Ce vendredi 3 mai, célébration de la Journée internationale de la liberté de la presse. Cette édition 2019 intervient dans un contexte jugé « difficile » pour les journalistes maliens, avec des disparitions, des procès en cascade, mais aussi des menaces d’agressions physiques sur certains journalistes. Les associations professionnelles de médias au Mali tirent la sonnette d’alarme et appellent à « plus de protection » des journalistes dans l’exercice de leur fonction. Toutefois, selon d’autres, les médias doivent être davantage professionnels dans la collecte et traitement de l’information.
Cette célébration du 3 mai se fait au Mali dans un contexte d’ « exil forcé » pour le directeur de publication du journal d’investigation « Le Sphinx ». Adama Dramé a été contraint, dit-il dans une interview, de quitter le Mali après la publication d’articles jugés « critiques » contre le régime IBK. Il y a trois ans, un reporter du même journal, Birama Touré a disparu. A ce jour, sa famille et ses confrères sont sans nouvelles de lui. Selon plusieurs témoignages, il serait « mort en détention entre les mains des services de sécurité ».
C’est donc dans un moment difficile que la presse malienne célèbre la journée internationale de la liberté de la presse. Entre précarité des travailleurs de médias et les menaces de tous genres sur certains journalistes, la presse malienne cherche à asseoir son indépendance et sa liberté. Aussi, les procès intentés contre certains médias ont contribué à fragiliser les journalistes. Mais pour de observateurs, la presse malienne doit davantage travailler sur son professionnalisme et sa crédibilité.
Cette année, dans le classement du rapport de Reporter Sans Frontière, le Mali a été classé 112ème contre 115ème l’année dernière.
« Médias et démocratie », c’est donc le thème mondial choisi cette année pour célébrer cette journée de la presse. Selon Diomassi Bonboté, professeur à l’École de Journalisme et des Sciences de la Communication, « il n’y a pas de démocratie sans des médias indépendants ». Toute fois, il dénonce « la corruption qui s’invite de plus en plus au sein de la presse malienne ». le professeur de journalisme a fait ces déclarations ce matin lors de la conférence débat organisée par la Maison de la Presse.
Diomassi Bomboté : professeur l’Ecole Supérieure de Journalisme et des Sciences de la Communication de Bamako.
Cette journée intervient au moment où la presse malienne fait face à de nombreux défis, expliquent certains professionnels des médias. Selon eux, « il faut avoir des entreprises de presse solides avec un personnel qualifié et mettre en place une organisation de journalistes qui sanctionnent les journalistes qui dérapent », Pour Gaoussou Drabo, ancien ministre de la communication et membre de la HAC, ces différentes mesures pourraient changer l’image négative de la presse si elles sont adoptées.
Source: studiotamani