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Entretien avec le Maire de la Commune Urbaine de Kouniakary, Bassirou Bane: « L’ADP est un parti d’avenir qui s’implante dans tout le pays »

Dans le cadre d’un séjour effectué, dans la commune de Kouniakary, nous avons interrogé le maire Bassirou Bane sur les raisons de son adhésion à l’ADP MALIBA après avoir passé une vingtaine d’années au sein de l’URD. Il en a aussi profité pour évoquer quelques réalisations à son actif pour le développement de la commune ainsi que ses perspectives. Nous vous livrons ci-après l’intégralité de cet entretien.

 

kibaru: Il y a quelques mois, vous annonciez votre départ ainsi que ceux de certains de vos collègues de la mairie de Kouniakaray de l’URD pour adhérer à l’ADP-Maliba. Êtes-vous toujours convaincu d’avoir fait le bon choix ?

Bassirou Bane : Je vous remercie de l’opportunité que vous m’offrez pour clarifier ma position sur cette décision. Vous savez un homme politique doit être dans une dynamique constante. A un moment donné, il est important de s’arrêter pour faire le point. Raison pour laquelle je me suis mis à réfléchir si pour la commune et la région j’étais en phase avec mes objectifs. J’ai remarqué qu’il y avait donc une insuffisance en réalité. En 20 ans d’engagement au sein de l’URD, j’ai constaté que mes objectifs n’étaient pas atteints, que ça soit au niveau de la commune et de la région. Face à ce constat, il était important pour moi et mes collègues de trouver les voies et moyens pour pouvoir contribuer au plan national. Chose qui n’est surtout à notre portée étant donné que je ne suis pas seul à décider des marches à suivre. J’ai rapidement eu des concertations avec les militants de la base pour mieux connaitre leurs aspirations. Vous savez la force d’un homme politique c’est sa base. Il fallait pour ce faire l’écouter et comprendre son opinion. Ce qui m’a permis de voir que tout le monde voulait qu’on quitte, qu’on change un peu le parti pour l’atteinte de nos objectifs. Voilà pourquoi nous avions eu à changer et nous sommes allés chez l’ADP-MALIBA pour plusieurs raisons. D’abord, aujourd’hui la plupart des Maliens sont convaincus que c’est vraiment un parti d’avenir et qui est en train de s’implanter un peu partout dans le pays. Nous savions aussi que le président d’honneur Monsieur Alou Diallo est un entrepreneur très engagé depuis plus de 30 ans. Il a contribué au développement non seulement de la région de Kayes mais aussi de nombreuses autres localités du Mali. Ce sont là quelques raisons qui ont motivé notre décision à adhérer à ce parti.

kibaru : Quelques sont les attentes qui ne sont pas comblées et qui expliquent votre départ de l’URD ?

Bassirou Bane : Bon vous savez, de façon générale, nos attentes se résument au développement durable au niveau de nos localités et c’est ça un peu l’objectif. En réalité, je ne vais pas trop renter dans les détails. Comme je l’ai dit tantôt, l’URD est un parti au sein duquel j’ai beaucoup milité. Et au fil du temps, une relation de confiance s’est établie entre moi et les dirigeants du parti. Ce sont des choses dont je ne voudrais pas trop entrer dans les détails. Comprenez tout simplement que chaque homme politique veut avoir une promotion pas pour son intérêt personnel mais servir au-delà des communes.

Je crois qu’après avoir fait quarte mandats, de 1999 à nos jours, ce qui fait 20 ans à la tête de la commune de Kouniakary, je pense aujourd’hui que j’ai au moins une petite expérience politique qui me permet de contribuer au niveau local et national dans le développement du Mali. Pour ce faire, il faut passer par un parti. C’est par rapport aux insuffisances vis-à-vis de ma modeste personne que j’ai décidé de changer de camp. Certainement, on pourra travailler ensemble peut-être dans un autre cadre car je sais que ma vision au niveau de l’URD et de l’ADP est semblable car les deux partis ont quasiment les mêmes ambitions pour le Mali. Lorsque j’ai quitté l’URD, j’ai choisi l’ADP parce qu’ils ont les mêmes objectifs de développement pour le Mali.

kibaru: Cette démission ne va-t-elle pas affaiblir votre ancien parti politique, notamment dans le cercle de Kayes?

