Le Mali est sous les sanctions de la CEDEAO et de l’UEMOA depuis le 9 janvier dernier. Des divergences de vue sur la durée de la transition sont à l’origine de ces sanctions. Les recommandations des Assises Nationales de la Refondation ont abouti sur un délai de 6 mois à 5 ans pour la durée de la transition. Ce délai a été soumis par le gouvernement à la CEDEAO. L’Algérie a fait part de sa préférence pour une transition d’un an pouvant être rallongé de quelques mois pour des impératifs internes. Aux dernières nouvelles, le gouvernement de transition table sur une durée de deux (2) ans. Des négociations sont en cours pour approcher les points de vue. En marge du Sommet Union européenne-Union africaine tenu les 17 et 18 février 2022 à Bruxelles, le Président du Ghana, Président en exercice de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO, Nana Akufo-Addo a affirmé sur France 24 « que la proposition de la junte d’une transition de 4 ans est «scandaleuse », et qu’une transition de 12 mois lui paraît être un bon compromis ».
L’un des enjeux des négociations en cours concernant la durée de la transition tourne essentiellement autour des stratégies nécessaires pour mieux contrôler l’appareil d’Etat aussi longtemps que possible. Les jeunes officiers qui ont fait irruption sur la scène sont très préoccupés par leurs avenirs. Qui est le mieux placé pour les rassurer ? Assimi Goïta ? Dr Choguel Kokalla Maïga ? Abdoulaye Diop ? Abdoulaye Maïga ? Mamadou Igor Diarra ?
Les 2/3 du fonds de souveraineté de la présidence de la République sont dédiés à la réalisation d’œuvres sociales à travers le pays au profit des populations. Un véritable placement politique pour celui qui était aux événements du 18 août 2020 un inconnu pour la grande majorité de ses concitoyens.
Le Colonel Assimi Goïta va-t-il démissionner de la présidence de la Transition pour se présenter à la prochaine élection présidentielle ? Cette hypothèse n’est pas à écarter. Car, dans le projet de Charte soumis au CNT, rien ne l’empêche de briguer la magistrature suprême s’il quitte la présidence de la Transition et démissionne de l’armée. Un pari qui n’est pas sans risque, comme toute aventure humaine !
Par Chiaka Doumbia