Les enquêtes sont en cours. Ceux de Kolokani ont été déférés en attendant le jugement.

Nous devons saluer le Directeur du Centre national de concours et d’examens, Mohamed Maiga et son staff qui n’ont ménagé aucun effort dans la préparation des examens. Ils ont amélioré le choix des sujets en sécurisant les sujets de telle sorte que dès qu’il y a fuite, le Centre et les auteurs sont immédiatement identifiés. Cette année, tous les sujets des Centres ont été codifiés, une première au Mali.  Cette politique a permis d’arrêter des présidents et surveillants à Kolokani et Kayes. Avec ça, le sabotage des examens prendra fin au Mali. Alors, tout président de Centre qui se hasarde désormais à ouvrir l’enveloppe avant le jour des examens, sera mis aux arrêts et jugé conformément à la règlementation en vigueur.

Indicateur de Renouveau : La désobéissance civile avec la fermeture des structures scolaires par la synergie est-elle normale ?

Moustapha Guitteye : Je respecte le mot d’ordre de la Synergie des syndicats de l’Education, les dix jours qui sont en cours. C’est leur affaire très honnêtement ! En matière syndicale, on ne peut pas fermer les structures étatiques. C’est une atteinte grave aux principes fondamentaux de syndicalisme. On peut grever, mais la loi 87-47 est claire là-dessus. Même lorsqu’on est en grève, légalement on a déposé un préavis de grève, on a respecté les 15 jours, lorsque les négociations échouent, le PV de non conciliation est signé. Le syndicat a le droit d’observer la grève.

Mais il est dit dans la loi que lorsqu’on observe la grève, on doit évacuer les locaux. On ne doit même plus venir dans les locaux quand on est en grève. Cependant, on ne peut pas dire que les actions de fermeture des établissements publics est légal. Ce n’est ni légal, ni syndical. Ils sont allés vraiment très loin. Nous, nos militants étaient dans ces locaux quand ils ont décidé de fermer les structures scolaires. Heureusement, j’ai donné des consignes fermes à nos militants de ne pas se laisser entrainer à des scènes de violences ou des attaques physiques. J’ai été entendu à 100% c’est pourquoi le pire a été évité. Après la Synergie a compris et abandonné cette histoire de fermeture des édifices publics.

Indicateur de Renouveau : Quelle appréciation faites-vous de l’article 39 et la grille unifiée ?

Moustapha Guitteye : Il ne doit pas y avoir de bras de fer en ce concerne l’article 39. Il y a eu des incompréhensions, des interprétations de toutes sortes. L’article 39 c’est un faux débat. En parfaite illustration résumée, l’article 39 je le compare à cette histoire fabuleuse qui s’est passée à Ségou entre Bakardjan et Bilissi. C’est Bilissi qui a quitté Ségou de son plein gré pour aller s’installer à Macina. Mais, il a exigé que pour tout abatage effectué à Ségou que son tas devient intouchable et que ça lui revient de droit. Mais un jour, Bakaridjan a déclenché les hostilités contre Bilissi et a mis fin à cette situation. Alors on ne peut pas aimer une chose et son contraire. Ce sont les enseignants de la Synergie qui ont quitté le statut général pour aller à un statut particulier avec sa propre grille et qui va vouloir bénéficier des deux. C’est vrai qu’il y a l’article 39, mais il a été torpillé.

De l’autre côté, on dit que la revendication propre était une revendication à l’époque en demandant l’alignement de salaire de la sous-région. Mais il n’y a pas de salaire sous régional. C’était un point de revendication très mal formulé.

Deuxième aspect, ils disent que toute rémunération de statut général s’applique de plein droit, ce sont des interprétations. Nous, on était à 920 au niveau du statut général. De 920, on a négocié avec le gouvernement on est allé à 1 100 ensuite 1 200, alors que l’enseignement était à 1060.

La logique voudrait que l’enseignement parte à 1 100 ou 1200, c’est ça l’équité, c’est ça la justice sociale. N’oublions pas que c’est UNTM qui a tout le temps demandé la justice sociale.

L’uniformisation de la grille est salutaire et c’est ce que la Centrale syndicale a demandé.

On ne peut pas uniformiser les salaires car c’est impossible, mais l’élément moteur qui permet de calculer le salaire qui est la grille doit être harmonisé. Par contre, les corporations peuvent demander des avantages liés aux primes et indemnités. Chaque corporation peut demander à ce qu’on fasse une amélioration notaire au niveau des primes et indemnités. Un exemple frappant, au niveau de l’enseignement, nous avons ce qu’on appelle prime de documentation. N’est pas enseignant qui le veut. Rien que le bonjour monsieur ou le bonsoir monsieur, vous pensez que les autres professions en bénéficient ?

Indicateur de Renouveau : Que pensez-vous de la prorogation de la transition ?

Moustapha Guitteye : Au niveau du Syndicat national de l’éducation et de la culture, nos textes le disent, nous pouvons se prononcer sur les questions d’Etat. La question de la prorogation du mandat de la transition ne doit même pas se poser. Il faut impérativement qu’on parte vers une prorogation du mandat de la Transition pour la simple raison, cette Transition a véritablement démarré à partir de la rectification. Ceux qui se précipitent pour le respect du délai de 18 mois doivent comprendre que la vraie Transition a commencé à partir de la rectification. Cette rectification qui a permis l’arrivée de l’excellence colonel Assimi Goita au pouvoir comme véritable président de la Transition et de donner à César ce qui appartient à César, c’est à dire donner la Primature au M5-RFP avec Dr Choguel Kokalla Maiga comme Premier ministre.

On a vu que les lignes bougent : L’organe unique des élections en moins de deux semaines, la question a été tranchée ; le bras de fer UNTM-gouvernement en moins de deux semaines ça été décanté. Les choses évoluent normalement et les salaires ne sont pas en retard, les Partenaires techniques et financiers (PTF) à commencer par le FMI sont entrain de venir. Donc en réalité, les bruits pour accélérer la Transition ça ne marchera pas. Il est impossible d’organiser les élections dans deux ou trois mois pour plusieurs raisons. D’abord, le contexte sécuritaire n’y est pas.

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