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Entre Nous : L’indispensable coopération

Selon un article publié sur la page facebook de la Présidence de la République, le Président de la Transition, Colonel Assimi Goïta, a reçu en audience, le jeudi 9 mars 2023, en fin d’après-midi, le Chef d’Etat-major des armées de la République du Niger, Général de division Mody Salifou. «Accompagné par une forte délégation, le Général de Division Mody Salifou a indiqué à sa sortie d’audience qu’il s’agissait d’abord de transmettre au Chef Suprême des Armées, le Colonel Assimi Goïta, les salutations de Son Excellence Bazoum Mohamed, Président de la République du Niger. Aussi l’occasion de rendre compte de nos discussions avec nos camarades, les Famas», a confié le haut gradé nigérien au service de communication de la Présidence.

Cette visite intervient après le sommet du G5 Sahel tenu à N’djamena qui a porté le Mauritanien Ould Ghouzani à la tête de l’organisation que le Mali a quittée. Elle intervient aussi après l’audience accordée, le jeudi 27 octobre 2022, par Colonel Assimi Goïta à l’ancien Président du Niger, Mahamadou Issoufou, Président du Panel indépendant de haut niveau sur la sécurité et le développement au Sahel, à la tête d’une délégation.

Le 9 juin 2022 à Terra où il se trouvait dans le cadre d’une visite, le Président Bazoum avait adressé un appel au Mali et au Burkina Faso. Le Chef de l’Etat nigérien avait invité à «coordonner» les «moyens» et les «actions afin de garantir la sécurité aux populations et priver les terroristes de profondeur stratégique dont ils ont besoin pour commettre la forfaiture à laquelle ils se livrent sur les populations de part et d’autre de nos frontières…»  Un appel qui tenait compte des enjeux majeurs de la région, notamment de la zone dite des «trois frontières» en matière de sécurité et de stabilité.

La porosité des frontières facilite la circulation des combattants des groupes armés radicaux, qui passent d’un pays à un autre sans avoir besoin de passeport. Il ne faut pas non plus occulter le fait que la situation sécuritaire au Mali et au Burkina Faso a des conséquences directes ou indirectes sur les pays voisins, voire au-delà. Le renforcement de l’Etat islamique au grand sahara dans certaines zones du Mali et du Burkina Faso est une menace non seulement pour le Niger mais aussi pour d’autres pays comme le Togo, le Bénin, le Ghana et la Côte d’Ivoire. Les actions de la Katiba Macina d’Amadou Kouffa et d’autres groupes radicaux représentent aussi un grand danger pour la Mauritanie et le Sénégal. Si le pays de Teranga est parvenu à se mettre à l’abri des attaques, la Mauritanie est sous surveillance en dépit de la politique audacieuse de ses dirigeants qui a permis de ramener une certaine accalmie après les années noires de 2009, 2010 et 2011.

La recrudescence des groupes armés radicaux, notamment l’EIGS dans certaines zones du Mali et du Burkina Faso, est une menace grave pour la paix au Sahel. Il est important que les pays travaillent ensemble pour faire face aux différentes menaces. Il n’y a pas une autre alternative à cette coopération. Car, aucun pays seul n’est en mesure d’endiguer le phénomène. Si les pays ne tiennent pas compte de cette réalité, les groupes armés radicaux se renforceront et continueront à semer la terreur.

Si elle se matérialisait sur le terrain, cette coopération permettrait une amélioration de la situation sécuritaire. Les forces de défense des différents pays doivent être en première ligne du combat, appuyées par les  partenaires.

Par Chiaka Doumbia

Source: Le Challenger

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