Bassirou Bane : Je pense qu’un parti politique veut toujours avoir des gens. Mais si les démissions se succèdent cela va sûrement l’affaiblir. Le parti compte dans ses rangs des gens qui y ont milité depuis de nombreuses années et des intellectuels. Mais comprenez que ce n’est pas un bon signe pour un parti d’enregistrer des départs.

kibaru: Pensez-vous qu’à travers cette adhésion au sein de votre nouveau parti, vos attentes seront comblées ?

Bassirou Bane : Oui bien sûr, c’est pourquoi j’ai choisi ce parti. Et ce, après avoir analysé le pour et le contre. Avec l’ADP, je pense que nos attentes peuvent en tout cas être comblées. C’est un partit d’avenir, un parti ouvert et qui reçoit vraiment tout le monde. C’est aussi un parti qui travaille pour être implanté sur toute l’étendue du territoire national. C’est un parti qui fait ses preuves aux Maliens. J’y ai adhéré pour travailler à faire en sorte que la grande famille ADP puisse s’agrandir davantage car c’est en travaillant très bien que le militant peut vraiment  avoir confiance. Moi je pense que je ne mets pas devant ma promotion en avant et je ne suis pas aussi à la recherche d’un poste politique supérieur. Ce que je mets en avant c’est surtout le développement de la région de Kayes mais aussi de tout le Mali.

Tout le monde sait aujourd’hui que nous traversons un moment de crise énorme et nous avions vraiment besoin des hommes et des femmes capables et qui seront vraiment en mesure de réfléchir, de faire des bonnes analyses et des propositions pertinentes pour une sortie de crise. Il faut être au sommet, au centre des décisions pour pouvoir apporter ma petite pierre à l’édifice pour le développement durable de notre région.

kibaru: Avez-vous des propositions concrètes pour l’atteinte de vos objectifs?

Bassirou Bane : Ma proposition est de mettre en place un système efficace pour communiquer avec les militants de la base. Il s’agira aussi de mettre en place un système à travers des voies et moyens qui permettent à donner confiance aux militants du parti par rapport même aux objectifs que l’ADP se fixe.

Ce que je propose est qu’on soit vraiment des hommes de terrain. Je le dis parce qu’un parti politique ne peut jamais se construire en restant sur place. De ce fait, il est important de mettre en place un système permettant de fréquenter quotidiennement les populations, militants de la base, pour les informer et les expliquer les ambitions, les programmes et objectifs du parti. Il faudra aussi les écouter et avoir aussi la capacité d’analyses pour mieux comprendre ce que ces populations aspirent. Dans ce cadre, l’accent sera mis sur le fait que leurs propositions seront remontées aux dirigeants du parti. Alors, je pense que si on arrive à faire cela, le parti aura une nouvelle dynamique. Voilà entre autres les propositions que j’entends soumettre au parti. Il faudra aussi détecter les compétences, identifier les talents et mettre l’homme qu’il faut à la place qu’il faut.

kibaru: Sur le plan local, quelles sont les réalisations à mettre à votre actif pour le développement de la commune de Kouniakary ?

Bassirou Bane : Au niveau de Kouniakary, il y a eu beaucoup de réalisations sur le plan éducatif, sanitaire, de l’accès à l’eau potable et de l’électricité. Nous avons aussi mis l’accent sur les activités économiques, à savoir la promotion des petites et moyennes entreprises notamment en ce qui concerne les investissements à l’endroit des jeunes et les femmes. Ce qui fait que Kouniakary a été classée première commune lors des concours des collectivités territoriales qui se sont tenus en 2010. C’est vrai que nous avions été élus sous la bannière de notre ancien parti, mais ce n’est à ce dernier que nous pouvons attribuer ces réalisations. Il faut surtout y voir l’implication personnelle du maire et son collège municipale, les acteurs à la base, ses partenaires au développement, la coopération décentralisée, les migrants, etc.

