«Ce que les grandes puissances occidentales n’ont pu obtenir en Syrie, en Lybie, au Yémen, …ce petit machin l’a obtenu (cessez-le-feu, trêve…). Ce que l’armée algérienne n’a pu obtenir, ce petit machin l’a obtenu (le Hirak a pris fin). Ce que les opposants politiques n’ont pu obtenir, ce petit machin l’a obtenu (report des échéances électorales…). Ce que les entreprises n’ont pu obtenir, ce petit machin l’a obtenu (remise d’impôts, exonérations, crédits à taux zéro, fonds d’investissement, baisse des cours des matières premières stratégiques…). Ce que les gilets jaunes et les syndicats n’ont pu obtenir, ce petit machin l’a obtenu (baisse de prix à la pompe, protection sociale renforcée…)», a écrit récemment l’écrivain tchadien, Moustapha Dahleb, dans une tribune intitulée : «L’humanité ébranlée et la société effondrée par un petit machin».
Le Covid 19 a obtenu un allégement immédiat de la dette pour 25 pays, dont 19 africains au niveau du Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI). Les 25 pays bénéficiaires de cette décision du FMI sont : Afghanistan, Bénin, Burkina Faso, Comores, Gambie, Guinée, Guinée Bissau, Haïti, Îles Solomon, Libéria, Madagascar, Malawi, Mali, Mozambique, Népal, Niger, République centrafricaine, République démocratique du Congo, Rwanda, Sao Tomé-et-Principe, Sierra Leone, Tadjikistan, Tchad, Togo et Yémen.
Selon la Directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, il s’agit d’aider ces pays à faire face aux conséquences de la pandémie de Covid 19. Le Covid 19 a permis aux grands créanciers de faire un moratoire sur la dette des pays africains. Le Coronavirus a obtenu la gratuité de l’eau et de l’électricité pendant quelques mois pour une catégorie de citoyens dans plusieurs pays à travers la planète. Cette pandémie a obtenu que des Présidents, Premiers ministres, ministres et autres Hauts responsables renoncent à certaines de leurs privilèges.
Au Mali, le Covid 19 a obtenu ce que la guerre n’a jamais obtenu. Dans son discours à la nation du 10 avril 2020, le président de la République a annoncé une série de mesures. On peut citer, entre autres : la commande spéciale de 20 millions de masques lavables, le fonds spécial de 100 milliards de nos francs pour les familles les plus vulnérables qui sera mis en place, à l’échelle des 703 communes du Mali, la diminution pendant 3 mois de la base taxable au cordon douanier des produits de première nécessité, notamment le riz et le lait ; la prise en charge pour les mois d’avril et de mai 2020 des factures d’électricité et d’eau des catégories relevant des tranches dites sociales, c’est-à-dire les plus démunies ; l’exonération de la Taxe sur la Valeur Ajoutée des factures d’électricité et d’eau de tous les consommateurs pour les mois d’avril, mai et juin 2020 ; la distribution gratuite de 56.000 tonnes de céréales et de 16.000 tonnes d’aliments-bétail aux populations vulnérables touchées par le COVID 19 ; le paiement des mandats au titre de l’exercice 2020 à hauteur de 100 milliards de FCFA dans le cadre de l’apurement de la dette intérieure due au 31 décembre 2019 ; la dotation du Fonds de Garantie du Secteur Privé d’un montant de 20 milliards de FCFA destiné à garantir les besoins de financement des PME/PMI, des Systèmes Financiers Décentralisés, des industries et de certaines grandes entreprises affectées par la pandémie ; des remises d’impôts, au cas par cas et secteur par secteur, aux entreprises privées impactées par les mesures de prévention du COVID 19.
Le Peuple attend la traduction en actes concrets de ces engagements présidentiels de la part d’un régime qui excelle dans le mensonge et les effets d’annonce.
Chiaka Doumbia
Le Challenger