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Entre nous : Hypocrites !

Hier dimanche 27 janvier, la Mission Multidimensionnelle intégrée des Nations-Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) a rendu hommages aux dix soldats tchadiens tués lors de l’attaque contre leur base à Aguelhok. Que d’émotion de voir les cercueils de jeunes gens, les plus braves d’entre nous morts, loin de leurs terres natales ! Une cérémonie pleine d’émotion ! et, sur le même registre : le 25 janvier, deux autres soldats de la paix ont perdu la vie à Douentza dans la région de Mopti.

La Minusma est la mission onusienne la plus meurtrière de l’histoire des opérations de maintien de la paix ! Ces morts doivent interpeler les décideurs au niveau du Conseil de sécurité des Nations Unies. Faut-il donner raison à l’ancien président de la Commission de la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), Marcel De Souza, qui ne portait pas de gants pour critiquer le mandat de la MINUSMA ? Il a toujours prêché que le mandat confié par le Conseil de Sécurité de l’ONU à la MINUSMMA est loin d’être adapté à la réalité qui prévaut sur le terrain au nord du Mali.

Une conscience partagée par de nombreux responsables, même s’ils préfèrent se cacher derrière les formules grandiloquentes des diplomates. Devant le Secrétaire général des Nations-Unies et d’autres personnalités influentes de ce monde, l’ex Président de la Commission de la CEDEAO a soutenu qu’il faut créer la paix avant de la maintenir. « Nous ne voulons pas une force de maintien de la paix au Mali, nous avons besoin d’une force d’imposition de la paix», répétait Marcel De Souza.

Le conseil de sécurité des Nations Unies tergiverse parce que ceux qui tombent le plus au compte de la Minusma, ce sont surtout les Africains (Tchadiens, Guinéens, Burkinabé, Togolais, Sénégalais, etc.). Si c’était des Français ou des Américains qui tombaient sous les balles des terroristes, la situation serait appréciée autrement. À New York, des actions concrètes allaient remplacer des communiqués de condamnation et des larmes de crocodiles ! Non à l’hypocrisie !

Au lieu d’aider l’armée malienne à combattre et à asseoir l’autorité de l’Etat sur le territoire national, la communauté internationale a choisi ses interlocuteurs qu’elle a imposés au gouvernement et au peuple du Mali. A leur entendement  le Mnla et la Cma sont fréquentables tandis que les Iyad Ag Ghaly et Amadou Kouffa sont des ennemis de la paix et doivent être combattus jusque dans leur dernier retranchement.

Incapable de défendre les intérêts stratégiques du pays en complicité avec les forces vives de la nation, le gouvernement du Mali a abandonné une partie importante de ses prérogatives aux mains des représentants de la communauté internationale. L’ancien Premier ministre, Ahmed Mohamed Ag Hamani, président de la Coalition citoyenne de la société civile pour la paix, l’unité et la réconciliation nationale au Mali (CCSC/PURN) a eu la formule appropriée pour peindre cette situation. « Dans cette situation véritablement complexe, la communauté internationale prend le risque mal calculé de se substituer à l’Etat du Mali à travers un Pacte pour la Paix, lequel n’est rien d’autre qu’une « gifle » à la souveraineté du Mali. Ce grand ‘’machin’’ selon le général DE GAULLE, ambitionne de réaliser intégralement l’Accord dans un bref délai, ce qui relève de la quadrature du cercle », souligne-t-il, le 13 décembre 2018.

La grosse erreur des représentants de la communauté internationale a été de se substituer aux parties maliennes dans la résolution de la crise. Ils ont rédigé un Accord à la place des principaux acteurs. Ils veulent imposer cet accord difficilement applicable. La paix est loin d’être acquise. Le Mali est encore très instable. Plus instable que le début des opérations des casques bleus. Et cela malgré la présence de plus 11 000 soldats de la paix et …les milliards investis !

Chiaka Doumbia

Source: lechallenger

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