Le ministre de l’Économie et des Finances, Alousséni Sanou et la directrice des opérations de la Banque mondiale pour le Mali, Soukeyna Kane ont signé hier, dans les locaux dudit département, un accord de financement du Projet de promotion de l’accès au financement, à l’entreprenariat et à l’emploi au Mali (Pafeem).
D’un montant de 60 millions de dollars, soit environ 33,08 milliards Fcfa (30 millions de dollars en prêt IDA et 30 millions en don), il permettra au gouvernement du Mali de soutenir l’entreprenariat et l’emploi au Mali. Cela en appuyant l’accès au financement des activités génératrices de revenus et en promouvant l’entreprenariat et l’emploi au profit des segments vulnérables au Mali.
À l’entame de ses propos, le ministre de l’Économie et des Finances a rappelé que cet accord de financement est le 5ème signé avec le Groupe de la Banque mondiale depuis le début de l’année 2021, totalisant un montant de plus de 397,81 millions de dollars américains, soit environ 219,35 milliards de Fcfa en prêts et dons.
Au nom du gouvernement du Mali, Alousséni Sanou a remercié la Banque mondiale pour ce soutien important. Qui, selon lui, intervient à un moment où notre pays a besoin de tous ses partenaires et amis pour conforter les efforts d’instauration de la paix, de stabilisation et de développement durable.
Selon Alousséni Sanou, le présent projet sera mis en œuvre à travers les cinq composantes dont les deux premières couvrent tout le Mali. La composante 3 (Activité génératrice de revenus et travaux à haute intensité de main-d’œuvre) sera concentrée sur les populations vulnérables, en particulier les femmes et les jeunes dans les régions de Mopti, Gao, Tombouctou et Kidal.
Pour ce faire, la mise en œuvre diligente et correcte de ce projet relève de la capacité de chaque partie à respecter scrupuleusement ses engagements, a insisté le patron de l’hôtel des Finances. Pour sa part, le gouvernement du Mali ne ménagera aucun effort pour honorer les siens afin d’assurer la bonne réalisation de ce projet qui contribue indéniablement à la mise en œuvre réussie du Cadre stratégique pour la relance économique et le développement durable (Credd – 2019-2023) et son Plan d’actions, notamment l’axe stratégique n°3 : croissance inclusive et transformation structurelle de l’économie.
Pour sa part, la directrice des opérations de la Banque mondiale pour le Mali a expliqué que ce financement a pour objectif de soutenir les efforts du gouvernement face aux défis de l’inclusion financière, du financement des micros, petites et moyennes entreprises (MPME) et de la création d’activités génératrices de revenus, particulièrement au bénéfice des jeunes et des femmes.
Selon Soukeyna Kane, le Pafeem adhère à la stratégie de développement économique durable qui inclut la promotion du développement inclusif et de la transformation économique, et appuie les efforts nationaux pour l’emploi.
Elle a précisé que le projet s’inscrit dans le cadre de la politique de la région Afrique de l’Ouest et du Centre de la Banque mondiale visant à renforcer le capital humain, l’autonomisation des femmes, l’accélération de la transformation numérique et l’intégration régionale.
Pour y arriver, le Projet vise la promotion de l’accès au financement, l’entrepreneuriat et l’emploi pour les segments vulnérables au Mali. Il garantira un prêt ou une ligne de crédit à 1.000 micros, petites et moyennes entreprises. 15.000 personnes pourront bénéficier d’opportunités génératrices de revenus, notamment les femmes, a-t-elle précisé.
De plus, ce projet soutiendra la numérisation de certains services de paiement gouvernementaux afin d’augmenter le nombre de personnes détenant un compte de transaction, évalué actuellement à moins de 20% au Mali contre une moyenne de 43% en Afrique subsaharienne.
Par ailleurs, elle a souligné qu’à travers ses composantes, le Pafeem s’aligne sur les initiatives entreprises par le gouvernement du Mali et ses partenaires techniques et financiers dans le cadre de la relance économique et la reprise du secteur privé après les chocs de la Covid-19 notamment avec la numérisation des paiements sociaux et la mise à disposition d’un fonds de soutien aux entreprises.
«Le Pafeem devrait permettre d’atteindre des résultats concrets dans les domaines notamment, l’inclusion financière durable et le développement des entreprises de technologie financière, pour un meilleur accès et une plus grande utilisation des services financiers numériques, un accroissement des garanties partielles de crédit de portefeuille à travers le Fonds de garantie pour le secteur privé, le développement d’activités génératrices de revenus au profit des jeunes et des femmes dans les zones de conflit ou sous tension», a-t- elle précisé.
Le projet privilégie une approche globale et intégrée, en synergie avec le Programme de filets sociaux Jigisemejiri, entre autres, tout en renforçant les mécanismes de paiements à travers l’utilisation de services numériques financiers.
Makan SISSOKO
Source : L’ESSOR