Sous l’égide du département de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique(MESRS), le Mali a célébré dans la matinée du jeudi 28 décembre la 4ème édition de la Rentrée Solennelle des Universités et des Grandes Ecoles à la Cité Universitaire de Kabala. L’évènement était placé sous le haut parrainage du président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta.
Autour du chef de l’Etat on notait la présence de nombreux membres du gouvernement, des présidents d’Institutions de la République, des ambassadeurs et chefs de missions des organisations internationales accrédités au Mali ainsi que des éminentes personnalités des universités et des sciences de notre pays.
Le thème retenu pour cette 4ème édition était : « La construction et la consolidation de la Paix au Mali : quel apport des Universités ». Un thème développé à travers une leçon inaugurale présentée par le Recteur de l’Université des Sciences Juridiques et Politiques de Bamako, le professeur Moussa Djiré.
Au cours de son exposé, le Pr Djiré a glosé sur les missions de l’université. Cette institution selon lui, doit être l’espace le mieux outillé et le plus adapté pour se situer au-dessus de la mêlée, prendre la distance, contribuer au renforcement de la citoyenneté et à la relégitimation du politique tout en expliquant l’essence des enjeux. C’est pourquoi, dit-il, les chercheurs après avoir identifié et analysé les prémices des conflits tirent sur la sonnette d’alarme à travers leurs publications et rapports afin de permettre aux décideurs d’anticiper sur les crises. « Lorsque celles-ci éclatent, ces mêmes chercheurs participent à la recherche de solution, en mettant à contribution les différentes disciplines scientifiques » a-t-il déclaré.
Dans cette dynamique il soutiendra que les chercheurs participent considérablement au processus de construction de paix à travers leurs engagements de façon autonome, soit en appui à la société civile ou en collaboration avec des partenaires extérieurs. Cela pour comprendre expliquer et consolider le processus de la paix. Selon lui, pour le maintien de cette dynamique dans l’efficacité et l’efficience, l’Etat doit leur accorder un appui conséquent, tant au plan stratégique qu’opérationnel. D’où la nécessité, dit-il, de mieux articuler les relations entre les centres de décisions et les lieux de production de savoirs.
Les grandes réalisations de l’Enseignement Supérieur !
Après la leçon inaugurale le ministre Assetou Founé Samaké Migan a fait l’ébauche de certaines réalisations de son département. Selon elle, ces réalisations traduisent la volonté des plus hautes autorités à rendre à ce secteur ses lettres de noblesse, notamment faire des produits de qualité capables de répondre aux exigences de la concurrence rude du marché de l’emploi et de contribuer efficacement au développement du pays.
Concernant ces grandes réalisations, elle a cité entre autres, la transformation de la direction de l’Enseignement supérieur en Direction Générale ainsi que la création de d’Agence Malienne d’Assurance de Qualité. Cette dernière dit-elle aura désormais pour rôle d’accréditer et d’habiliter non seulement les structures d’enseignement supérieur mais surtout les offres de formations. « Elle s’occupera aussi des multiples inquiétudes des Maliens en rapport à la prolifération des établissements privés » a-t-elle affirmé. Mme le ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique a par la suite égrené le long chapelet des reformes amorcées par son département
L’occasion a été également opportune pour le ministre Assetou Founé Samaké Migan d’exprimer la satisfaction de son département face à l’adoption du décret d’approbation du document de politique nationale des sciences et des innovations ainsi que l’institutionnalisation de la journée de la recherche et de l’innovation pour magnifier l’excellence et l’assiduité dans la recherche. Avant de terminer elle n’a pas manqué de souligner les difficultés auxquelles l’enseignement supérieur est confronté depuis quelques années et s’indigner du climat d’insécurité imposé par certains étudiants en démonstration de force. Toute chose face à laquelle elle a sollicité l’accompagnement des plus hautes autorités.
IBK enseigne la paix !
Les principaux fauteurs de troubles de l’ordre dans l’espace universitaire ne sont autres que les membres de l’AEEM. Cette association de défense des intérêts estudiantins s’est détournée depuis fort longtemps de ses misions au profit des intérêts personnels au grand détriment de ses supposés protégés.
Ayant milité dans le temps au sein du syndicat estudiantin (en tant que meilleur étudiant), l’occasion a été opportune pour le président IBK de rappeler à ses enfants les raisons qui ont prévalu à la création de cette association, son rôle ainsi que ses missions. C’est pourquoi, il a invité les jeunes au travail et à la sérénité. Toute chose qui assurera à l’enseignement supérieur, dit-il, de doter le Mali d’hommes et de femmes capables de relever les défis majeurs de notre temps notamment, le développement socio-économique, la sécurité et surtout la paix.
A noter cette cérémonie a été marquée par la remise des prix du mérite du chercheur en République du Mali.
Vivement la prochaine édition !
Par Moïse Keïta
Le Sursaut-Mali