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Enseignement Supérieur : Les Etudiants attendent toujours les 13 000 tablettes promises par IBK

Lors du premier conseil des ministres du Nouvel An 2018, le président malien, Ibrahim Boubacar Keita s’est saisi de l’occasion pour promettre aux étudiants la réalisation d’une de ses promesses. Les étudiants bénéficieront de 13 000 tablettes dans un délai de 45 jours. Mais jusqu’à nos jours, cette promesse reste un idéal. À ce titre, le journal Le Pays a promené son micro auprès de certains étudiants.

C’est la déception qui se lit sur le visage des étudiants maliens.  Les étudiants sont déçus de constater que jusqu’à présent la promesse des 13 000 tablettes n’est pas honorée. Cela porte un coup sérieux à leur confiance aux hommes politiques en général et à IBK en particulier. C’est en tout cas ce que nous confie cet étudiant en Licence 3 philosophie à la Faculté des Sciences Humaines et des Sciences de l’éducation (FSHSE) de Bamako, Sagaidou Bilal, qui affirme : « Cette promesse de campagne présidentielle doit servir de leçon à tous les étudiants en particulier et à la population malienne toute entière qui sont prêts à se laisser avoir par des pareilles promesses typiquement politiciennes. Combien de promesses ont  été faites et combien de celles-ci ont été ténues ? On doit se poser la question. Même s’il vient de la tenir, je prendrais cela comme un coup politique de sa part consistant à acheter la conscience des étudiants, hausser sa côte de popularité dans le milieu estudiantin malien et non leur bien-être. Bientôt, ce sera les élections générales et tout ce qu’il ou d’autres politiciens mettra ou mettront en œuvre, est à placer dans le compte des campagnes présidentielles. Donc, on ne doit plus accepter de se faire avoir par des promesses électorales qui, une fois à Koulouba, sont mises dans les oubliettes. »

Quant à Aliou Amadou Diallo, étudiant en  2e  année Gestion des ressources humaines à l’Institut Universitaire de Gestion (IUG) de Bamako, il fallait s’attendre à la non-tenue de cette promesse vu la façon dont IBK est arrivé au pouvoir. C’était une promesse populiste : « je pense qu’il a fait cette promesse juste pour avoir l’électorat estudiantin. »

De son côté, Souleymane Koïta, Secrétaire administratif 1er adjoint du comité AEEM de la Faculté des sciences humaines et des sciences de l’éducation (FSHSE) de Bamako fait cette confidence au micro du journal Le Pays : « Il a justement dit, mais jusqu’ici nous n’avons rien vu comme effet. Au début, il avait parlé des PC, c’est ensuite devenu des tablettes. » Les  étudiants sont  déçus de la gouvernance du président au pouvoir qui ne tient pas ses promesses et qui use de tous les moyens pour se faire valoir aux yeux des citoyens. C’est un populiste. Ce n’est pas un homme de parole.

Un autre membre du même comité, mais qui a désiré rester dans l’anonymat nous fait les confidences suivantes : « les promesses du chef suprême de l’État n’ont pas encore été tenues. Nous le regrettons vraiment. » À l’entendre parler, nous comprenons que les étudiants voyaient dans cette promesse du chef de l’État une preuve palpable de son amour pour l’éducation. Car ces tablettes allaient donner un nouveau visage à l’éducation malienne à cette ère du numérique.

L’AEEM ne veut pas rester les bras croisés. Elle a déjà entrepris des actions interpellatives auprès de l’État à travers l’élaboration de doléances dans lesquelles elle réclame au nom des étudiants les tablettes promises. Mais jusqu’à présent, confie un membre, aucune réponse.

Il faut noter qu’ils sont nombreux, les étudiants, qui ne sont même pas au courant de cette promesse présidentielle. La plupart de ces gens justifient leur ignorance par le fait qu’ils en ont marre d’écouter des leurres, des mensonges provenant des dirigeants.

En écoutant toutes ces interventions, nous nous demandons si réellement les étudiants vont se laisser emporter par des paroles de politiciens véreux cette année. Cette question des tablettes risque de casser la côte de popularité d’IBK dans le secteur éducatif et surtout universitaire. Or, ceux-ci constituent un fort taux d’électeurs. Tout se passe maintenant comme si les étudiants disaient au Mandé Massa : « Nos 13 000 tablettes, après on parlera des élections ».

Pour l’année 2017-2018, les étudiants devraient recevoir un lot de 13 000 tablettes pour un montant global de 3 000 835 650 FCFA. Le marché avait été confié à YATTCO SARL. Le délai de réalisation dudit projet était de 45 jours soit mi-février puisque c’est en janvier que la promesse a été faite.

Il faut rappeler que ce projet entre dans le cadre de la réalisation du projet « Doniya, un étudiant un ordinateur. » C’est une politique de vulgarisation du numérique  d’ici à 2020.  Ce projet est aussi une tentative de mise en œuvre d’une promesse d’IBK aux étudiants. C’était lors du sommet des ministres de l’enseignement supérieur francophone sur le financement du numérique à Bamako le 17 juin 2016. C’est aussi une de ses promesses de campagne.

Dans cette atmosphère, le mieux serait pour le peuple de prendre conscience que les belles paroles de ces hommes politiques sont toutes intéressées. Elles visent à acquérir la confiance des citoyens. Ces hommes se servent de leurs citoyens pour arriver à leurs fins. Cette attitude est un danger pour la démocratie. Car la confiance entre gouvernants et gouvernés est indispensable pour la stabilité dans la démocratie. Or, la démocratie est hostile aux conflits internes.

Fousseni TOGOLA

Source: Le Pays

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