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Enrôlement biométrique des fonctionnaires : La fonction publique à l’heure de grandes reformes !

Pour une gestion plus efficiente des effectifs de la fonction publique de l’État et des Collectivités territoriales, afin de rationaliser les dépenses publiques, un projet de Système intégré de Gestion des Ressources humaines des Fonctions Publiques de l’Etat et des collectivités Territoriales (SIGRH) a été lancé, le mardi 24 mai 2022, par le Président de la transition, Colonel Assimi Goïta, Chef de l’Etat.

Outre le président de la transition, cette cérémonie a enregistré la présence du Premier ministre Choguel Kokalla Maïga et de plusieurs membres du gouvernement, notamment le ministre de la Refondation de l’État, chargé des Relations avec les institutions, Ibrahim Ikassa Maïga, ainsi de plusieurs chefs d’institution de la République, des autorités administratives et coutumières…

Le ministre de la Refondation de l’État, chargé des Relations avec les Institutions, Ibrahim Ikassa Maïga dont le département est là cheville ouvrière du projet s’est réjoui de la naissance de ce projet : « De façon générale, à travers le monde, le nombre d’agents de la fonction publique a augmenté, toute chose ayant mécaniquement entraîné une hausse de la fraude liée au secteur public ».

Des anomalies telles que l’existence de travailleurs fantômes, poursuit le ministre Maïga, la réalisation de plusieurs paiements pour les mêmes bénéficiaires, ou des paiements pour un travail non effectué ont entrainé pour les gouvernements des pertes en ressources financières : « Ces dernières années, un nombre important de projets similaires ont été menés dans plusieurs pays afin de les doter d’un système intégré d’identification et de gestion des personnels publics, par l’emploi de la biométrie. Les résultats obtenus sont éloquents : 10.000 fonctionnaires fantômes identifiés au Tchad, 30.000 au Mozambique, plus de 70.000 au Nigeria. Notre pays ne fait pas exception à cette situation ». Avant d’ajouter : « En effet, au fil du temps, de nombreux dysfonctionnements ont été constatés dans la gestion des ressources humaines de l’Etat et des collectivités territoriales. Aussi, est-il besoin de rappeler le cas des enseignants des collectivités territoriales.  En effet, suite à l’adoption de la Loi n°2018-007 du 16 janvier 2018 portant statut du personnel enseignant de l’enseignement secondaire, de l’enseignement fondamental et de l’éducation préscolaire et spéciale, la Direction des Ressources Humaines du secteur de l’Education a procédé à la transposition des personnels concernés, conformément à la nouvelle grille de l’époque. Au cours de cette transposition, il a été constaté que le nom de certains enseignants était répété dans différents fichiers ».

Selon mr ministre de la Refondation de l’État, cette situation a amené à pousser les investigations à travers la collecte et l’analyse des fichiers de salaires des différentes académies d’enseignement. « Ce qui a permis de se rendre compte que, selon le cas, certains enseignants : font l’objet d’une double immatriculation ; ou bien, partagent le même numéro matricule ; ou même, émargent sur le budget de deux académies d’enseignement ; et souvent, émargent à la fois au niveau des collectivités territoriales et des institutions d’enseignement supérieur. Ainsi, on dénombre près de 400 enseignants qui reçoivent annuellement, de façon indue, la somme 1 037 109 960 de Francs CFA… », a-t-il souligné.

Pour sa part, Le président de la Transition, Colonel Assimi Goïta, a souligné qu’aujourd’hui, il apparaît de plus en plus que la gestion des ressources humaines au niveau des fonctions publiques de l’État et des collectivités territoriales est entravée par des difficultés qui exigent des solutions plus adéquates, si nous voulons donner un sens à notre projet de refondation.

Le chef de l’État, indiqué  que  la maîtrise des effectifs, au niveau de la fonction publique de l’État et celle des collectivités territoriales, et de la masse salariale demeurent un véritable défi au Mali. Ce qui justifie l’initiative du SIGRH. Ce projet, incluant les données du Ravec, dont la mise en œuvre s’étalera sur plusieurs mois, permettra de rendre l’administration publique plus performante, s’est réjoui le colonel Assimi Goïta.

Financé entièrement par le budget national, le Projet, dont la mise en œuvre sera effectuée uniquement par un personnel national, s’étalera de mai 2022 à juillet 2023. Sa gestion sera assurée par deux organes. Il s’agit du Comité d’orientation stratégique composé de plusieurs départements ministériels autour de celui en charge de la Refondation de l’État et du Comité technique d’exécution composé des structures techniques de l’administration publique.

La mise en œuvre du Projet se fera sur quatre phases : le développement du système de gestion intégré des ressources humaines; le recensement et l’enrôlement des agents; l’intégration des données biométriques et la production de cartes d’agents.

Mohamed Sylla

Source: L’Aube

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