Donc je pense qu’avec ADP on pourra faire plus et mieux. Et puis, le président d’honneur du parti en l’occurrence Aliou Boubacar Diallo, est un entrepreneur engagé pour le développement du Mali. En témoignent les milliers d’emplois créés et les projets socio-économiques mis en œuvre dans la région de Kayes pour favoriser son développement sur tous les plans.

Je pense que cet homme est capable de réaliser des projets pas seulement à Kouniakary, mais aussi dans toutes les localités de Diombougou et même au-delà.

kibaru: Quelles sont les difficultés auxquelles vous êtes confrontés ?

 Bassirou Bane : Je pense que les difficultés que connaissent nos communes sont surtout d’ordre financier. Le cas de Kouniakary n’est pas si différent des autres communes du Mali. Comme vous le savez, nos ressources sont très limitées. Les charges sont transférées et les ressources financières ne les ont pas accompagnées. Nous avons certes d’énormes difficultés par rapport aux besoins des populations, mais des programmations sont en train de se faire à chaque fois. Toutefois, la réalisation c’est autre chose. Je pense qu’avec l’ADP qui a des responsables engagés, des dirigeants qui sont des entrepreneurs engagés pour le développement, on pourra peut-être avoir du savoir-faire pour pouvoir relever le défi que nous connaissons dans le cadre de la réalisation de nos projets. Voilà les raisons pour lesquelles nous avons adhéré à ce parti.

kibaru: Quels sont les projets que vous avez aujourd’hui pour le développement de la commune?

Bassirou Bane : Nous avons d’énormes projets qui vont nous permettre de redonner de l’espoir. Avec l’ADP, nous pensons pouvoir mettre en œuvre des projets de nature d’investissement productive. Cela fait partie de nos priorités et pour cela nous voulons mettre l’accent sur le partenariat public-privé qui nous permettra vraiment de réaliser beaucoup de choses dans le cadre de la mise en œuvre de notre programme économique, social et culturel. Par exemple, aujourd’hui les difficultés qu’on a c’est par rapport à la réalisation des barrages pour la retenue d’eau afin de permettre aux jeunes d’être fixés ici et d’avoir de l’emploi pour ne pas se noyer dans les océans. Pour cela, il faut vraiment faire des investissements productifs. Nous pensons qu’avec M. Aliou Boubacar Diallo qui est un grand entrepreneur, nous seront capables de réaliser des projets pour que les jeunes puissent être en mesure de trouver de l’emploi et ça c’est extrêmement important pour nous. Le défi que nous avons aujourd’hui c’est de pouvoir aussi réaliser des projets dans le cadre de désenclavement. C’est vrai que Kouniakary n’est pas enclavée parce que nous sommes juste à 65km de Kayes avec une route bitumée et nous sommes en intercommunalité qu’on appelle CPCDS (Comité de Pilotage des Communes de DIOMBOUGOU et SEREDIAMANO).

On a tellement de difficultés par rapport à l’enclavement de certaines communes comme Maretoumania. Certes, en dehors du lien géographique, nous avons aussi des liens socioéconomiques, mais il y a deux marigots qui nous séparent. Pendant l’hivernage, il est difficile d’aller de l’autre côté. Il y a un centre de santé ici à Kouniakary, donc ceux qui sont de l’autre rive seront obligés de venir ici pour se soigner. Au cas où le marigot se remplit, cette traversée est quasiment impossible. On a cette difficulté d’établir un pont pour ces deux communes. Ce qui met en péril les échanges commerciaux car le grand marché de la zone se situe à Kouniakary. C’est ici que beaucoup de personne se ravitaillent par rapport aux denrées alimentaires. Si nous sommes dans la politique c’est pour nous permettre de relever tous ces défis se résumant au désenclavement et à la construction d’un barrage pour la retenue d’eau. Nous savons que souvent l’hivernage ne donne pas très bien ces temps ci et c’est vrai que la pluie est inégalement répartie entre le temps et l’espace.

