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Entre Nous : Dieu est grand !

Le mercredi 19 mars 2014, la nouvelle a fait le tour du monde. Le général Amadou Haya Sanogo a entamé une grève de la faim depuis son transfèrement à Sélingué, quelques heures plus tôt. Le général Sanogo ne veut pas d’assistance médicale car, il voudrait mourir en martyr pour dénoncer le traitement dont il ferait l’objet depuis son incarcération.

 

general amadou haya sanogo

 

Il y a, un an, à la révélation du coup de force militaire du 22 mars 2012, Amadou H. Sanogo, était l’une des personnalités les plus importantes du pays pour ne pas dire la plus importante (un bunker au mystique Camp Soundiata de Kati, un cortège avec des véhicules lourdement armés pour sécuriser ses déplacements).

 

Aujourd’hui, il est détenu, selon l’un de ses avocats, Me Harouna Toureh, dans une cellule de 2m2 sans latrines, ni eau, ni visites. Deux images fort contrastées d’un même personnage qui en rappellent tant d’autres comme le général Moussa Traoré qui, après 23 ans de règne, a dormit à terre au Camp Para de Djicoroni dans la nuit du 26 mars 1991. Ou encore le ‘’frère Guide libyen’’, Mouammar Kadhafi qui, après 42 ans de pouvoir sans partage, a été tiré d’un égout où il s’était abrité comme un rat pour être abattu.

 

Comparaison n’est pas raison. Mais qui l’aurait cru, il y a un an que l’homme fort du Camp Soundiata de Kati qui faisait et défaisait les hommes, se retrouverait au fond de cette cellule et refuserait de s’alimenter ? Dieu est grand et ne dort jamais !

 

L’opinion est divisée entre pro et anti-Sanogo. Pour cette frange de la populace qui le voit en héros, le De Gaule malien ne mérite pas la prison à plus forte raison un tel traitement indigne de son rang. Les anti-Sanogo sont convaincus en revanche que son sort actuel n’est rien à côté de la grande atrocité que ses hommes et lui ont fait subir à ceux qui n’étaient pas de leur bord. Ils rappellent volontiers les conditions de détention et les sévices infligés aux anciens dignitaires du régime d’ATT ou encore aux bérets rouges au Camp Soundiata de Kati.

 

En tout état de cause, à l’état actuel des choses, le gouvernement de la République du Mali qui doit faire face à d’autres fronts ne souhaiterait pas avoir sur sa conscience un cas aussi encombrant que celui de l’ex-capitaine putschiste. Même si le gouvernement ne doit pas se mêler de la procédure judiciaire compte tenu du principe de la séparation de pouvoirs, il est responsable à travers ses services spécialisés des conditions de détentions des personnes privées de leur liberté. C’est pourquoi une telle situation l’interpelle indirectement.

 

Il pourrait par exemple jouer la carte de la transparence en invitant les organisations humanitaires ou de défense de droits de l’homme à visiter le lieu de détention de l’illustre prisonnier afin de certifier que les conditions ne sont pas indignes comme on veut le faire croire. Reste à savoir si Amnesty International et Human Rights Watch seront les bienvenues chez le général Sanogo qui pense que ces deux organisations sont à la base de ses malheurs à travers leurs différents rapports.

 

Les autorités traditionnelles et religieuses ont-elles pensé à se saisir du dossier pour amener l’illustre détenu à reprendre son alimentation et les pouvoirs publics à assouplir ses conditions de détention ?

Chiaka Doumbia

 

SOURCE: Le Challenger

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