LES SECRETS D’UN COUP D’ÉTAT (1/3) – Cela aura été le silence le plus assourdissant depuis le putsch du 26 juillet. Un tweet, quatre jours plus tard, dans lequel Mahamadou Issoufou dit s’employer « à trouver une sortie de crise négociée permettant notamment de libérer le président Mohamed Bazoum et de le restaurer dans ses fonctions ». Suivi d’un mutisme total qui, forcément, a interpellé. Jusqu’à ce bref entretien accordé le 17 août à Jeune Afrique, au cours duquel il réaffirme la même position.
Autant le dire tout de suite : si les liens étroits entre le général putschiste Abdourahamane Tiani et Mahamadou Issoufou sont à la fois anciens et avérés (« des relations d’élève à mentor », commente un ambassadeur en poste à Niamey), l’implication de ce dernier dans le coup d’État n’est à ce stade aucunement étayée, pas même parmi ceux qui, dans l’entourage du président renversé et séquestré, font de son prédécesseur le « cerveau » de l’opération du 26 juillet.