Il faut trouver d’autres alternatives pour pouvoir vraiment donner du travail à tout le monde surtout aux jeunes et aux femmes. Au-delà des marigots, on a aussi dans le Diombougou, d’énormes potentialités non-exploitées. Par exemple, il y a la mare de Doro qui se trouve juste à 30 km de Ségala et la grande marre « Magui ». Et là, il y’a les deux marres qui se trouvent dans notre intercommunalité et ces des potentialités énormes ne sont pas du tout exploitées faute de moyens. Si on arrive à exploiter ces deux mares, je pense que ça va beaucoup faire diminuer la migration dans notre localité.  Nous avons des idées sur d’éventuels partenaires qui pourraient nous aider dans ce sens. Voilà pourquoi nous sommes déterminés à travailler avec l’ADP-MALIBA.

kibaru: Quel appel avez-vous à lancer ?

Bassirou Bane : Je lance un message d’union à la population de Kouniakary et à tous les militants de l’ADP-MALIBA. Je les appelle à plus de solidarité. Je les invite aussi à faire preuve de courage et de travailler davantage pour le développement de Kouniakary. Il faut qu’on se donne la main, qu’on arrive à mettre l’intérêt de Kouniakary au-dessus de nos intérêts particuliers. Bien sûr avec nos ressortissants à l’extérieur, nous comptons consolider nos acquis. Comme je vous le disais, il y a d’énormes réalisations faites grâce à la participation active de nos populations. Encore une fois, il qu’on se donne la main pour que chacun d’entre nous puisse faire la politique de développement durable et c’est ce qui est important.

Le message que je vais lancer au niveau de ma nouvelle formation, c’est d’avoir des leaders rassembleurs. C’est vrai qu’il y’a des arrivées et des départs, mais un parti politique doit vraiment être ouvert pour rassembler tous les fils et filles de ce pays.

Quant aux militants de l’ADP ici à Kouniakary, qu’ils sachent qu’ils doivent travailler davantage pour que la famille soit encore plus grande. A l’endroit des populations de Diombougou, je leur dit que le parti ADP est prêt à accueillir tout le monde. Je veux aussi leur dire que j’ai changé de camp pour mieux servir leurs intérêts. Par conséquent, je les appelle à rejoindre à cette formation politique utile et favorable à nos attentes. Je leur tends la main et je sais que beaucoup d’entre eux sont aujourd’hui déjà prêts à nous rejoindre.

Au niveau du sommet, j’ai envoyé un message aux leaders afin leur demandant d’être plus rassembleurs pour maintenir ceux qui sont là à la recherche de solutions et de mettre de côté certaines querelles politiques qui nous ne font pas avancer. Il faut aussi tendre la main pour les anciens et nouveaux pour l’intérêt général. Je leur ai aussi demandé d’être plus sur le terrain, d’écouter vraiment la population, les militants à la base pour mieux comprendre leurs aspirations et d’agir en fonction des propositions des militants. Il faut également penser au milieu rural très défavorisé par rapport à certains avantages. Il faut comprendre que le Mali ne se résume pas qu’aux capitales régionales, il y a aussi des coins très reculés qui ont aussi d’énormes problèmes.

Il faut vraiment penser au milieu rural parce qu’il y a des militants, des électeurs potentiels et que le parti ne doit négliger. Je crois qu’avec cette expérience, on peut faire la différence. C’est une réalité et je ne le dis pas parce que je suis du milieu rural, mais c’est parce que j’ai passé 20 ans à observer certaines négligences des partis à l’égard de cette population.

kibaru

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