La problématique de l’entrepreneuriat des femmes africaines reste à présent un sujet très sensible en ce 21ème siècle partout sur le continent africain. Pourtant, l’évolution du temps exige sa promotion, dans la mesure où l’avenir du continent peut éventuellement en dépendre. S’exprimant sur ce sujet, Mme Diariétou Gaye, non moins directrice de la Stratégie et des opérations de la Banque mondiale pour l’Afrique, dévoile les difficultés rencontrées, en plus de la réalité cachée de nos jours au monde.
« Le continent africain reste le seul continent au monde où plus de femmes que d’hommes choisissent la voie de l’entrepreneuriat. Une réalité dont beaucoup de personnes ne parlent pas assez », selon Diariétou Gaye. A comprendre ses explications, élargir les opportunités des femmes entrepreneures par des politiques privilégiant l’égalité des sexes, c’est permettre d’avoir un impact positif inattendu en termes de croissance de l’Afrique. Or, dit-elle, des remèdes très simples et peu coûteux ont déjà fait leur preuve et méritent d’être déployés encore à grande échelle.
Bien vrai que les entrepreneurs sont fréquemment confrontés à des défis comme le manque de capital, la directrice, estime que les femmes qui exercent cet office, font également face à des obstacles tels que l’absence de collatéral et la discrimination qui les touchent malheureusement aujourd’hui. Comparativement aux bénéfices que font les entreprises des hommes, les entreprises appartenant aux femmes enregistrent en moyenne des bénéfices mensuels inférieurs à 38%. Et cette sous-performance s’explique, à présent, par trois facteurs qui sont : le manque de capital, le choix du secteur d’activité et les pratiques commerciales.
Dans la problématique de l’entrepreneuriat féminin, des statistiques approuvent que les hommes entrepreneurs africains bénéficient six fois plus de capital que les femmes entrepreneures. Chose qui, selon certaines femmes, doit impérativement changer pour permettre aux femmes d’atteindre le niveau des hommes sur tous les plans. Pourtant, le fait que ces femmes n’ont pas accès à ces actifs qui leur manquent dans le quotidien, peut éventuellement atteindre leur capacité d’obtenir des prêts de taille moyenne. Et donc de la croissance de leur entreprise.
Ainsi, pour pallier ce problème assez phénoménal, des solutions d’octroi de possibilités de contrôle sur les actifs aux femmes, via l’accord des droits de propriété conjoints comme le cas rwandais ou des solutions d’éliminer la nécessité de posséder le collatéral doivent ainsi être prises en considération. À prendre l’exemple sur le cas d’une Ethiopienne non moins propriétaire d’une boulangerie, celle-ci n’a obtenu pendant 10 ans que des crédits de groupes plafonnés à 900 euros. Mais grâce à un test psychométrique en guise de collatéral, elle a pu obtenir un prêt individuel pour agrandir son business en diversifiant ses revenus.
Des révélations indiquent aussi que nombreuses sont des femmes qui restent cantonnées dans les secteurs qui sont traditionnellement féminins. Cela, par manque d’information et en raison des facteurs sociaux. S’ajoutent à ces défis, les déficits de formations adéquates. Suivant lesquelles formations, les femmes entrepreneures peuvent parvenir à atteindre le plus haut sommet comme a toujours été le cas dans les autres continents où les femmes entrepreneures se battent au même titre que les hommes.
Mamadou Diarra
Source: Le Pays